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Grandes cultures : L’expérimentation végétale recherche des candidats

Grandes cultures : L’expérimentation végétale recherche des candidats

Souvent par méconnaissance du métier, les jeunes boudent les métiers de l’expérimentation végétale. L’institut technique Terres Inovia ne fait pas exception et rencontre des difficultés à recruter pour ces postes. Il déploie de nombreuses actions sur le terrain pour faire connaître les perspectives de ces emplois.

Il est difficile de pourvoir les postes dédiés à l’expérimentation végétale. Julie Auque, responsable du département Expérimentation de l’institut Terres Inovia, explore donc toutes les pistes pour trouver des candidats. En effet, un tiers des effectifs de l’Institut est à renouveler en trois ans : départ à la retraite et turn-over naturel, le défi est de taille. Ainsi, à l’image de l’entreprise, le mode de recrutement opte pour l’innovation. Pour intégrer un poste dédié à l’expérimentation, le brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) demeure le sésame. Une spécialisation « productions végétales » est également la bienvenue. Ses missions : réaliser des programmes d’essais et des enquêtes de terrain visant à améliorer la production agricole (évaluer de nouvelles variétés, tester des traitements phytosanitaires…). « C’est un profil complet et polyvalent, le candidat est au bureau et dans les champs », assure Julie Auque. Des compétences managériales avérées permettent d’évoluer vers le poste de responsable de stations expérimentales. « C’est l’évolution naturelle du poste de technicien agricole », indique Julie Auque, qui précise que huit salariés sur 34 au sein de l’institut occupent ces responsabilités : « Les techniciens peuvent aussi évoluer vers le poste d’assistant ingénieur. Le parcours  professionnel au sein de l’entreprise est assuré ! »

Les raisons d’une désaffection

Dès lors, comment expliquer une telle pénurie de profils ? La difficulté est généralisée sur l’ensemble du territoire, même si quelques disparités existent. Le secteur baptisé « triangle des Bermudes du recrutement » par Julie Auque est le plus tendu ; sur un territoire entre Bourges (18), Surgères (17) et Evreux (27), certains postes peuvent demeurer vacants pendant un an. Deux raisons majeures expliquent ce phénomène : « Il est rare qu’un jeune diplômé cherche immédiatement un emploi ; le plus souvent ils prolongent leurs études vers un diplôme d’ingénieur », explique-t-elle. Les jeunes expriment également une volonté de s’installer à leur compte pour « être leur propre patron ». Autre facteur déterminant, le métier et ses perspectives prometteuses sont méconnus non seulement des étudiants, mais aussi des enseignants.

Attirer les jeunes vers un métier prometteur

Pour cette raison, l’entreprise a récemment participé aux forums métiers à Bourges et Surgères. « Parler du métier, c’est lui donner de la visibilité et adresser un message simple : « Vous pouvez faire carrière ! » » Pour porter la bonne parole, l’entreprise a aussi mis sur pied un « plan sénior ». Les salariés proches de la retraite interviennent auprès des centres de formation, lycées d’enseignement général et technologique agricole (Legta) et centres de formation d’apprentis (CFA). Autre initiative : la création en 2021 de l’alliance Harvest, consortium d’acteurs privés et publics, portée notamment par AgroParisTech et Terres Inovia. L’objectif est de favoriser l’émergence de solutions numériques innovantes dans le domaine agricole, « de permettre aux techniciens agricoles de demain d’avoir les compétences techniques et de nous rejoindre ! » ajoute Julie Auque.

— Renaud DE MONTBRON (Tribune Verte 2996)

Terres Inovia : UN INSTITUT TECHNIQUE AU SERVICE D’UNE FILIÈRE

Centre technique industriel, Terres Inovia accompagne les producteurs des cultures oléagineuses, protéagineuses et de chanvre. Son objectif : améliorer la compétitivité de ces cultures par une expertise indépendante et une recherche d’innovations. Terres Inovia en quelques chiffres, ce sont 25 projets collaboratifs lancés par an, 1 500 échantillons analysés, 20 implantations en France, 16 millions d’euros de budget.
En savoir plus : https://www.terresinovia.fr/