Insertion des personnes en situation de handicap : Des entreprises qui savent s’adapter

Insertion des personnes en situation de handicap : Des entreprises qui savent s’adapter

L’emploi de personnes en situation de handicap demande aux entreprises de prendre en compte leurs spécificités tout en s’intégrant aux conditions concurrentielles du marché.
Expérience dans une entreprise d’entretien des espaces verts.

Depuis vingt-cinq ans, Agradis s’est spécialisée dans la création et dans l’aménagement des espaces verts des entreprises et des collectivités dans le Puy-de-Dôme. Elle assure aussi l’entretien de plantes d’intérieur. Réalisant un chiffre d’affaires de plus de trois millions d’euros, l’entreprise emploie jusqu’à 90 ouvriers en pleine saison. Ses objectifs ? Développer l’emploi de personnes en situation de handicap afin de leur assurer une insertion professionnelle, et réussir un développement économique grâce à la fidélité de ses clients et à la qualité de ses prestations, avec des prix calculés au plus juste.

80 % des salariés en situation de handicap

« Au sein de notre personnel, environ 80 % présentent des handicaps, explique Hélène Grimaud, commerciale chez Agradis. Pour certains de nos salariés, nous recevons une dotation de l’État afin de pallier leur handicap en raison d’un travail plus lent, d’un aménagement de certains postes et d’un temps de formation plus important. Nos encadrants participent à leur formation, mais nous faisons également appel à des prestataires. » Cette spécificité n’empêche pas Agradis d’investir dans la qualité de ses services en présentant diverses certifications (Iso 9001 version 2015, Iso 14001, Qualipaysage E131 grands espaces verts). Sa marque Écopaysage traduit son souhait de promouvoir la gestion différenciée des espaces verts. Il s’agit par exemple d’utiliser des outils électriques et la lutte biologique, de favoriser la biodiversité par une limitation des tontes, des surfaces engazonnées, des implantations de prairies fleuries à fauche tardive et d’essences locales, en plaçant des nichoirs ainsi que des hôtels à insectes. L’arrosage et le désherbage sont aussi réduits grâce au paillage.

—— Marie-Dominique GUIHARD (Tribune Verte 2941)

Marc Viguié, chef d’équipe : « J’APPRÉCIE LE CONTACT HUMAIN »

Depuis un an et demi, Marc Viguié est chef d’équipe chez Agradis. Il encadre deux équipes composées de deux salariés, d’un stagiaire ou d’un apprenti. « J’apprends encore mon métier dans les espaces verts », affirme-t-il. À 43 ans, il peut se féliciter d’en avoir pratiqué plusieurs. Après un bac STAE et un BTS services en espace rural, il commence à travailler dans une association spécialisée en environnement et en éducation, puis devient fonctionnaire au service culturel de la mairie d’Avermes en tant que régisseur adjoint d’une salle de spectacle. Mais son goût du grand air et son attache pour les animaux le font changer d’orientation. Il obtient un second bac, spécialité travaux forestiers, et apprend à barder les bois par traction animale. Puisqu’il n’a pas assez d’expérience pour devenir entrepreneur de travaux forestiers, il devient agriculteur durant dix ans. Associé avec l’un de ses meilleurs amis, Marc Viguié apprécie élever les bovins charolais, dresser les boeufs pour le débardage et endosser le rôle le boucher. Mais au fil des ans, le polyculteur-éleveur souhaite consacrer plus de temps à sa famille et s’éloigner de ce système productif perfusé par les aides de Bruxelles. Avant de rejoindre Agradis, le futur encadrant effectue un CDD dans une école d’ostéopathie pour chevaux. « Mon nouveau métier en espace vert me plaît, se réjouit-il. J’apprécie le contact humain. Nous devons nous adapter en permanence à chacun des salariés et à leurs possibilités. Par la bienveillance, la patience et la pédagogie, nous devons instaurer un climat de confiance propice au travail afin qu’ils puissent respecter le cahier des charges convenu avec chaque client. »