« Une approche à l’international »

« Une approche à l’international »

Au sein des établissements scolaires de l’enseignement agricole, la coopération internationale peut revêtir différentes formes. Avant le baccalauréat, de nombreux élèves partent à l’étranger dans le cadre d’une mobilité collective.

Interview de Myriam Borel, déléguée régionale à l’ingénierie de formation

La coopération internationale est l’une des missions de l’enseignement agricole français. En quoi consiste-t-elle ?
Myriam Borel : Elle s’inscrit dans le cadre des projets des établissements scolaires et concerne les élèves de l’enseignement agricole (du CAPA au baccalauréat), les étudiants en BTS agricole, ainsi que les personnels de l’enseignement. Au sein de chaque établissement, un enseignant peut consacrer une partie de son temps hebdomadaire à la coopération internationale, soit par lettre de mission, soit par engagement dans un projet. Les principaux objectifs sont de permettre aux apprenants de mettre en pratique les enseignements théoriques et professionnels et de réaliser une partie de leur cursus dans un contexte international, à travers un stage ou une mobilité académique. Ils sont ainsi sensibilisés à d’autres réalités agricoles et développent leurs capacités de communication et d’adaptation, leur autonomie et améliorent leurs connaissances dans les langues étrangères.

Comment la mobilité est-elle mise en place auprès des apprenants ?
M. B. : Pour donner le goût aux jeunes de partir à l’international, la mobilité collective pour les élèves et les apprentis jusqu’au baccalauréat est une première approche. On les nomme généralement des voyages d’études. Ce dispositif peut ensuite donner envie aux étudiants en BTS agricole de partir seul, dans le cadre d’une mobilité volontaire et individuelle. Sur la période scolaire 2016-2017, dans l’enseignement agricole français, 18 000 mobilités ont ainsi été réalisées. 82 % des élèves et des apprentis jusqu’au bac sont partis dans le cadre d’une mobilité collective, durant onze jours en moyenne. 96 % de cette mobilité était européenne. Les principales destinations étaient l’Espagne (21 %), le Royaume-Uni (17 %) et l’Italie (10 %). Chez les étudiants en BTS agricole, 63 % des mobilités étaient collectives, et 82 % européennes. Ils sont en moyenne partis 24 jours.

Quels autres types d’actions peuvent être mis en oeuvre ?
M. B. : Il existe des actions pour promouvoir les établissements de formation français à l’étranger, pour développer de nouveaux partenariats dans le cadre de programmes européens comme Erasmus, pour échanger des pratiques pédagogiques… Avec une autre déléguée régionale à l’ingénierie de formation, nous avons, par exemple, été mobilisées sur des missions à Madagascar et en Algérie, pour accompagner les ministères de l’Agriculture à construire des diplômes. Nous les avons aidés dans la méthodologie, dans l’écriture des référentiels et dans la mise en oeuvre de dispositifs construits. Ce sont les équipes sur place qui ont défini leurs cahiers des charges. Ce type de coopération contribue ainsi au rayonnement de l’agriculture française.

Au sein de chaque SRFD1/Draaf2, quelles sont les missions des chargés de coopération internationale ?
M. B. : En ce qui me concerne, je fais beaucoup d’ingénierie financière pour monter notamment des mobilités collectives. Pour construire ce genre de projets, il faut mobiliser tous les financeurs dans les régions, sensibiliser les conseils régionaux, répondre à des appels d’offres… Notre travail consiste aussi à gérer des bourses de mobilité. Par exemple, les apprenants qui souhaitent partir faire un stage à l’étranger peuvent obtenir cette aide financière si leur séjour dure au minimum quatre semaines. Le montant de la bourse, compris entre 120 et 1 000 €, est modulé selon la destination et les autres financements obtenus. Enfin, l’une de nos missions est de rester en veille sur les différentes formes de dispositif pour que le maximum de personnes puissent découvrir de nouvelles choses à l’international.

—— Propos recueillis par Caroline EVEN (Tribune Verte n°2909)
(1) Service régional de la formation et du développement
(2) Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt