Frontaliers : Qui sont-ils ?

Frontaliers : Qui sont-ils ?

Travailler dans un pays voisin tout en résidant en France, c’est le quotidien de près de 450 000 travailleurs transfrontaliers dans notre pays. Pourquoi pas vous ?

Le niveau de salaire, la dynamique de l’emploi et les possibilités d’évolution, telles sont les trois raisons qui motivent les frontaliers à passer chaque jour – ou chaque semaine – la frontière entre la France et la Suisse1. Selon Eurostat, 0,9 % de la population active européenne est transfrontalière, mais cette moyenne cache de fortes disparités : en Lorraine, par exemple, les frontaliers représentent 12,2 % des actifs.

Selon les derniers chiffres publiés par les différents pays, le nombre de travailleurs transfrontaliers français peut être estimé à près de 450 000 personnes en 2021. La Suisse demeure la première destination avec 199 920 navetteurs fin 2021, suivie du Luxembourg (112 000), de l’Allemagne (environ 50 000), de Monaco (42 500) et de la Belgique (37 900). Le flux de travailleurs transfrontaliers vers l’Espagne et l’Italie est beaucoup plus faible, car les emplois et les rémunérations y sont moins attrayants. De même, les zones frontalières françaises attirent peu de travailleurs venus des pays voisins.

Toujours plus loin

Si la crise de la Covid-19 a bouleversé le quotidien des transfrontaliers empêchés de se déplacer, ce type de travail s’est beaucoup développé depuis le début des années 2000 : au départ de la France, leur nombre vers la Suisse a doublé depuis 2006. Il a été multiplié par deux vers le Luxembourg depuis 1999. Les frontaliers vivent en majorité dans une bande proche de la frontière, mais cette zone a tendance à s’élargir. Il existe désormais des navetteurs depuis Chambéry, voire Lyon, Nancy… Reflets de l’économie des pays développés, ces travailleurs sont en majorité employés par le secteur tertiaire, mais l’agriculture et l’agroalimentaire sont aussi concernés.

— Irène AUBERT (Tribune Verte 2988)
(1) « Observatoire des frontaliers 2015 », Crédit agricole-Ipsos.

Quelques élèments de comparaison