Des financements publics pour l'innovation

Des financements publics pour l'innovation

Différents dispositifs existent pour financer son innovation par des aides publiques. Reste qu’il n’est pas toujours facile d’y voir clair. Certains cabinets accompagnent les entreprises dans leurs démarches.

Tout au long de leur développement, les entreprises qui innovent peuvent bénéficier de financements publics si elles
répondent aux conditions requises par les dispositifs existants. Ces derniers peuvent prendre plusieurs formes (crédits d’impôt, prêts, subventions…) et sont gérés par différents types d’organismes, comme Bpifrance (une banque publique d’investissement), l’État, les collectivités territoriales, les pôles de compétitivité, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)…

Au sein du cabinet de consulting Dowel, les start-up, TPE, PME et groupes coopératifs qui demandent à être accompagnés dans leurs phases de stratégie et d’innovation se renseignent aussi sur la possibilité de mobiliser des fonds publics. L’antenne de Lyon, spécialisée dans les domaines agricoles, alimentaires et logistiques, peut les accompagner en interne ou les rediriger vers d’autres structures dédiées. Les entreprises s’adressent aussi à une structure régionale qui leur sert de guichet unique (www.auvergnerhonealpes-entreprises.fr). « Les dispositifs peuvent devenir labyrinthiques. Les lignes budgétaires bougent très vite, de mois en mois, d’année en année. Dans ces agences, on sait remonter les dispositifs », souligne Alexandre Maillet, responsable du bureau lyonnais de Dowel Stratégie.

Chacun son échelle

Les aides publiques peuvent concerner différents types d’innovations. Au sein du cabinet, les sollicitations concernent par exemple des logiciels de gestion de la traçabilité, de création variétale de semences, de phytoépuration pour dépolluer des sols… « Nous voyons aussi des innovations en photobiologie, où les plantes sont stimulées par la lumière pour produire des molécules d’intérêt. Ça bouge également au niveau des biostimulants pour favoriser la mycorhization1 », cite le responsable. « Ce n’est pas forcément une innovation de rupture. Une entreprise installée, familiale, qui souhaite innover en transformant un produit traditionnel peut aussi prétendre à une aide. Elle innove à son échelle. Elle peut, par exemple, obtenir un financement pour travailler avec un centre technique sur son produit. »
—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2914)
(1) Association à bénéfice mutuel entre champignons du sol et racines des plantes

Sites Internet : DES PORTAILS POUR MIEUX IDENTIFIER LES AIDES

Pour identifier les aides régionales et locales, il est possible de consulter le site d’information des chambres de commerce et d’industrie (CCI) sur les aides aux entreprises : les-aides.fr. Après avoir renseigné plusieurs informations sur l’entreprise, le projet, etc., le site propose les différents dispositifs auxquels la structure peut prétendre. Il existe par ailleurs des portails d’aides territoriales sur les sites Internet des Régions. Le conseil régional des Pays de la Loire propose, par exemple, un guide des aides régionales (www.paysdelaloire.fr/services-en-ligne/
aides-regionales).

QUELQUES DISPOSITIFS DE SOUTIEN À L’INNOVATION

Zoom : JUSQU’À 30 000 € D’AIDES AVEC LA BOURSE FRENCH TECH

Bpifrance, la banque publique d’investissement, propose, parmi ses solutions d’aides à l’innovation pour les projets individuels, la bourse French Tech. L’aide est accordée sous forme de subvention dans la limite de 30 000 euros. « C’est une aide clé pour financer les premières dépenses d’un projet de création d’entreprise innovante. Les objectifs sont multiples : soutenir la phase de création d’entreprises innovantes à fort potentiel de croissance ; permettre aux entreprises, qu’elles soient en création ou récemment créées, d’effectuer les premières dépenses pour rentrer sur le marché en ayant balisé les facteurs de risque ; sécuriser au maximum les dimensions stratégiques de leur projet », explique l’organisme.

Pour que le projet soit éligible, il doit répondre à plusieurs conditions. Les bénéficiaires doivent être de jeunes entreprises de moins d’un an ou des entrepreneurs accompagnés par une structure (incubateurs, associations reconnues…). Les projets doivent nécessiter, selon Bpifrance, « une phase de maturation et de validation technicoéconomique : business model, faisabilité technologique, évolution des usages, ergonomie-interface, design de service, tests, marketing, support technique, juridique, organisation interne de l’entreprise, de partenariats, etc. ». Les dépenses éligibles concernent des frais externes (étude de faisabilité…), propres (frais de déplacement…) et internes (personnel…).

En 2017 et 2018, 701 et 608 projets bourse French Tech ont été accordés, dont 6 % dans le secteur de l’agroalimentaire (incluant notamment l’agriculture, la pêche et l’aquaculture). En 2017, par exemple, l’entreprise normande Nomen’k a obtenu une aide dans le cadre de son projet sur des barres céréalières biologiques  aux microalgues (spiruline) et aux graines de chanvre françaises. La startup DeaVerde, en Bourgogne, a reçu une  subvention pour sa solution connectée qui signale la présence de produits phytosanitaires dans les vignes et limite les expositions aux pesticides. Pour en savoir plus : www.bpifrance.fr