Entretien de recrutement : Pas de place pour l’improvisation !

Entretien de recrutement : Pas de place pour l’improvisation !

Faire découvrir ce que le CV et la lettre n’ont pas encore appris mais aussi informer et convaincre : telles sont les fonctions de l’entretien qui a pour finalité de dégager, puis de départager, les deux ou trois candidats les plus adéquats. Afin de préparer au mieux les étudiants à cet exercice, l’APECITA intervient régulièrement sur ce sujet dans les centres de formation. Voici quelques-uns des conseils distillés par le spécialiste de l’emploi en agriculture, en agroalimentaire et dans l’environnement.

Ça y est ! Vous avez passé avec brio les premières étapes du processus du recrutement et vous avez décroché un entretien. Généralement, vous êtes informé de la proposition de rencontre lors d’un contact téléphonique ou par courriel. À cette occasion, ayez les bons réflexes en essayant d’obtenir des informations sur quatre questions essentielles :

  • Qui ? Le directeur ? Le DRH ? Un cabinet de recrutement ?
  • Où ? Au siège de l’entreprise ? Dans un lieu neutre ?
  • Comment ?
  • Quand ?
    Si vous êtes dans l’impossibilité de vous libérer, prenez les devants en l’expliquant courtoisement et en proposant tous les autres créneaux disponibles. À ce stade, l’employeur potentiel est à l’affût du moindre indice qui pourra lui donner confiance en son interlocuteur. Votre ton et votre force de proposition pour aplanir les obstacles seront de nature à le rassurer.

Différents types d’entretien peuvent vous être proposés. Le plus répandu et le plus simple reste l’entretien individuel, un face-à-face candidat-recruteur. L’échange avec un jury est identique au précédent sur le principe, mais avec plusieurs interlocuteurs face au candidat. Un seul objectif : la finalité On peut également citer les entretiens individuels successifs, où les candidats rencontrent à la suite plusieurs interlocuteurs, tous parties prenantes dans le recrutement, ou encore l’entretien de groupe, qui permet de convoquer l’ensemble des candidats pour leur faire une présentation commune de l’entreprise et du poste à pourvoir, voire d’organiser entre eux un débat sur un thème représentatif de leurs futures missions. Ce type d’entretien est souvent réalisé pour des postes nécessitant de fortes qualités relationnelles et des aptitudes pour l’animation ou pour le travail de groupe. Qu’importe la forme, n’oubliez jamais la finalité. Pour le recruteur, il s’agit non seulement de s’assurer que vos compétences professionnelles correspondent à celles qu’il recherche pour le poste à pourvoir,  mais aussi de découvrir vos motivations ainsi que votre personnalité. Quant à vous, l’entretien d’embauche est un échange qui vous donne l’occasion de vous exprimer, de mettre en avant vos compétences, de connaître l’entreprise et ses besoins, et de comprendre ce qu’elle peut vous offrir.

Dans tous les cas de figure,  ce rendez-vous se prépare ! En amont, pensez à relire attentivement l’annonce pour bien avoir en tête les priorités du poste. Retournez sur le site Internet de l’entreprise pour vous imprégner de sa communication. Prévoyez de quoi prendre des notes… avec modération (sinon ce sera au détriment du dialogue, de l’écoute et de la relation visuelle avec l’employeur).

Le jour J, ayez à l’esprit que votre entretien démarre dès votre arrivée. Le premier contact concrétise l’image que le recruteur s’est faite à travers la lettre de motivation, le CV et la photo. C’est un moment crucial dont le ressenti, positif ou négatif, va influencer la suite des événements. Les détails de comportement (politesse, courtoisie, état de stress, tenue vestimentaire appropriée, etc.) seront scrutés à la loupe… et étayés par l’avis demandé aux collaborateurs qui vous ont croisé lors de votre passage. Êtes-vous arrivé 30 minutes en avance ? Juste à l’heure ? En retard ? Si oui, avez-vous pris la peine de prévenir ? Êtes-vous assis normalement ou « avachi » dans un fauteuil du hall d’entrée ? Avez-vous échangé quelques propos cordiaux avec la personne de la réception ou arpentez-vous nerveusement le hall en refaisant, bruyamment, le monde au téléphone ?

