Bilan de compétences : un outil efficace dans le but d’évoluer dans son parcours

Bilan de compétences : un outil efficace dans le but d’évoluer dans son parcours

Le congé pour effectuer un bilan de compétence va disparaître, mais le bilan en lui-même continue d’exister. Explication et expériences.

Vous êtes actif salarié ou demandeur d’emploi ? Vous cherchez un emploi, vous souhaitez évoluer, vous reconvertir ? L’APECITA peut vous accompagner dans la construction de votre projet professionnel. L’une des premières démarches proposées par l’agence est de réaliser un bilan. Il se présente sous deux formes : le bilan de compétences et le bilan professionnel. « La différence entre les deux types de bilan est essentiellement financière, explique Sylvie Meloni, déléguée régionale de l’APECITA de Montpellier. Leur objectif est en tous les cas similaire. »

La réflexion sur soi est indispensable

Un bilan accompagne les personnes afin de mieux cerner leurs compétences, leurs motivations, leur personnalité et leurs intérêts professionnels. « Le bilan permet aussi d’identifier les postes professionnels qui leur correspondent, de confirmer ou d’invalider les idées émises auparavant, précise la déléguée régionale. Et, au final, ils permettent de mettre en place les moyens nécessaires pour réaliser un nouveau projet. Le bilan est à la fois un état des lieux, des pistes pour l’avenir et un plan d’action. »

Les différents outils mis en place

Un bilan se traduit par des entretiens avec un conseiller de l’APECITA, et éventuellement des tests psychotechniques selon les besoins. Le bilan de compétences était un droit encadré par la loi, à la différence du bilan professionnel. À l’APECITA, le bilan professionnel est réservé spécifiquement aux demandeurs d’emploi ayant cotisé à Agrica durant leur dernier emploi. Le bilan de compétences est destiné à tous les autres cas. Le bilan professionnel demande entre 12 et 20 heures de disponibilité. Quant au bilan de compétences, il peut se prolonger jusqu’à 24 heures. « Ceux qui réalisent un bilan professionnel ont souvent une idée plus précise de leur projet, note Sylvie Meloni. C’est la raison pour laquelle le nombre d’heures nécessaires est moins important. » Ces bilans demandent du temps. Les entretiens sont espacés, afin que la personne puisse assimiler toutes les informations et réfléchir. Il faut compter entre un mois et demi et trois mois pour réaliser ces bilans. À cela s’ajoute le délai nécessaire à la demande de financement, qui est de l’ordre de deux mois si le salarié opte pour le congé de bilan de compétences.

Mode de financement : TROIS MODALITÉS AVEC LA NOUVELLE RÉFORME

Avec la réforme qui ne devrait pas être votée avant le 23 septembre prochain, des incertitudes demeurent sur le mode de financement de la formation professionnelle (les organismes paritaires collecteurs agréés qui jusqu’à maintenant finançaient les formations doivent disparaître). Le site Internet service-public.fr, régulièrement mis à jour (cliquez sur « travail » dans le bandeau supérieur puis sur « formation »), devrait faire état des dernières modifications, ainsi que le site Internet moncompteactivite.gouv.fr. Pour les salariés du privé, il existait plusieurs modes de financement. Le congé bilan de compétences (cas qui était le plus fréquent) n’existera plus avec la prochaine réforme. Il ne reste donc plus que le financement via le CPF (Compte personnel de formation), l’autofinancement, et la prise en charge par l’entreprise.

