Enseignement agricole : les femmes moins présentes dans les filières de production

Enseignement agricole : les femmes moins présentes dans les filières de production

Si l’enseignement agricole compte environ 50 % de femmes, de grandes disparités existent selon les filières, les niveaux de formation et le type de secteur (privé ou public). La proportion de femmes est plus faible dans les filières de production ainsi que dans l’apprentissage.

L’enseignement agricole se caractérise par la mixité de ses effectifs, puisque l’on y compte environ 50 % de femmes, hors apprentissage, y compris dans l’enseignement supérieur. Cependant, nous constatons que la féminisation de l’enseignement agricole diffère sensiblement selon les filières, les niveaux de formation ou encore le type de secteur (public ou privé). Ainsi, selon les chiffres de la direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère de l’Agriculture, la part de femmes dans les effectifs totaux de l’enseignement agricole est de 41 % dans le secteur public. Cette proportion monte à 52 % dans le secteur privé. Le détail des chiffres montre également des disparités selon les niveaux de formation. La proportion de femmes est de 61 % dans les formations de niveaux I et II (master, doctorat, licence, licence professionnelle). Elle est de 38 % dans les formations de niveau III (DUT, BTS…), de 50 % dans les formations de niveau IV, et de 48 % dans les formations de niveau V.

Les services aux personnes plébiscités

Une proportion importante de femmes est constatée dans les niveaux supérieurs de l’enseignement agricole : elles sont 55 % dans les écoles d’ingénieurs privées, 66 % dans les écoles d’ingénieurs publiques, et jusqu’à 74 % dans les écoles vétérinaires, où le déséquilibre entre hommes et femmes y est inversé. La part des femmes varie également selon les filières de l’enseignement agricole. Ces dernières sont plus nombreuses dans les services aux personnes (82 %), premier secteur de l’enseignement agricole avec 36 % des effectifs totaux. Cette proportion de 82 % tend à diminuer, car de plus en plus d’hommes s’y engagent. De son côté, le secteur de la production agricole compte 37 % de femmes, une proportion en progression. Dans l’enseignement général et technologique, nous observons une quasi-parité, tandis que dans le secteur de l’environnement, qui représente 15 % des effectifs et qui se développe, nous ne trouvons que 16 % de femmes. Le secteur de la transformation agroalimentaire compte, quant à lui, 58 % de personnes de sexe féminin. Le déséquilibre des effectifs entre femmes et hommes est particulièrement marqué au niveau de l’apprentissage. Selon les chiffres du Snetap-FSU, la part des femmes y est de 23 %, contre 51 % pour la voie scolaire. Alors qu’un jeune de l’enseignement agricole sur cinq est apprenti, l’apprentissage compte à peine une femme pour quatre hommes. Là encore, la féminisation varie selon les filières : nous dénombrons 5 % de femmes en aménagement paysager, 24 % en production, et 70 % en services. Soucieuse d’une meilleure intégration des femmes dans l’enseignement agricole, surtout dans les filières de production, la DGER du ministère de l’Agriculture a mis en place plusieurs actions ces dernières années. Elle a notamment réalisé, dans le cadre du Réseau insertion-égalité des chances de l’enseignement agricole1, un guide de bonnes pratiques (choix des mots, des noms de métiers…) pour la réalisation des plaquettes de communication des établissements et des services régionaux de formation et de développement des Draaf qui « parlent » aux femmes.

De plus, le projet stratégique national pour l’enseignement agricole rappelle la priorité d’assurer l’égalité femmes-hommes dans les établissements et de lutter contre les stéréotypes et contre les violences sexistes. Le ministère rappelle aussi que la présence des professionnels dans les différentes instances des établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricole, ainsi que les contacts privilégiés des enseignants  coordonnateurs avec les professionnels, doivent contribuer à lutter contre les discriminations sexuées. Les autorités académiques, les chefs d’établissements ainsi que les équipes pédagogiques et éducatives sont également sensibilisés à cette problématique par la DGER.

—— D’après les données de la DGER du Ministère de l'Agriculture, du SNETAP-FSU
(1) Ce réseau promeut et valorise l’égalité femmes-hommes au sein de l’enseignement agricole.