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Didier Marques Président de l’UNCGFL : « Nous avons pu répondre à la demande »

Didier Marques Président de l’UNCGFL : « Nous avons pu répondre à la demande »

Les grossistes en fruits et légumes ont été fortement impactés par la crise sanitaire liée au Covid-19. Pour le nouveau président de l’UNCGFL, les semaines à venir seront consacrées à la sortie de crise.

Didier Marques, vous avez été élu, le 10 juin dernier, président de l’Union nationale du commerce de gros en fruits et légumes (UNCGFL). Pouvez-vous nous présenter cet organisme ?
Didier Marques : L’union réunit deux catégories de grossistes. Les grossistes sur carreau interviennent sur les marchés nationaux physiques comme les marchés de gros de Rungis, Lomme (Lille), Nantes, Marseille, Corbas (Lyon)… Les grossistes à service complet (Gasc) ne sont pas forcément présents sur ces marchés. Leur vocation est de livrer des fruits et légumes, souvent aux collectivités locales, aux restaurants, aux cantines, aux hôpitaux, etc.

Comment les grossistes ont-ils vécu cette période de confinement ?
D. M. : Dès la fermeture des marchés de plein air et des marchés couverts, les grossistes sur carreau ont été touchés. Ils ont eu de la chance que les marchés se réorganisent et rebondissent. Des clients détaillants se sont réinventés en mettant en place la vente à domicile. Par voie de conséquence, ils sont revenus faire leurs achats sur les marchés physiques comme Rungis. Les Gasc ont en revanche été beaucoup plus impactés. Quand le confinement a été déclaré, tous leurs principaux clients (les collectivités, la restauration) ont fermé. Ceux qui ne servaient que les cantines, les Ehpad, ont vu leurs chiffres d’affaires baisser jusqu’à 90 %. Les autres, qui travaillaient également avec la grande distribution, comme beaucoup de grossistes sur carreau, s’en sont bien sortis. Pendant le confinement, la grande distribution a en effet eu besoin de faire des compléments d’approvisionnement. Il faut dire que si la demande s’est tassée au début du confinement, elle a ensuite progressé avec le télétravail qui se mettait en place. La consommation des ménages en produits frais a augmenté en raison du fait que les gens ont davantage cuisiné.

Depuis le 11 mai, de quelle manière a évolué la situation ?
D. M. : Depuis le déconfinement, le marché de gros repart et revient sur une tendance normale. Avec la réouverture des restaurants, les Gasc commencent à reprendre leur activité, mais ils souffrent encore. Les couverts servis dans ces établissements restent toujours inférieurs à la normale. Sur la durée, on ne sait pas de quelle manière les Français vont y retourner. Les Gasc ne vont pas retrouver rapidement une activité normale. Sur ce sujet, nous travaillons avec plusieurs cellules de crise au sein de l’interprofession des fruits et légumes qui sont dédiées à des scenarios de sortie de crise. Nous réfléchissons sur les solutions et les actions à mener. Cette crise a, quoi qu’il en soit, montré que les grossistes ont un rôle essentiel au sein de la filière des fruits et légumes et que les marchés ont la capacité de se réinventer, de développer de nouvelles activités rapidement. Au final, nous n’avons pas manqué de marchandise et nous avons pu répondre à la demande.

Pendant le confinement, sur quels sujets l’UNCGFL a dû accompagner et représenter les 919 entreprises de la profession, qui emploient plus de 21 000 salariés ?
D. M. : Pendant le confinement, l’Union a répondu à leurs questions sur l’emploi, le télétravail, le chômage partiel… Pour encore plusieurs semaines, la sortie de crise va constituer l’un de nos principaux sujets de travail que l’on va traiter avec l’ensemble de la filière. L’UNCGFL va également continuer à travailler sur des sujets en lien notamment avec l’emploi et les formations. Au sein de notre famille de métiers, les compétences ne sont pas faciles à trouver. Nous travaillons donc sur les formations et la manière d’améliorer l’attractivité du secteur.

—— Propos recueillis par Caroline EVEN (Tribune Verte 2942)