Amandine Schlur « Ce métier fait sens »

Amandine Schlur « Ce métier fait sens »

Amandine Schlur, membre depuis plusieurs années de l’association Fert, accompagne les agriculteurs habitant dans des pays en développement afin qu’ils soient plus autonomes.

C’est en voulant s’expatrier il y a quelques années avec son mari qu’Amandine Schlur a intégré Fert, une association française de développement agricole des pays en développement, créée en 1981 par la profession agricole. Avec son diplôme d’ingénieur en agriculture obtenu à l’école UniLaSalle de Beauvais en 2006, Amandine Schlur a d’abord travaillé pendant près de quatre ans en tant que conseillère en développement territorial au sein de la chambre d’agriculture du Loiret.

S’ouvrir sur le monde

« Avec mon conjoint, nous voulions nous expatrier quelques années afin d’avoir une ouverture sur le monde, se souvient-elle. Puisque je travaillais dans le développement territorial, je me suis dit que je pouvais mettre mes compétences aux services des agriculteurs dans le monde. Par mon réseau, j’ai eu connaissance de Fert, qui m’a proposé un poste à Madagascar. » Pendant deux ans et demi, dans le cadre d’un volontariat de solidarité internationale (VSI), elle a ainsi contribué au développement de la formation des techniciens agricoles malgaches. « Aucune formation professionnelle n’existait pour les préparer au métier de conseiller. Fert a accompagné son partenaire local dans la mise en place de différents cursus de formation, alliant théorie et pratique », explique-t-elle.

De retour en France, elle a souhaité renforcer ses compétences en formation et a suivi le master 2 sciences de l’éducation, ingénierie et conseil en formation à l’université de Rouen. Elle a réalisé ce master d’un an en alternance, toujours avec Fert. « Ils m’ont proposé de travailler dans le cadre d’un projet d’Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) avec les établissements d’enseignement supérieur agricole en France », précise-t-elle. En 2014, alors qu’elle pensait continuer dans cette voie, Fert lui propose un poste de chargée de projet à son siège parisien. Son mari s’installant en tant qu’agriculteur en Normandie, elle commence à faire du télétravail : « Initialement, j’avais une fonction d’appui méthodologique envers mes collègues présents dans les pays et de partage des expériences sur des thématiques transversales. Progressivement, d’autres missions m’ont été confiées : d’abord, l’animation d’une démarche qualité de Fert pour améliorer les pratiques ; puis, la gestion d’un projet pour le développement de la filière laitière en Géorgie. Là-bas, j’accompagne à distance nos deux partenaires locaux (une association d’éleveurs et une ONG). J’ai une fonction d’interface. Tous les trimestres, je vais sur le terrain. Je peux ainsi mieux sentir comment les choses avancent, mon appui peut être plus fin. Il y a également tout un travail d’ingénierie financière pour financer les actions sur le terrain », raconte-telle. Aujourd’hui, cette mission en Géorgie lui prend plus d’un tiers de son temps. Depuis 2018, elle est également devenue la coordinatrice d’un programme multipays en Afrique subsaharienne. « Je suis responsable du suivi des engagements pris avec les bailleurs internationaux ( financeurs) et des activités menées. » Au quotidien, face à la diversité de ses missions, elle doit faire preuve de polyvalence mais aussi de rigueur. « Il est nécessaire de trouver la bonne posture pour accompagner les gens. Notre objectif est qu’un jour, ils n’aient plus besoin de nous. Ce métier fait sens. Nous aidons les personnes à être plus autonomes, à mieux vivre de leur travail. C’est très motivant ! » conclut-elle. Actuellement, Fert conduit 24 actions dans onze pays. Sur les 163 collaborateurs qui travaillent au sein de l’association, neuf travaillent au siège parisien et cinq sont des expatriés. Les autres membres de l’équipe sont des salariés locaux.

—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2941)