APECITA : Des offres d'emploi toujours plus nombreuses

APECITA : Des offres d'emploi toujours plus nombreuses

Si les voyants de l’économie française sont au vert et que l’emploi repart dans la plupart des secteurs d’activité, celui de l’agricole ne fait pas figure d’exception. En 2018, l’APECITA a collecté et a diffusé plus de 15 500 offres, un chiffre en hausse de 9 % sur un an.

En 2018, la production agricole française a poursuivi sa croissance. Après une hausse de 3,2 % en 2017, elle s’établit désormais à une valeur de plus de 75 milliards d’euros (+ 4,7 % par rapport à 2017). Ce rebond de la production entraîne logiquement des besoins plus élevés concernant les emplois, ce que confirment les derniers chiffres de l’APECITA. Ainsi, le spécialiste de l’emploi et du recrutement en agriculture, en agroalimentaire et en environnement a collecté et a diffusé pas moins de 15 505 offres en 2018, un chiffre en nette hausse sur un an, qui suit la tendance observée déjà l’année précédente (+ 10 %). On notera que la majorité des postes proposés (55 %) sont des CDI. « Nous pourrions imaginer que la saisonnalité des productions agricoles conduit à une forte proportion de contrats en CDD, soulève Sylvie Meloni de l’APECITA. C’est peut-être vrai si l’on considère le secteur agricole dans son ensemble, mais le coeur de métier de notre association est d’accompagner en très grande majorité des techniciens et des ingénieurs. Contrairement au secteur de l’agroalimentaire, nous diffusons très peu d’offres d’ouvrier en production en agricole, ce qui explique que les postes proposés soient plus durables, nécessitant davantage d’autonomie, de prise d’initiative ou intégrant l’encadrement d’une équipe. De plus, nous constatons qu’une part non négligeable des CDD proposés par les entreprises se transforment, à terme, en CDI. La part des postes pérennes est donc plus importante que ce que le pourcentage de CDI laisse paraître. »

La plupart des secteurs s’inscrivent à la hausse

Parmi les nombreux secteurs gérés par l’APECITA, les filières animales et végétales (grandes cultures) arrivent en tête en nombre d’offres. En seconde position, nous retrouvons le secteur des services et de l’institutionnel, suivi par celui de l’agrofourniture. « La croissance de la production entraîne en toute logique celle des facteurs de production (intrants, agroéquipement), d’où un nombre important d’offres dans le secteur de l’amont agricole », poursuit Sylvie Meloni. À noter que, par secteur, il faut comprendre le type de produits sur lequel la personne recrutée sera amenée à travailler. De manière générale, de nombreux secteurs s’inscrivent à la hausse, sauf ceux de la forêt et du bois ainsi que du paysage et des espaces verts.

Les attentes sociétales influent sur les fonctions recherchées

Sur l’ensemble des offres diffusées par l’APECITA en 2018, la fonction conseiller-animer est la plus recherchée par les employeurs du secteur, suivie par les fonctions produire-transformer et vendre-acheter.

« Dans les secteurs d’activité que nous couvrons, la tendance générale est au produire plus et mieux, analyse Sylvie Meloni. Les attentes des consommateurs en matière de qualité, de traçabilité et de sécurité mais aussi de respect de l’environnement se font de plus en plus prégnantes. Nous le remarquons dans l’essor des labels de qualité, de l’agriculture biologique, et, plus récemment, de la certification HVE (Haute Valeur environnementale). Toutes ces évolutions ainsi que la structuration des filières appelée par les pouvoirs publics nécessitent du conseil et de l’accompagnement, mais aussi de la recherche et de l’expérimentation ainsi que du contrôle. C’est donc en toute logique que l’on retrouve les fonctions chercher–développer–innover–gérer des projets et conditionner–contrôler dans le top 5 des fonctions recherchées. Cette tendance se confirme aussi bien dans le secteur agricole que dans celui de l’agroalimentaire, les industriels cherchant à développer des recettes qui répondent à l’évolution des comportements alimentaires. » Le secteur agricole mise aussi de plus en plus sur l’innovation, notamment dans le secteur de la protection des cultures et dans celui du numérique. Les récents palmarès des différents concours organisés lors des Salons professionnels (Space, Sival, Sitevi…) en sont une parfaite illustration. « Les postes de R & D pourraient donc être amenés à se développer, imagine Sylvie Meloni. Cependant, il faudra toujours des personnes pour vendre ces produits et ces services, ainsi que d’autres pour conseiller et pour accompagner les utilisateurs. » Un autre facteur risque de faire son apparition dans les années à venir : celui du changement climatique, qui va avoir un impact important notamment dans les filières végétales (grandes cultures, arboriculture, viticulture…), mais aussi dans le secteur du paysage
et des espaces verts. Les professionnels vont devoir développer des variétés et des modes de conduite mieux adaptés aux périodes de sécheresse, notamment.

—— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 2923)

Niveaux de formation : LE NIVEAU BAC + 2 RECHERCHÉ DANS PLUS D’UN CAS SUR DEUX

Dans les offres collectées par l’APECITA, les formations supérieures au bac constituent la majorité des niveaux demandés. Ce constat est à mettre en lien avec le coeur même du métier de l’association qui a été créée, il y a plus de 60 ans, par et pour des techniciens et des ingénieurs. Le niveau bac + 2 reste le plus recherché par les employeurs, notamment pour des postes dans les secteurs du conseil et de l’animation, du commerce (dans ces filières, il s’agit bien de technico-commerciaux) ou de la production, avec une nette préférence pour les BTS et les BTSA par rapport aux DUT, souvent jugés plus généralistes. Depuis 2013, le niveau bac + 3 /4 arrive en seconde position. Les licences professionnelles sont de plus en plus nombreuses et de mieux en mieux connues. Ce niveau est souvent requis pour des postes en conseil-animation, en commerce et en expérimentation - R & D - gestion de projets. Enfin, spécificité française, les formations d’ingénieurs restent toujours préférées aux masters universitaires, notamment pour des postes en conseil-animation, en R & D - gestion de projets ou encore dans les fonctions achat - vente. Au-delà du diplôme requis, on note que de nombreuses offres diffusées par l’APECITA ne précisent pas de durée d’expérience particulière. Ainsi, si l’on y ajoute celles qui demandent moins d’un an d’expérience (une durée qui peut correspondre aux différents stages effectués lors d’une formation, par exemple), plus de 50 % du marché semblent ouverts aux débutants.