Coopérative NatUp-Normandie : La diversification comme outil de résilience et de réussite

Coopérative NatUp-Normandie : La diversification comme outil de résilience et de réussite

Le groupe normand NatUp affiche, pour son troisième exercice plein, une belle santé économique avec un chiffre d’affaires qui tutoie 1,5 milliard d’euros. Le groupe basé dans la métropole de Rouen mise sur la diversification de ses activités pour gagner en agilité et en résilience.

Si vous croisez un Normand, il y a fort à parier qu’il vous parle de sa région comme d’un « territoire béni des dieux » et c’est bien là-dessus que mise le groupe NatUp, issu de la fusion en 2018 de Cap Seine, basée en Seine-Maritime, et d’Interface céréales, dans l’Eure-et-Loir. D’Amiens à Chartres et du Havre à Paris, le territoire du groupe NatUp est riche de la diversité de ses productions, de son climat, de sa situation géographique - sur le port de Rouen notamment - et de toutes ses filières, qu’elles soient végétales ou animales. À l’occasion de son assemblée générale début décembre 2022, les dirigeants ont annoncé un chiffre d’affaires de près d’1,5 milliard d’euros et un excédent brut d’exploitation de 51 millions d’euros, réalisé à 40 % par les différentes activités de diversification, confirmant l’objectif porté à 50 % d’ici 2025, selon Patrick Aps, le directeur général du groupe, qui ajoute : « Nos résultats témoignent du bon calibrage et de la résilience de notre projet. On ajuste et on garde le cap pour pérenniser et inscrire notre groupe comme un acteur majeur du territoire. »

Grains, légumes, viande, fibres et… distribution

Le groupe ancre ses activités sur la quasi-totalité des productions agricoles présentes sur le territoire : les céréales, les légumes, la viande bovine mais aussi le lin. Il maintient ainsi sa stratégie de long terme de diversification des cultures et des productions pour garantir la stabilité du modèle coopératif et la valorisation du territoire. Il s’est notamment lancé récemment dans la culture du sorgho, jusqu’alors cantonnée aux régions plus au sud. « Avec le sorgho, nous ne sommes qu’au début d’une histoire, commence Patrick Aps, nous avons encore beaucoup à apprendre de cette culture mais c’est une réelle solution de diversification, en particulier pour nos producteurs du sud de l’Eure, de l’Eure-et-Loir, voire d’Île-de-France, où les rotations sont parfois compliquées à allonger, notamment pour les objectifs fixés par la politique agricole commune. » Le groupe déploie aussi son activité libre-service en étoffant son réseau de magasins Gamm Vert et Éleveurs de la Charentonne. La marque d’e-commerce Potimarron entre dans le giron du groupe et rejoint le réseau « Fermes d’Ici » à destination des particuliers et des professionnels de la restauration.

Capitaliser sur la marque employeur

Dans le cadre de sa feuille de route 2025, le groupe a pour ambition de répondre aux mutations en accélérant dans les domaines de l’innovation et de la responsabilité environnementale. À mi-course, les dirigeants précisent que « les axes fixés mobilisent pleinement les adhérents et le conseil d’administration. Ils se concrétisent progressivement au travers de projets sur le terrain en faisant progresser la durabilité des exploitations, en accompagnant la trajectoire professionnelle de ses collaborateurs et en donnant accès aux innovations digitales, technologiques et environnementales créatrices de valeur et de perspectives ». En 2022, le groupe a recruté 138 nouveaux collaborateurs et 52 alternants, il compte désormais 1 800 collaborateurs sur l’ensemble de son périmètre d’activité. Il s’est donné comme objectif de cultiver l’attractivité de sa marque pour conforter les recrutements futurs en nouant davantage de partenariats avec les établissements d’enseignement de la région. Par ailleurs, NatUp accompagne ses collaborateurs dans leur montée en compétences en développant des parcours tout au long de leur carrière. NatUp communique aussi sur sa responsabilité environnementale. Depuis deux ans, elle s’est engagée dans un plan de formation à l’agroécologie pour ses collaborateurs, dispensé par l’école d’ingénieurs UniLaSalle Rouen.

— Hélène SAUVAGE (Tribune Verte 3008)