Bilan de compétences « L’APECITA nous a aidés à nous reconstruire »

Bilan de compétences « L’APECITA nous a aidés à nous reconstruire »

Face au changement stratégique qui s’est opéré sur son exploitation agricole, Antoine Leroux a fait appel à l’APECITA pour réaliser un bilan de compétences.

Antoine Leroux commence sa carrière en 1991, son diplôme d’ingénieur en poche : il occupe le poste de cadre acheteur de bovins vifs, dans la filiale allemande de Bigard. Au bout d’un an, il quitte ce poste pour devenir responsable commercial export Europe du Nord pour la Sabim, filiale de Casino. Les ventes s’arrêtent brutalement avec la maladie de la vache folle. « À ce moment-là, en 1993, l’opportunité de reprendre l’exploitation familiale se présente. Je m’installe alors avec mon épouse et un salarié sur cette ferme de 120 hectares avec plus de 80 vaches laitières. »

Après quelques années, son épouse connaît des problèmes de santé qui l’empêchent d’être présente sur la ferme. Antoine Leroux est ensuite confronté au turnover des salariés agricoles. Il décide alors de former un Gaec avec un voisin et ils embauchent un salarié. En mars 2020, leur laiterie les informe qu’elle veut réduire la collecte de lait conventionnel de moitié. Les deux associés prennent alors la décision d’arrêter cette production un an plus tard. « Nous avons fait le choix de nous séparer du cheptel et de l’installation de traite pour ensuite restructurer le site autour du matériel de culture et de traction, indique l’agriculteur. Dans le même temps, nous avons pesé le pour et le contre de vendre l’exploitation. Ce n’était pas forcément intéressant. »

Un bilan de compétences sur trois à quatre mois

Les deux associés contactent alors l’APECITA afin de réaliser un bilan de compétences, pour les aider à construire leur nouvelle activité. Antoine Leroux souhaite en effet travailler à l’extérieur de la ferme tout en restant exploitant.

« Fin 2021, nous avons débuté notre bilan de compétences, chacun de notre côté : 24 heures de travail ont été réparties sur trois et quatre mois. Ce bilan peut se faire en présentiel ou à distance. J’ai choisi de le réaliser en présentiel, car j’ai besoin de contact pour mieux échanger et l’environnement est différent de la ferme ou de la maison », indique Antoine Leroux.

Nathalie Riou, conseillère emploi formation à l’APECITA de Rennes, l’a accompagné tout au long de l’exercice : « Le bilan de compétences nous fait réfléchir à ce que l’on est capable de faire. La conseillère nous aide à mettre en avant nos qualités, nos défauts, notre sensibilité et notre aspiration pour tel ou tel métier », détaille l’agriculteur.

L’APECITA regroupe ensuite toutes les aptitudes, l’envie du candidat et sa motivation et définit les profils de postes qui pourraient correspondre. « La prise en charge par l’APECITA nous a beaucoup aidés à nous reconstruire et à définir notre nouveau projet, reconnaît Antoine Leroux. Cela m’a permis de savoir ce que j’étais capable de faire, ce qui me plaisait le plus et de faire les démarches pour retrouver un emploi en même temps. Ma conseillère m’a accompagné pour structurer ma lettre de motivation et mon CV. »

Prendre son temps

S’il devait donner un conseil sur la réalisation d’un bilan de compétences, ce serait de prendre son temps : « Il faut le faire après avoir réalisé un travail sur soi-même. Si nous n’avons pas envie de réfléchir, nous ne valoriserons pas les éléments importants et c’est inutile de le faire. » Aujourd’hui, Antoine Leroux occupe le poste de chef de produit spécifique à l’abattoir SVA, à Vitré. Un métier à nouveau dans le domaine de la viande et qui apporte pleinement satisfaction à cet agriculteur en reconversion professionnelle.

— Claire LAMY-GRANDIDIER (Tribune Verte 2997)