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GOFAR : Promouvoir la robotique à l’échelle mondiale

GOFAR : Promouvoir la robotique à l’échelle mondiale

L’association GOFAR a avant tout une mission de promotion de la robotique agricole à travers le monde. Le World Fira, qui a lieu à Toulouse, et les Fira plus régionaux – le premier s’est déroulé en Californie en octobre 2022 – montrent bien l’ambition de l’association de loi 1901. Gwendoline Legrand, codirectrice de GOFAR, en témoigne.

Quel est le potentiel de développement de la robotique agricole en France, en Europe et dans le monde ?
Gwendoline Legrand : La robotique est déjà inscrite dans l’ADN des éleveurs à travers le monde. Cela fait plus de dix ans que les robots ont été introduits dans les fermes d’élevage, ne serait-ce que pour la traite des vaches laitières. Le développement sur les productions végétales est plus long, mais une fois la robotique déployée en grandes cultures, ce sera gagné. Pour l’instant, elle est principalement présente pour les cultures spécialisées et la vigne.

La robotique en grandes cultures reste encore rare, tout simplement car il n’existe que très peu de solutions sur le marché. Pour les productions végétales, la principale fonction de la robotique se cantonne principalement au désherbage. Nous voyons cependant de plus en plus de solutions de cueillette automatique. La technologie pour y parvenir est en train d’être finalisée et les derniers réglages se peaufinent. Les premières solutions commercialisées à plus grande échelle ne devraient plus tarder à arriver sur le marché. En tout cas, c’est un secteur d’activité qui bouge très rapidement. J’imagine que dans cinq ans à peine, nous verrons aussi apparaître des solutions efficaces et opérationnelles en grandes cultures. Les plus grands constructeurs investissent d’importants moyens sur ces sujets, que ce soit par la recherche et le développement en interne ou par l’acquisition de start-up travaillant elles aussi sur ce sujet.

Quels sont les besoins en compétences pour alimenter la montée en puissance de la robotique agricole ?
G. L. : L’objectif de la robotique agricole est avant tout d’apporter des solutions techniques aux agriculteurs. De fait, le premier enjeu de son déploiement est la formation des agriculteurs, les utilisateurs finaux. Au sein de GOFAR, nous travaillons déjà à démystifier la robotique agricole auprès des agriculteurs, à leur montrer ses applications concrètes et son intérêt pour leur travail. Il y a pour les générations actuelles une étape d’acceptation de ce changement radical dans les pratiques agricoles. Mais il y a aussi fort à parier que la robotique est une source de motivation pour les jeunes à travailler dans le monde agricole. C’est pourquoi la formation initiale des métiers du monde agricole doit dès à présent intégrer la robotique aux différents cursus de formation. Pour les fabricants, il est clair que les ingénieurs électroniciens, les  mécatroniciens et toutes les compétences indispensables à la création et la construction de robots et autre automatisation des tâches agricoles vont être très recherchés. Alors même que ces profils sont déjà rares sur le marché de l’emploi.

— Mathieu LECOURTIER (Tribune Verte 3001)

L’association GOFAR EN BREF

L’association GOFAR – pour Global Organization for Agricultural Robotics – a été fondée en 2019 à l’initiative de Naïo Technologies, Axema Promotion et Services et RobAgri. Son objectif est d’accompagner le développement du marché de la robotique agricole. GOFAR s’attache à donner de la visibilité à la filière et à mettre en relation ses acteurs, au cours d’actions de communication et d’événements professionnels tels que le Forum international de la robotique agricole (Fira), créé en 2016, catalyseur de l’émulation et de l’intérêt suscités par la robotique en agriculture.