Région Occitanie : Un AMI pour repenser la formation à distance

Région Occitanie : Un AMI pour repenser la formation à distance

Avec les appels à manifestation d’intérêt (AMI) autour du nouveau dispositif « Modernisation de l’appareil de formation », la région Occitanie se positionne à la pointe de l’accompagnement des mutations du métier de formateur. Le digital et le numérique y ont une place centrale.

Loi du 5 septembre 2018 (dite « pour la liberté de choisir son avenir professionnel »), crise sanitaire, ou encore manque d’attractivité des formations. Autant d’arguments qui ont poussé la Région Occitanie à déployer le dispositif « Modernisation de l’appareil de formation ». Le budget consacré atteint les 26,8 millions d’euros de 2020 à 2022. Ce plan fait partie intégrante du Pacte régional d’Investissement dans les Compétences. « La volonté que nous avons, c’est de créer un choc de la modernisation de l’appareil de formation en Occitanie, qui est inédit en France par son ampleur et sa rapidité, alors que d’autres régions sont souvent au stade d’expérimentation », précise Thibaut Guibon, responsable du service gouvernance, prospective et évaluation, à la direction de l’emploi et de la formation de la Région Occitanie.

Ce programme propose un accompagnement des opérateurs de formation sur trois thématiques : évolution des métiers, digitalisation des formations, et développement d’une pédagogie attractive. Entre 2020 à 2022, la Région Occitanie ouvre deux fois par an un appel à manifestation d’intérêt (AMI), auquel les opérateurs de formation ayant un projet de modernisation peuvent répondre. Le Carif-Oref Occitanie, association qui intervient en appui aux politiques emploi-formation de l’état et de la région, fait le relais entre les centres de formation et ce dispositif, afin de le déployer au mieux, d’après Virginie Hodin, chargée de mission animation et professionnalisation au Carif-Oref.

Attentes différentes des nouvelles générations

« Cet appel à manifestation d’intérêt soutient les démarches de transformation de l’appareil de formation face à divers enjeux : évolution rapide des métiers, nécessité de penser la formation autrement pour construire de nouvelles compétences, accès à des savoir-faire et savoir être liés à la capacité d’adaptation au changement ; mais aussi attentes différentes des nouvelles générations en matière d’accès au savoir et à l’information induisant un bouleversement important de l’approche formative », précise la Région.

Le Creps Toulouse a sollicité le dispositif proposé par la région. Si l’établissement public formant chaque année 1 500 personnes autour du sport, avait développé quelques modules de formation à distance avant 2019, il a souhaité aller plus loin dans sa digitalisation et sa numérisation, et a ainsi sollicité l’AMI sur les trois thématiques proposées. « C’était pour nous l’idéal pour nous faire accompagner sur ces différents enjeux », explique Virginie Boissy, cheffe du département développement des pratiques et des territoires au Creps. Avec cet accompagnement, l’établissement a pu faire évoluer ses métiers. Les professeurs, formateurs, deviennent progressivement des coordonnateurs de formation, et demain peut-être des ingénieurs territoriaux. Une manière de répondre aux nouveaux enjeux autour de l’individualisation des parcours de formation, la modularisation, ou l’approche par compétence. « Comment je comprends que mon métier est en train d’évoluer, comment je me l’approprie avec un travail de recherche de solutions, pour mieux prendre en compte ces nouveaux enjeux. Voici l’objectif de cette démarche » précise Virginie Boissy, qui reconnaît quand sans accompagnement extérieur, les changements n’auraient pu se faire aussi efficacement. Le Creps de Toulouse essaie également de digitaliser – tout ou en partie – ses unités de formation, pour les intégrer dans un processus pédagogique, avec notamment des modules à distance. « Grâce au travail fait, on se professionnalise, avec une vraie prise de conscience des équipes autour du repositionnement du métier », termine Virginie Boissy.

—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2967)