Des labels pour porter avec sincérité les valeurs

Des labels pour porter avec sincérité les valeurs

Les labels RSE comptent parmi les principaux outils de faire valoir des pratiques environnementales, sociales et sociétales des entreprises. Et de nombreuses initiatives se sont développées dans les secteurs agricole et agroalimentaire. Citons notamment la HVE, Coopératives So Responsables, label Agri Confiance, La note globale ou Terra Vitis.

Les labels, étiquettes ou marques spéciales, signes distinctifs apposés sur les produits destinés à la vente ou accompagnant un service ont pour rôle de garantir une certaine qualité du produit ou certaines caractéristiques du service conformes à un cahier des charges arrêté par un organisme accrédité. Les allégations tenant des engagements de développement durable, en particulier celles visibles sur les emballages, ont foisonné ces derniers temps. Dans son guide pratique des allégations environnementales paru en 2014, le Conseil national de la consommation indique que tout label ou discours figurant sur les produits mentionnant « responsable » et « durable » doivent se traduire par des actions concrètes et mesurables et appellent la présence sur ces mêmes emballages d’explications sur les engagements de l’entreprise. Ces dernières doivent être justifiées par des éléments concrets, vérifiables, mesurables et significatifs. L’entreprise pourra alors recourir à un organisme tiers indépendant pour contrôler certains aspects de sa démarche, renforçant ainsi la protection des consommateurs concernés. Par définition, les labels relèvent avant tout du registre de l’affichage des produits. Bien que le terme « label » soit désormais couramment utilisé pour nommer des marques collectives, il fait juridiquement référence aux signes d’identification de la qualité et de l’origine (Siqo) des produits agricoles et agroalimentaires.

Robustesse du référentiel

Dans tous les cas, la création et l’usage d’un label devront être porteurs d’une « distinctivité ». Elle s’appuiera sur des actions réalisées conduisant les acheteurs ou les consommateurs à distinguer les produits concernés, actions pour l’essentiel explicitées par des cahiers des charges dont les utilisateurs devront respecter les conformités. Dans le domaine de la RSE et de plusieurs de ses dimensions telles que les relations fournisseurs et les achats responsables, le respect de la diversité et de l’égalité professionnelle ou encore la qualité de vie au travail, les labels différencient les entreprises sur la base de leurs pratiques. Du fait d’un important tissu de TPE et de PME, les entreprises agricoles  s’initient aux labels par des démarches volontaires afin de porter avec sincérité leurs valeurs comme pour répondre aux attentes croissantes des citoyens-consommateurs avides d’obtenir des garanties dépassant les seuls aspects de qualité et d’origine de produits. Ces entreprises répondent également par la labellisation aux pressions des donneurs d’ordre et des distributeurs conditionnant de plus en plus leurs achats à l’obtention de labels voire développant les leurs, à l’image du logo de l’enseigne Carrefour « Agir pour une viticulture responsable ».

La qualité d’un label se  reconnaît dans tous les cas à la robustesse du référentiel auquel il est adossé, la pertinence de la grille d’évaluation utilisée et le recours à des évaluateurs dénués d’intérêt, formés et expérimentés. En matière agricole et agroalimentaire, les labels sont également légitimement et fortement attendus sur le plan des garanties de traçabilité qu’ils avancent. Dans ce secteur, citons la HVE, Coopératives So Responsables, label Agri Confiance,
La note globale ou Terra Vitis.

—— Yann CHABIN, CHERCHEUR UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER - FONDATEUR DE DYCIA (Tribune Verte 2959)

RENFORCER LA RÉPUTATION DE L’ENTREPRISE

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) préserve le capital confiance dans les marques, celle de l’entreprise, celles des produits commercialisés, mais également la « marque employeur » facteur d’attractivité des recrues en particulier pour les secteurs confrontés à une pénurie de main-d’oeuvre. La RSE oeuvre à renforcer la réputation de l’entreprise, elle-même à l’appui de la valeur du capital immatériel dont la part n’a cessé de grandir ces dernières années dans les actifs des bilans.

L’une des études les plus citées portant sur plus de 8 000 entreprises françaises, réalisée par France Stratégie1, fait apparaître des performances économiques supérieures de 13 % pour celles conduisant des actions RSE. La politique RSE et les investissements nécessaires à sa mise en oeuvre s’affirment progressivement comme gage de meilleure rentabilité et de pérennité.
(1) « Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité - Évaluation et approche stratégique » (2016), de Salima Benhamou et Marc-Arthur Diaye.