- Horticulture

De l'arboriculture à la plantation des vergers

De l'arboriculture à la plantation des vergers

Arboriculteur, entrepreneur de travaux agricoles et constructeur de planteuses pour arbres fruitiers, Hervé Boujuau mène différentes activités. Loin d’une exploitation traditionnelle avec un salarié agricole, il emploie ici une trentaine de personnes, allant du saisonnier au technicien.

Hervé Boujuau s’est installé sur la ferme familiale avec son épouse en 1998. À l’origine, l’exploitation comportait des légumes de plein champ (échalotes, melons, citrouilles, oignons de jour court…), des cultures pour la production de semences et de l’arboriculture. Cette dernière était à l’époque une production minoritaire avec 8 ha de pommiers et représentait à peine 20 % du chiffre d’affaires. L’exploitation était principalement axée sur la production de semences, jusqu’à y consacrer 200 ha au plus fort de l’activité. Le panel de cultures était large : maïs, colza hybride, betterave, carotte, panais, persil, pois, haricot, citrouille, oignon… Au début de l’installation de l’exploitant, les cultures semencières généraient 60 % du chiffre d’affaires. En parallèle, Hervé Boujuau plantait chaque année 2 à 3 ha supplémentaires de vergers pour aujourd’hui frôler les 80 ha de pommiers. Les légumes de plein champ ont progressivement été arrêtés et la part des cultures semencières fortement réduite. Pour ces dernières, il ne reste actuellement qu’un peu de semences fourragères, du maïs et une dizaine d’hectares d’oignons. L’agriculteur a augmenté sa partie arboriculture avec 80 ha de pommiers, 20 ha de cassis, ainsi que des pruniers et des cerisiers. L’exploitation est désormais tournée à 80 % vers les fruits. Mais l’arboriculture n’est pas la seule casquette d’Hervé Boujuau. Il a aussi développé une activité de constructeur de planteuses pour arbres fruitiers ainsi qu’une entreprise de travaux agricoles, dont la spécialité est la plantation de vergers. « Suite à un hiver et un printemps humides en 2014, un gros retard est pris dans les travaux des champs à la sortie de l’hiver. J’ai notamment 2 ha de pommiers à planter et pour gagner du temps, je décide de construire une planteuse, évoque Hervé Boujuau. Suite à cela, j’ai reçu des demandes de voisins pour venir planter chez eux. » Et c’est l’effet boule de neige. Il fabrique alors deux autres machines afin de répondre aux demandes de prestation et crée une ETA pour faire de la plantation de vergers. En parallèle, il commercialise aussi ses planteuses, même si cela reste un marché de niche. Pour l’instant, seules deux machines ont été vendues

Avoir une bonne autonomie

Toutes ces activités nécessitent du personnel avec des qualifications variées. Hervé Boujuau emploie 33 personnes pour ses différentes structures. Il y a des salariés agricoles dédiés aux vergers (ouvriers, chefs d’équipe), d’autres aux cultures et à la partie ETA (chauffeurs et mécaniciens), ainsi qu’un poste administratif (comptabilité, ressources humaines…). « Parmi les profils que nous recherchons, il y a un chauffeur de tracteur pour la partie grandes cultures. Dans notre cas, il nous faut une personne de type technicien agricole avec une bonne maîtrise des nouvelles technologies, explique-til. En effet, nous travaillons beaucoup avec le guidage GPS et des systèmes de cartographie parcellaire. Elle doit aussi être autonome sur les chantiers et s’assurer de la bonne qualité du travail. Il ne s’agit pas de juste effectuer la tâche sans se poser de question. Pour la partie verger, nous recherchons également une ou deux personnes pour des postes de main-d’oeuvre et de chauffeur de tracteur. Il faut que les personnes aient une bonne autonomie. Dans les besoins en nouvelles compétences, il nous faudrait quelqu’un avec un fort sens des responsabilités. La traçabilité étant de plus en plus présente dans nos métiers, il faudrait une personne rigoureuse pour suivre l’aspect administratif afin de retranscrire tous les travaux. L’idéal serait de créer un poste uniquement dédié à cela. »

—— Willy DESCHAMPS (Tribune Verte 2954)

En Chiffres

  • 33 UTH en équivalent temps plein (saisonniers compris), dont 7 salariés permanents pour les vergers, 3 salariés permanents pour les cultures/l’ETA, une personne pour la partie administrative, un jeune en formation pour le suivi technique et la certification, ainsi que 2 retraités à mi-temps.
  • 400 ha de SAU dont 200 ha de cultures.
  • 300 000 arbres fruitiers plantés en moyenne chaque année en entreprise.
  • 80 véhicules automoteurs.
  • Répartition du chiffre d’affaires : 75 % pour la vente de fruits, 15 % pour la production de semences et les cultures, 10 % pour la partie ETA et vente de planteuses.