Etienne Fourmont, Eleveur de vaches laitières. "Je suis éleveur et youtubeurre"

Etienne Fourmont, Eleveur de vaches laitières. "Je suis éleveur et youtubeurre"

Il est 7 h 36, les vaches d’Étienne Fourmont terminent leur nuit. Ni une ni deux, l’éleveur sort son Smartphone, prend une photo et la poste sur Twitter pour montrer son quotidien. Présent aussi sur YouTube, il veut partager son métier avec le grand public.

Installé en 2006, Étienne Fourmont est la cinquième génération d’agriculteurs sur la ferme familiale, en Sarthe. Il est à la tête d’un troupeau de 85 vaches laitières et de 90 hectares, mais aussi de comptes Youtube et Twitter qui, à eux deux, regroupent plus de 6 500 personnes. « Au départ, je faisais beaucoup de syndicalisme pour le compte des Jeunes Agriculteurs. Je me suis vite aperçu que sur les réseaux sociaux, il y avait beaucoup de monde, mais aussi des associations anti-élevage qui avaient un discours faux, enrôlé, dramatique et mal fait », raconte Étienne Fourmont. C’est ainsi que cet éleveur a commencé à partager son quotidien pour dénoncer ces associations, en donnant une image vraie de l’élevage. Il se dé nit lui-même avec un jeu de mots « AgriYoutubeurre ».

Entre une et deux heures sur Twitter

« Je parle de tous les sujets. » Tout peut être évoqué à condition de bien expliquer. « La politesse et la courtoisie sont les bases d’une bonne communication. Il faut parler de tout, mais simplement », rappelle-t-il. « Sur YouTube comme sur Twitter, j’ai plus de commentaires bienveillants que malveillants. Je trouve que les gens me soutiennent, ça m’encourage pour l’avenir et me donne envie de faire mieux. De plus, ça me permet de rencontrer beaucoup de monde, notamment avec l’association FranceAgriTwittos », explique l’éleveur. Étienne Fourmont se balade en permanence sur son exploitation avec son Smartphone comme seul outil : « Pour l’instant, je fais tout au téléphone. C’est plus instantané, je prends une photo, j’ouvre l’application Twitter, j’ajoute une description et je la partage. Dans la minute qui suit, elle est en ligne. » Réparties sur la journée, l’éleveur passe entre une et deux heures sur Twitter. « Je poste mes photos et commente aussi les publications d’autres personnes. Lorsque je décide de faire une vidéo, je compte plus ou moins trois heures pour le script, le tournage et autant pour le montage », explique Étienne Fourmont.

Réagir face aux anti-élevage

Quelle est la motivation d’Étienne Fourmont pour communiquer ? « Nous avons un métier formidable, et l’agriculture française est l’une des plus performante au monde. C’est pour cela que je veux montrer aux Français comment nous travaillons pour leur apporter des produits de qualité. Les vegan, comme nous éleveurs, constituent 2 % de la population. Pourtant, ils sont beaucoup plus nombreux à communiquer et détiennent une grosse visibilité. À nous d’être plus présents pour inverser la tendance », explique l’éleveur.

-- Claire Lamy-Grandidier (Tribune Verte n° 2900)