Maintenir la dynamique pour l'innovation

Maintenir la dynamique pour l'innovation

Durant la crise de la Covid-19, le pôle de compétitivité Vegepolys Valley tente de maintenir l’innovation, dans le but de ne pas pénaliser à plus long terme les entreprises du végétal. Pour ne pas avoir une baisse de dépôts de projets sur 2021, l’enjeu pour le pôle est de relancer très vite les collaborations.

Horticulture, viticulture et agroéquipement sont les trois secteurs agricoles les plus touchés par la crise de la Covid-19, d’après Aurélien Lepennetier, responsable de la nouvelle agence Vegepolys Valley Auvergne-Rhône-Alpes – Centre-Val de Loire - (lire ci-dessous). « Selon les filières, l’impact de la Covid-19 est très hétérogène. Le premier confinement a été désastreux pour le secteur horticole, qui sortait tout juste d’une période structurellement compliquée. Le beau temps jusqu’au mois de juin a permis heureusement d’allonger les ventes, pour compenser très partiellement les pertes. Pour la filière viticole, les conséquences sont plus ou moins lourdes selon les appellations, mais, avec les Salons annulés, la restauration en partie à l’arrêt, et une part des stocks distillés, certaines entreprises sont très fragilisées. »

Sur ces deux secteurs cependant, des projets émergent, selon Aurélien Lepennetier, en particulier sur la gestion des déchets, permettant d’espérer de nouvelles valorisations. Enfin, le secteur de l’agroéquipement a souffert du moindre investissement des producteurs agricoles. Le constat est valable pour les grosses entreprises de machinisme, mais également pour les plus petites. « Si les effets du premier confinement se sentent aujourd’hui sur la santé financière des entreprises, les effets du second s’étaleront dans les prochains mois. Nous ne voyons malheureusement encore que le sommet de l’iceberg », craint-il.

Soutien aux entreprises et à la formation

Dans un premier temps, Vegepolys Valley a aidé ses adhérents en leur donnant des informations pour faire face à l’urgence. Autre axe d’accompagnement : permettre aux étudiants sans stages en entreprise ou mobilité à l’étranger, de bénéficier d’expériences professionnelles. « Nous avons réussi avec certaines écoles à mettre en place des projets tuteurés, notamment en visio ! Ce qui permet de continuer aux entreprises d’explorer des sujets innovants », se félicite Aurélien Lepennetier. Enfin, le gros travail de fond du pôle de compétitivité est de soutenir l’innovation au sein de la filière végétale, sur le long terme avec des approches prospectives. « Avec la crise, certains dirigeants ne gèrent que le quotidien, sans vision future, déplore-t-il. Nous les aidons à poursuivre leurs efforts sur des projets de plus long terme. S’ils arrêtent d’innover avec des projets à vision cinq-dix ans, le retard économique évalué serait à terme de trois ans  par rapport à la concurrence ! » Si le plan de relance participe à soutenir l’innovation, le responsable Vegepolys Valley a une crainte : « Nous voyons des projets déposés pour un horizon de un à deux ans avec une dimension essentiellement industrielle, alors qu’il est primordial de soutenir des projets collectifs de moyen long terme, en associant la recherche. Si la visio a permis de maintenir les échanges, elle n’aide aucunement à déployer la créativité des entrepreneurs. Il ne faudrait pas qu’en 2021 il y ait une forte baisse d’initiatives de projets ! »

—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2954)

RÉORGANISATION

Suite à la fusion de Vegepolys et Céréales Vallée-Nutravita en juin 2019, donnant naissance à Vegepolys Valley, le pôle s’est structuré en deux agences : une sur les régions Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes basée à Clermont-Ferrand, sous la responsabilité d’Aurélien Lepennetier ; et une dans l’ouest pour les Pays de la Loire et la Bretagne, basée à Angers, sous la responsabilité de Lucile Heard-Chapelet. Chaque année, le pôle, qui compte plus de 500 adhérents, labélise entre 50 et 70 projets.