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Fruits et légumes : Le « sans pesticides » se développe

Fruits et légumes : Le « sans pesticides » se développe

Face à l’inquiétude que peuvent susciter les pesticides auprès des Français, des entreprises et des associations proposent des labels ou des mentions garantissant des fruits et légumes exempts de résidus de pesticides ou bien cultivés sans pesticides.

Depuis plusieurs années, les logos « sans résidus de pesticides », « cultivés sans pesticides », fleurissent sur les emballages des fruits et légumes. L’un des plus connu est le label « zéro résidu de pesticides » (ZRP) du collectif Nouveaux champs, lancé en 2017. « Le programme ZRP garantit aux consommateurs l’absence de résidus dans les fruits et légumes ou espèces végétales au stade de la consommation, dans la limite de quantification », explique le collectif qui rassemble aujourd’hui 60 adhérents issus en grande partie des filières fruits et légumes frais, avec au total 36 espèces.

Depuis 2019, la démarche Agrilogique, créée par la branche légumes et fruits frais d’Agrial (Florette et Priméale), garantit également des légumes « sans résidus de pesticides ». Ce dispositif s’inscrit dans le cadre d’une démarche plus générale pour proposer des produits sains plus respectueux de l’environnement. À ce jour, cette mention est apposée sur des salades prêtes à l’emploi, des carottes, des navets, des poireaux et des pommes de terre. Comme pour les produits labellisés ZRP, un laboratoire indépendant s’assure que les cahiers des charges sont respectés en analysant la présence de résidus de nom breuses substances actives, homologuéesmais aussi interdites. Ces analyses représentent  cependant un coût supplémentaire. Pour ses 155 références, le collectif Nouveaux champs chiffre son budget d’analyses supérieur à trois millions d’euros par an et reconnaît par ailleurs que « 15 % des analyses sont non conformes par rapport à la promesse (lots déclassés avant commercialisation, souvent pour un résidu quantifié) ».

Pas de pesticides de synthèse

Au sein de l’Alliance nature et saveurs, fondée en 2019 par trois maraîchers bretons (Savéol, Solarenn, Prince de Bretagne), la stratégie diffère. En plus de s’engager sur l’absence de résidus de pesticides, ils garantissent que leurs tomates n’ont reçu aucun traitement avec des pesticides de synthèse de la fleur à l’assiette à travers leur label « cultivées sans pesticides de synthèse ». « La démarche est certifiée par un organisme externe indépendant qui réalise des audits chez les producteurs afin de garantir le respect des exigences de ce cahier des charges », soulignent les trois partenaires.

Citons enfin un dernier exemple avec l’association Demain la Terre (DLT), qui rassemble des producteurs de fruits et légumes frais et transformés depuis 2004 autour d’un projet commun de développement durable. Depuis 2019, l’association laisse le choix à ses 23 entreprises adhérentes de s’engager ou non sur deux critères optionnels à la charte DLT : « cultivé sans pesticides de synthèse » et « sans résidus de pesticides détectés ». En 2020, sept entreprises valorisaient déjà une partie de leurs volumes avec la première ou la seconde mention ajoutée au logo DLT.

—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2968)