-
"A chercher des solutions, la filière va mieux"
Depuis les années 2010, la FNPHP est à l’initiative de dispositifs pour que les horticulteurs et les pépiniéristes produisent des végétaux de qualité reconnue et se fassent davantage connaître des acheteurs.
Depuis environ dix ans, la filière de l’horticulture et des pépinières a connu différentes crises. Le secteur aurait perdu 40 % de ses effectifs. Comment va-t-elle aujourd’hui ?
François Félix : Notre syndicat, qui compte 450 adhérents, représente des secteurs très différents de la plante annuelle aux arbres d’alignement. Les problématiques divergent donc, et les situations rencontrées ces dernières années aussi. Ainsi, depuis la baisse de dotation de l’État envers les collectivités il y a dix ans, ce marché a toujours des difficultés. En revanche, la consommation des particuliers repart : + 5 % pour les végétaux d’extérieur et + 4 % pour les végétaux d’intérieur (source : Promojardin 2017).
Comment votre syndicat a-t-il apporté son soutien aux entreprises en difficulté ?
F.F. : Un syndicat est là pour défendre les intérêts de ses adhérents. Face aux crises diverses, nous avons décidé d’être force de proposition pour les entreprises. Nous avons d’abord misé sur la qualité. Diverses démarches ont été engagées avec notre interprofession Val’hor. Ainsi, des dizaines de producteurs proposent des dahlias, des rosiers, des sapins ou des géraniums label Rouge. Plus de 200 sont certifiés « Plante Bleue » en prenant des mesures écoresponsables, et plus de 1 200 appliquent le logo « Fleur de France », garantissant l’origine de leurs produits.
Quelles sont les autres initiatives ?
F.F. : Nous oeuvrons aussi pour mieux reconnaître la production française. En collaboration avec l’interprofession Val’hor, nous avons publié un guide d’achat local et responsable dédié aux collectivités. Des chartes régionales d’achats locaux ont commencé à être signées entre les préfets, les élus locaux et les producteurs. L’Auvergne-Rhône-Alpes, le Centre-Val de Loire et la Haute-Normandie ont déjà franchi le pas.
Aujourd’hui, quel secteur recrute ?
F.F. : Deux types d’entreprises embauchent actuellement. D’abord, celles qui s’orientent vers le circuit court. Elles répondent ainsi à la demande des consommateurs. Ensuite, celles qui optent pour le high-tech. Ce sont des entrepreneurs qui visent à moderniser les techniques ou à automatiser les diverses tâches afin de rester compétitifs. Jusqu’à présent, il existe un vivier de personnel qualifié qui répond aux attentes de ces entreprises.
Le véritable challenge aujourd’hui, c’est la formation continue…
F.F. : Les entreprises recrutent, mais elles souhaitent aussi mieux qualifier leurs salariés. Nous sommes actuellement en négociation avec les organismes qui financent les formations continues, Vivea et Fafsea, pour adapter leurs offres à nos besoins. Nous visons spécialement l’utilisation des nouvelles technologies et des méthodes alternatives aux produits phytosanitaires afi n que nos adhérents puissent évoluer et être compétitifs dans les années à venir.
-- Marie-Dominique GUIHARD (Cahier Expert Horticulture)