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Études supérieures : Le diplôme national d'oenologue obtient le grade de master

Études supérieures : Le diplôme national d'oenologue obtient le grade de master

Réformé, le diplôme national d’oenologue (DNO) devient un diplôme de niveau Bac + 5 (master). Dès juin 2023, il permettra à son titulaire de poursuivre plus facilement ses études en doctorat ou en grandes écoles spécialisées. Focus sur les principales évolutions du DNO.

A près deux ans de travaux, sous l’impulsion de l’Union des oenologues de France et des sept centres de formation répartis dans les grands vignobles, le diplôme national d’oenologue (DNO) fait peau neuve. Il permettra aux diplômés d’obtenir le grade de master à partir de juin 2023. Le 2 septembre 2021, l’arrêté « portant organisation des études en vue de l’obtention du diplôme national d’oenologue » et le décret « relatif aux diplômes conférant grade de master » ont confirmé la mise à jour et la reconnaissance internationale de ce diplôme. Cette réforme le positionne en diplôme de niveau Bac + 5 selon les standards européens LMD (pour licence, master, doctorat) et permet aux titulaires du DNO de poursuivre plus facilement leurs études en doctorat ou en grandes écoles spécialisées. Le grade de master, reconnu par les grandes universités dans le monde, offre de plus d’accéder à d’autres formations à l’étranger.

Des programmes adaptés aux enjeux de la filière vin

Ce nouveau DNO intègre davantage de compétences professionnalisantes exprimées par les professionnels, centrées sur le coeur de métier de l’oenologue (élaboration des vins, analyse sensorielle, etc.). Il permet une prise en compte de la recherche et s’adapte aux problématiques contemporaines de la filière du vin, à savoir la lutte contre l’amplification du changement climatique et de ses effets, la demande de réduction d’intrants chimiques en viticulture et en oenologie, l’utilisation de nouvelles pratiques viticoles et oenologiques (notamment bio), la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire et sanitaire pour le vin, ainsi que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Il ajoute aussi des compétences indispensables face aux enjeux de la demande de garantie d’authenticité des produits, de l’apparition de nouveaux outils digitaux et numériques, ou encore de l’évolution de la réglementation.

Une formation de deux ans après une licence

La réforme s’applique dès cette année universitaire 2021-2022 pour les promotions d’étudiants intégrant les centres de formation. Le DNO conférera donc le grade de master à l’issue de l’année universitaire 2022-2023. La formation au DNO s’effectue après l’obtention préalable d’un diplôme national de licence. Elle comporte deux années d’enseignement organisées en semestres composés d’unités d’enseignement obligatoires, d’unités optionnelles et de stages. Le DNO représente 937 heures de cours magistraux, travaux dirigés, travaux pratiques et 560 heures de stage. Désormais, deux unités d’analyse sensorielle et de dégustation obligatoires permettront d’identifier l’oenologue comme un expert de la dégustation. Le diplôme intègre par ailleurs un certificat individuel pour l’activité de conseil et l’autorisation d’utiliser des produits phytopharmaceutiques (Certiphyto), ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. Délivré conjointement par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et celui de l’Agriculture et de l’Alimentation, le DNO est la seule formation habilitée pour exercer la profession reconnue d’oenologue. De la vigne à la bouteille, l’oenologue a un métier complet aux compétences pluridisciplinaires. À la fois géologue, climatologue, physico-chimiste, microbiologiste, c’est un expert de la transformation du raisin en vin qui a une vision globale de la production vitivinicole. Il intervient sur le choix des cépages, l’adéquation et l’interprétation du terroir, la décision des dates de vendanges, l’adaptation des procédés de vinification et d’élevage, la caractérisation et l’évaluation sensorielle… En France, 7 000 oenologues occupent des fonctions très diverses, se répartissant dans la production (domaines, caves, négoces), les laboratoires, le conseil et les interprofessions, ou encore le commerce et la mise en marché : maître de chai, responsable d’exploitation, directeur d’exploitation, caviste oenologue, responsable de laboratoire, consultant, technico-commercial, entre autres.

— Danielle BODIOU (Tribune Verte 2984)