Ni duel ni café du commerce

L’entretien reste basé sur l’échange. Il commence souvent avec la classique demande de présentation faite au candidat qui a pour objectif de vérifier sa capacité de synthèse, son sens des attentes de l’entreprise et sa qualité d’expression orale. Un moyen simple de coller à la demande de votre interlocuteur est de rebondir en lui demandant : « Quels points souhaitez-vous que je développe plus particulièrement ? » De façon générale, il vous faudra vous concentrer sur les éléments de votre parcours les plus en rapport avec le poste à pourvoir. Ne soyez pas surpris si l’entreprise ne détaille celui-ci que dans un second temps, c’est généralement pour éviter qu’une personne trop habile construise un argumentaire « sur mesure ». On l’a déjà dit, l’entretien est un échange, vous avez donc tout intérêt à faire preuve d’une saine curiosité : la pertinence de vos questions ne vous rendra que plus appréciable (et évitera que l’on vous suspecte d’un attrait par défaut pour le poste et pour l’entreprise). Ici aussi, c’est la qualité de votre préparation en amont de l’entretien qui vous donnera la clé du succès. Vos questions portent-elles sur les aspects essentiels du poste – responsabilités, objectifs, moyens, environnement humain… ? Ou sur des aspects matériels mineurs ou prématurés lors d’une première rencontre ? Vous trouverez sur le site Apecita.com une liste de questions qui pourraient vous êtes posées ou que vous pourriez poser. Attention à ne pas inverser les rôles en soumettant l’employeur à un interrogatoire de police : ciblez les trois-quatre questions les plus judicieuses dans votre situation !

—— Thierry COMBET (Tribune Verte 2940)

ZOOM CONSEIL

Si cela n’a pas été présenté spontanément, faites-vous bien préciser le rôle de chaque membre du jury, pour mieux comprendre « où chacun veut en venir » par ses investigations. Côté candidat, on peut être perturbé par les différences de vision des missions entre les « recruteurs ». Il ne faut donc pas hésiter à demander au décideur final de synthétiser et de clarifier les points qui peuvent sembler ambigus ou contradictoires.

Conseils de l’Apecita : « MÊME DEVANT UNE WEBCAM, UN ENTRETIEN RESTE UN ENTRETIEN »

Zoom, Teams, Hangouts, WhatsApp… Les solutions technologiques ne manquent pas pour atténuer la lourdeur du processus d’embauche ou pour s’adapter à un contexte de crise sanitaire, comme cela a été le cas récemment. Les recruteurs sont en effet de plus en plus nombreux à avoir recours à la vidéo pour un premier entretien. Mais il est également possible d’utiliser des entretiens vidéo différés. Détails.

Il existe aujourd’hui plusieurs logiciels conçus pour les entretiens vidéo différés de recrutement (Visiotalent, easyRECrue…). Le recruteur soumet des questions (sous forme de texte ou en vidéo) et transmet un lien Internet au candidat. Ce dernier dispose alors d’un temps défini pour s’enregistrer en vidéo et répondre aux interrogations. Le recruteur visionne ensuite les prestations des candidats et sélectionne pour des entretiens vidéo ou physiques personnalisés les personnes les plus adaptées à ses besoins. Cette forme d’entretien permet à l’entreprise de donner une image dynamique et innovante, et la procédure de pré-entretien différé, visionnable à volonté, d’associer également à la réflexion les différents responsables de l’entreprise impliqués dans le processus de recrutement. S’il offre un gain de temps et d’argent pour la phase initiale, cet entretien vidéo ne viendra pas se substituer à un échange approfondi lors d’un échange personnalisé, pour la décision finale. D’autant que les traits de personnalité et le potentiel d’intégration au sein d’une équipe sont difficiles à appréhender à travers cet exercice. Côté candidat, tout le monde ne dispose pas de la même aisance face à une webcam. Il convient donc de se préparer en amont. Voici quelques conseils de l’APECITA à ce sujet :

  • soignez votre tenue ;
  • faites attention à l’arrière-plan ;
  • essayez de recréer une ambiance « professionnelle » même si vous êtes chez vous ;
  • pensez à informer votre entourage pour ne pas être dérangé.