Coralie Mano, déléguée APECITA, Gironde : L'accompagnement comme fil rouge

Coralie Mano, déléguée APECITA, Gironde : L'accompagnement comme fil rouge

Diplômée ingénieure Insfa en 1996 (désormais Agrocampus Ouest), Coralie Mano a multiplié les expériences dans l’industrie agroalimentaire, la distribution, l’enseignement et l’accompagnement de projets. Depuis peu, elle est la nouvelle déléguée régionale APECITA de l’Aquitaine et poursuit son implication dans l’accompagnement des autres.

«Se faire plaisir et se remettre en question dès que l’on s’ennuie dans un poste. » Voilà un conseil formulé par Coralie Mano, après une carrière riche en missions diversifiées, avec toujours comme fil rouge l’accompagnement des autres. Originaire du bassin d’Arcachon, elle a choisi l’agroalimentaire après un Bac C, en visant l’école d’ingénieur Insfa de Rennes (Institut national supérieur de formation agroalimentaire), désormais Agrocampus Ouest. « Il y avait des choses concrètes proposées dans le cursus de cette école qui m’intéressaient », se souvient-elle. Si elle n’est pas retenue suite au concours, elle suit une année de faculté à Bordeaux, préparant aux concours d’école d’ingénieurs (à l’époque « Parcours Sup Sciences » proposé par le lycée Montesquieu et l’université Bordeaux 1), et elle réussit ainsi la seconde tentative.

Débuts chez Auchan

« À l’Insfa, il y avait des stages tous les ans, d’une durée de six mois, ce qui permettait de découvrir le milieu de l’entreprise et de la recherche », met-elle en avant. Après le secteur des vins et spiritueux chez William Pitters International, elle fait un stage à l’Institut de technologie des aliments à Grenade (Espagne), puis dans le secteur du foie gras dans les Landes avec la mise en place d’un outil de pilotage de la maintenance. À 23 ans, diplôme en poche, elle se lance sur le marché de l’emploi, avec quelques difficultés pour intégrer le milieu de la production agroalimentaire : « À l’époque, être une fille était un point faible pour obtenir un poste dans ce domaine. » C’est finalement chez Auchan que Coralie Mano fait ses premières armes, comme chef de rayon  charcuterie/traiteur/volaille libre-service durant trois ans, puis comme assistante de direction pour le secteur Sud-Ouest durant près de cinq ans. « J’étais en charge de la communication interne et externe pour douze magasins, de la gestion du centre de formation pour les salariés, et je participais au comité de direction », liste-telle, ravie de cette expérience. Elle prend ensuite le poste de chef de rayon vente assistée durant deux ans, en manageant seize vendeurs.

L’Aria, puis le conseil régional

De 2007 à 2011, elle intègre l’Aria (Association régionale des industries alimentaires), comme chef de projet. « J’ai travaillé sur la marque collective pour la promotion des produits d’Aquitaine. » En parallèle, elle devient responsable de formation à l’École nationale supérieure de chimie de biologie et de physique de Bordeaux, où elle crée la formation d’ingénieur production en agroalimentaire par alternance, qui ouvre en 2012. Un vrai challenge.

Après six ans entre Aria et maître de conférences associée à l’ENSCBP, elle intègre le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en 2015, comme chargée de mission agroalimentaire. Elle assiste les entreprises de Gironde et de Charente-Maritime dans leurs projets, et instruit des demandes de fonds européens.

« Une année de Covid-19 a accéléré ma lassitude. J’ai alors regardé des opportunités en externe, par l’intermédiaire de l’APECITA, et j’ai été retenue pour être la nouvelle déléguée régionale de l’organisme en Aquitaine », se félicite-t-elle, désormais aux côtés des chercheurs d’emploi et des recruteurs de la région.

Si son parcours est très diversifié, Coralie Mano y voit un fil conducteur : « l’accompagnement : auprès des entreprises, des étudiants, des élus. » Et pour y arriver, sa formation d’ingénieur est un atout : « L’Insfa m’a apporté un socle de connaissances sérieuses pour aborder différents secteurs. La force du réseau m’a été utile, aussi bien auprès des enseignants que des anciens élèves, pour trouver de la compétence. Enfin, la richesse que m’a apportée l’école d’ingénieurs, notamment sur les périodes de mobilité, m’a donné le goût de devenir pilote de ma propre formation et de mon parcours. »

— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2975)