- Aquaculture

Conseiller aquacole : « un appui technique aux pisciculteurs »

Conseiller aquacole : « un appui technique aux pisciculteurs »

Le syndicat des pisciculteurs des Hauts-de-France a pour mission de défendre les intérêts collectifs de ses adhérents. Bernard Troin y travaille depuis 2001. Il accompagne les pisciculteurs dans leurs dossiers réglementaires, est un appui technique et assure le lien entre les éleveurs et les structures nationales.

Depuis vingt ans, Bernard Troin est conseiller aquacole au syndicat des pisciculteurs des Hauts-de-France, qui compte 30 entreprises produisant annuellement 8 000 tonnes de poissons d’eau douce. « Les Hauts-de-France est la deuxième région productrice, derrière l’Aquitaine, précise-t-il. Nous disposons de belles rivières, avec des
eaux fraîches et bien oxygénées, propices à l’élevage de truites. » Les structures sont des entreprises familiales. Près de la totalité des adhérents ont un élevage classé ICPE1 : ils produisent plus de vingt tonnes par an. La partie réglementaire, liée aux ICPE et/ou à
la loi sur l’Eau, occupe une place importante dans le métier de Bernard Troin. « Depuis 2008, la réglementation est davantage encadrée, avec la sortie d’arrêtés de prescriptions, notamment sur les valeurs des effluents », évoque-t-il. Bernard Troin vient en appui aux éleveurs quand ils augmentent leur production, lors de la création de bassins supplémentaires, ou lorsqu’ils se modernisent avec, par exemple, la mise en place de systèmes d’oxygénation plus performants. Certaines démarches, telles que des études d’impact, sont à réaliser auprès de la préfecture. Bernard Troin est en relation avec différents organismes : la DDPP, la DDTM, la Dreal, l’Office français de la biodiversité, l’agence de l’eau… « La réglementation est un frein au développement de la pisciculture », reconnaît-il. C’est pourquoi il aide les pisciculteurs à maintenir les structures existantes, et à les moderniser tout en respectant l’environnement naturel et les riverains.

Trouver des financements

Il accompagne les éleveurs dans certains dossiers, notamment les subventions européennes mises en place par le biais du fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche. Il représente également les pisciculteurs lors de réunions, et assure le lien entre les éleveurs et les structures nationales comme le comité interprofessionnel des produits de l’aquaculture et la Fédération française d’aquaculture. Il intervient également au GDS aquacole et dans l’association de pêche à la truite Nordpêche. Ses missions sont donc variées ! Jusqu’au 30 septembre, il était le seul salarié de ce syndicat. Depuis le 1er octobre, un collègue partage désormais son bureau. Il occupe le poste de technicien : il réalise, sur le terrain, différentes mesures (évaluation des débits, prélèvements d’eau…) au service des professionnels. S’il avait un conseil à donner aux jeunes qui s’intéressent à l’aquaculture, un secteur qui recrute : « Faites l’effort d’être mobiles (dans la France et à l’étranger), aussi bien dans le cadre des études que pour un stage ou un emploi. »

—— Stéphanie BOT (Tribune Verte 2922)
(1) Installation classée pour la protection de l’environnement.

BIO EXPRESS

1989 : baccalauréat D (biologie)
1994 : DESS exploitation des ressources vivantes côtières (université de Caen)
1995 : volontaire à l’aide technique pendant 16 mois à Tahiti : a travaillé à l’Ifremer sur des expérimentations sur les crevettes
1998 : salarié dans une écloserie de bars et de daurades, Les Poissons du Soleil, à Sète (34), pendant deux ans
2001 : conseiller aquacole au syndicat des pisciculteurs des Hauts-de-France, à Coulogne (62)