- Agroalimentaire

Cristal Union : de l'écoconception sucrée

Cristal Union : de l'écoconception sucrée

Grâce à une démarche d’écoconception lancée en 2017, la coopérative Cristal Union a réduit de 13 % les émissions de gaz à effet de serre associées à son sucre Daddy. Désormais, l’enjeu est de poursuivre cette initiative à différents niveaux de la chaîne de production.

Après avoir travaillé dans différentes entreprises de conseil et d’agroalimentaire, Julien Coignac a rejoint en 2016 la coopérative Cristal Union pour participer à l’amélioration des performances environnementales des productions industrielles commencée par le groupe. « Je suis passionné par les démarches d’analyses de cycle de vie, d’écoconception et de bilan carbone, pour rendre plus vertueuses les productions agricoles et industrielles », souligne l’ingénieur agronome diplômé d’AgroParisTech.

S’appuyer sur des consultants

Au sein de la coopérative sucrière, l’initiative d’écoconception remonte à 2017, alors que l’appel à projets Green Go est lancé par l’Ademe pour améliorer les performances environnementales des produits alimentaires. La démarche opérée en 2019 se base sur une analyse de cycle de vie (ACV) de l’ensemble de la filière, depuis les champs jusqu’au conditionnement. Plusieurs pistes d’écoconception ont ainsi été évaluées : des pratiques agricoles innovantes, la production de sucre bio ou encore les matériaux de conditionnement biosourcés. En conjuguant diverses innovations, en particulier le nouvel emballage en kraft brut pour les sachets souples de sucre Daddy, l’impact GES global du sucre blanc de betterave  est réduit de 13 % par rapport au produit de référence. « Cela va au-delà de notre objectif initial de - 10 % ! » se félicite Julien Coignac. Pour arriver à ce résultat, Cristal Union a été accompagné par des consultants spécialisés en ACV, mais s’appuie de plus en plus sur ses propres équipes formées à l’écoconception. « Très peu d’entreprises ont aujourd’hui les ressources en interne dédiées aux calculs d’ACV et de réduction d’émissions, qui arrivent à valoriser suffisamment cette démarche, reconnaît Julien Coignac. Mais pour des entreprises très volontaires comme la nôtre, développer progressivement une démarche d’ACV en interne est très intéressant, afin d’avoir une photographie de nos produits et des impacts des filières agricoles, transports ou industriels, pour pouvoir se comparer et s’améliorer. »

Également en charge de la coordination Responsabilité sociétale des entreprises au sein de Cristal Union, Julien Coignac s’est lui même formé sur le calcul d’ACV, et déploie la méthode au sein de sa structure. « De plus en plus de clients nous demandent des chiffres d’impact GES du sucre et de l’alcool pour établir le bilan environnemental de leurs propres produits », souligne-t-il.

Objectif de décarbonation

Dans un but de décarbonation, Cristal Union se fixe des objectifs ambitieux, en particulier celui de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % sur l’ensemble du périmètre du groupe d’ici 2030. « La démarche d’écoconception s’applique depuis les itinéraires techniques des productions végétales jusqu’aux procédés de nos sites industriels, indique Julien Coignac, en évoquant les enjeux croissants autour des crédits carbone et de la rémunération des externalités positives de l’agriculture. Notre gros avantage, en tant que groupe coopératif, est de pouvoir influer sur les différents maillons de la chaîne, et ainsi progresser de manière plus forte en faveur d’une meilleure performance environnementale ! »

— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2999)