FRÉDÉRIC TUSSEAU : « JE N’AVAIS AUCUNE IDÉE PRÉCISE »

À la fin de l’année 2017, Frédéric Tusseau, commercial dans une société de banque assurance depuis 18 ans, n’était plus en phase avec son métier. « Je perdais confiance en moi, affirme-t-il. J’avais postulé trois fois de suite sans succès dans mon entreprise pour changer de poste. C’est alors que le service ressources humaines m’a proposé un bilan de compétences, que j’ai effectué auprès de l’APECITA. » Matérialisé par six entretiens, plusieurs tests et un questionnaire adressé à des collègues pour mieux cerner sa personnalité, ce bilan permet à Frédéric Tusseau de commencer une formation pour devenir technicien supérieur en informatique support. « Il y a six mois, je n’avais aucune idée précise, se souvient-il. Les entretiens ainsi que le travail personnel demandé (écrire le chemin de vie, par exemple) ont dégagé quelques pistes. Ses points forts et ses points faibles ont été retranscrits sous forme de note en fonction des intérêts privés, professionnels et du choix de la formation. C’est ainsi que nous avons déterminé la meilleure piste. »

SÉBASTIEN DUPERAY : « J’AI DÉFINI MES VALEURS »

   « C’est un peu par hasard que j’ai entamé un bilan professionnel avec l’APECITA », avance Sébastien Duperay, 43 ans. En recherche d’emploi depuis plusieurs mois après un parcours dans le secteur agricole, il découvre les services de l’APECITA à la fin de l’année 2016. Reçu en entretien par Karine Rousset, consultante à l’antenne Rhônes-Alpes, le futur chargé de développement dans  l’immobilier s’investit totalement dans ce travail de réflexion et d’approche rationnelle que permet le bilan professionnel. Durant cette période de coaching, il décroche un emploi, qu’il décide d’accepter mais qui, au fil des semaines, s’avère ne pas répondre à ses attentes. « Grâce aux nombreux tests et discussions avec Karine Rousset, j’ai été amené à définir précisément mes valeurs  personnelles et professionnelles. Ce que je n’avais jamais effectué auparavant. Je suis quelqu’un à l’écoute, rigoureux et qui aime l’action. Le poste que j’ai assumé durant quelques mois ne me laissait pas profiter de ces traits de caractère », analyse Sébastien Duperay.

CHRISTOPHE DUPLAIX : « IL S’AGIT D’UN VRAI TRAVAIL SUR SOI »

   Âgé de 41 ans, Christophe Duplaix voulait changer de secteur. Salarié agricole aux multiples tâches, du rôle de régisseur à celui d’ouvrier en espaces verts, il s’interrogeait tout en consultant divers sites Internet liés à l’emploi. « Le mot ‘‘bilan de compétences’’ revenait souvent dans les services proposés par l’APECITA, relève Christophe Duplaix. J’ai donc contacté Alix Charrier, qui est déléguée régionale APECITA de la région Midi-Pyrénées. Et j’ai commencé les entretiens, d’une durée de trois heures. Les points forts et les points faibles de mes aptitudes professionnelles ont largement été disséqués. J’avais en tête le métier de formateur. Mais, après avoir passé de nombreux tests et remplis plusieurs questionnaires, j’ai rapidement compris que ce n’était pas pour moi. J’aime expliquer, transmettre, mais je n’ai pas de patience. Deux choix, apparemment surprenants, s’offraient alors à moi dans la série de métiers correspondant à mon profil : création de projet en espaces verts ou géomètre. J’ai vite rayé le premier, aucun poste de ce type n’étant disponible dans la région. » Le second choix impose une formation pour obtenir un BTS MGTMN (métiers du géomètre topographe et de la modélisation numérique). Les démarches auprès du lycée où vont s’effectuer les cours se trouvent facilitées, puisque les bilans de compétences organisés par l’APECITA sont réputés de bonne qualité. « Le bilan de compétences ne se résume pas à des tests, tient à préciser Christophe Duplaix. Il s’agit d’un vrai travail sur soi, un travail de discussion avec le conseiller qui explique que des choix ont été influencés par des événements familiaux (parfois lointains), professionnels ou autres. J’ai réalisé un bilan à une époque charnière de ma vie professionnelle, où je me posais des questions auxquelles il était nécessaire que je trouve des réponses. »