- Vigne et vin

« Je souhaitais un poste de directeur technique »

« Je souhaitais un poste de directeur technique »

Au cours de son cursus de formation, puis de son parcours professionnel, Guilain Latournerie a bénéficié par deux fois d’un accompagnement de l’APECITA, pour trouver son entreprise d’accueil dans le cadre de son master, puis pour sa recherche d’emploi.

Après son diplôme d’ingénieur en agriculture obtenu à Purpan en 2014, Guilain Latournerie choisit de poursuivre sa formation en 2015 par un master 2 en management et administration des entreprises à l’IAE de Bordeaux. L’objectif est d’acquérir une double compétence en gestion. « Au départ, je souhaitais m’orienter vers l’administration d’entreprises », rappelle-t-il. Pour effectuer cette formation d’un an en apprentissage, il recherche une structure pour l’accueillir. « J’ai rencontré Thierry Combet, délégué régional APECITA, qui m’a aidé à trouver une entreprise pour mon apprentissage. Il m’a orienté vers un cabinet d’expert-comptable de Bordeaux Sciences Agro, qui proposait à ce moment-là une offre d’emploi en CDI. Seul, je n’aurais pas effectué cette demande », estime-t-il. Cette période de formation complémentaire lui permet de mûrir son projet professionnel : si, au départ, il souhaitait s’orienter vers l’administration d’entreprises, il vise désormais à combiner à la fois technique viticole et gestion.

Master en poche, Guilain Latournerie intègre le marché du travail et commence son parcours professionnel au sein d’un domaine en Sauternes, possédant une filiale à l’étranger. Il met ainsi le cap vers l’Australie. « Mon poste consistait à aider à la mise en place de la viticulture de précision sur les vignes australiennes : cartographie des sols, des rendements, de la qualité des raisins, etc. En superposant les données, il est possible de définir différentes qualités et d’aller, par conséquent, sur des vendanges parcellaires. En France, notre historique vin nous a déjà permis ce découpage en parcelles, l’objectif dans ce pays viticole “neuf” est d’aller vers ce découpage qualitatif », explique-t-il. En 2016, son contrat terminé, il rentre en France, avec un but bien précis. « Je souhaitais un poste défini, celui de directeur technique, c’est-à-dire combinant à la fois les aspects viticoles, oenologiques et de gestion globale d’un domaine viticole, de façon à tirer parti de ma double   formation. Ce n’est pas un poste très courant. On voit souvent passer des offres d’emploi de chef de culture d’un domaine viticole, ou d’oenologue, pas si souvent de directeur technique », explique-t-il.

Postuler de manière ciblée

Il reprend alors contact avec Thierry Combet. « Sa connaissance du marché et des annonceurs a permis de faire le tri dans les offres, de savoir pour lesquelles il était intéressant de postuler. Il m’a conseillé de postuler pour une offre de directeur technique dans un domaine du Médoc, qui demandait beaucoup d’expérience, même si je n’en avais pas autant », se rappelle Guilain Latournerie. Il envoie CV et lettre de motivation. « Sur les conseils de l’APECITA, j’ai rédigé ma lettre de motivation différemment de ce que j’aurais fait spontanément : je n’ai pas cherché à coller à l’offre d’emploi, mais davantage à développer mes points forts », relate-t-il. Ce « ciblage » paye et il est embauché en tant que directeur technique d’une propriété viticole d’une cinquantaine d’hectares.

« Je conseille vraiment de s’appuyer sur les services de l’Apecita : c’est efficace, d’une part, et permet de ne pas s’orienter vers un métier ou un poste qui ne convient pas totalement à ses aspirations, d’autre part. Avoir un intermédiaire est très constructif, surtout quand il connaît bien les entreprises. Cela évite de perdre du temps et de candidater pour la première offre venue au risque de s’engager dans un métier qui ne convient pas. J’ai, au final, envoyé très peu de lettres de motivation », résume-t-il.

Depuis, Guilain Latournerie a décidé de créer son propre domaine viticole, reprenant en 2020 avec son cousin le château Caillivet, propriété de dix hectares située en Gironde.

— Emmanuelle THOMAS (Tribune Verte 3002)