Intervention de l’APECITA : Contribuer à l'insertion professionnelle des apprenants

Intervention de l’APECITA : Contribuer à l'insertion professionnelle des apprenants

Le 16 mai, l’APECITA Rhône-Alpes organisait, à la MFR d’Anneyron dans la Drôme, une intervention pour des élèves de la licence professionnelle agriculture biologique conseil développement (ABCD). Objectif : contribuer à leur insertion professionnelle

Parmi ses nombreuses missions en tant que délégué régional de l’APECITA Rhône-Alpes, Jean-Michel Sotton intervient devant des publics en formation : « Je mène principalement des sensibilisations en présentiel pendant l’année scolaire ; mais les circonstances m’amènent parfois à procéder en visioconférence. » Ainsi, le 16 mai dernier, Jean-Michel Sotton s’est déplacé à la maison familiale rurale d’Anneyron, dans la Drôme, pour des élèves de la licence professionnelle agriculture biologique conseil développement (ABCD). « Certains étaient physiquement présents ; d’autres ont suivi ma présentation à distance, depuis la dizaine d’établissements de France qui proposent aussi l’unité d’enseignement (UE) "contrôle et certification", explique Jean-Michel Sotton. La visioconférence est un bon outil pour présenter nos informations, nos supports, ainsi que les offres d’emploi. »

Faire la différence avec un CV plus créatif

« Mon intervention commence généralement par des informations faciles d’accès avant de se concentrer sur les intérêts des jeunes en formation, décrit le délégué régional. Je rappelle d’abord ce qu’est l’APECITA, son offre de services, notamment les bilans de compétence. Je continue avec une synthèse sur les grands chiffres du marché de l’emploi en agriculture bio : quels entreprises, fonctions et salaires. » « Je poursuis mon intervention avec un focus sur le contrôle et la certification : en définissant quelles sont les missions à accomplir, la quantité ou la qualité, les profils débutant ou expérimenté, le niveau des salaires au fil de l’évolution professionnelle… Je termine cette première partie par la description des différents métiers existants, à la fois sur le terrain et en back-office. Pour chaque métier, je fais ressortir les compétences, les comportements, ainsi que les postures professionnelles nécessaires », détaille Jean-Michel Sotton.

La deuxième partie de l’intervention de l’APECITA porte spécifiquement sur les moyens à utiliser lors de l’envoi d’une  candidature. « Je leur rappelle les grands principes du curriculum vitæ et de la lettre de motivation ; j’indique également comment se déroule un entretien de recrutement, détaille Jean-Michel Sotton. Ensemble, nous analysons les supports (CV, lettres) que les personnes en formation ont déjà créés : nous proposons également un debriefing individuel des démarches de recrutement déjà engagées ; nous aidons encore certains candidats à préparer les entretiens de recrutement. Cette aide à la formalisation de CV, lettres et autres entretiens s’adresse aussi bien à de futurs jeunes diplômés qu’à des profils qui disposent d’une première expérience professionnelle. »

Une licence pro 100 % bio

Jean-Michel Sotton examine un grand nombre de situations avec le public inscrit dans la licence professionnelle ABCD, notamment la forme des CV. « C’est une importante préoccupation pour les personnes en recherche d’emploi. La dizaine de CV que j’ai observé m’a semblé correctement approvisionnée, mais très peu créatifs. J’ai incité les apprenants à chercher des formes originales, afin de sortir du lot. Mes conseils contredisent un peu les instructions que leurs professeurs leur apportent, à savoir fournir des CV classiques. S’ils veulent conserver une forme classique, je leur conseille alors de citer des cas précis ou d’incorporer des anecdotes professionnelles qui apportent un plus à leur CV. » La licence professionnelle ABCD proposée par la MFR d’Anneyron offre « des perspectives professionnelles qui permettent de prendre en charge la production, la transformation, la distribution, la commercialisation, l’audit ou la certification en agriculture biologique, indique Mélanie Bazin, responsable de cette formation. Cette licence professionnelle d’un an est accessible après un Bac +2. Elle est accréditée par l’Université Clermont Auvergne et VetAgro Sup ».

Elle permet de former des cadres polyvalents, qui sont des spécialistes des questions de l’agriculture biologique. « À terme,  ils interviennent dans le conseil et l’animation auprès des producteurs (conseiller technique agricole,  animateur/conseiller en entreprise, associations ou collectivités territoriales), le conseil en développement et l’animation des filières ; le conseil et le développement technico-commercial ; l’audit et la certification », ajoute Mélanie Bazin. Elle permet également d’accéder aux responsabilités d’une entreprise, d’un département ou d’un service d’entreprise.

— Frédéric RENAUD (Tribune Verte 2992)

Témoignage d’élève : THIBAUD COQUARD : « L’AGRICULTURE BIO RESTE UN SECTEUR PORTEUR »

Thibaud Coquard, 23 ans, est l’un des élèves de la MFR d’Anneyron qui a assisté à la visioconférence organisée avec l’APECITA et animée par Jean-Michel Sotton. « Je m’oriente vers les métiers de l’agroalimentaire ainsi que ceux de la certification en agriculture biologique, indique le jeune homme qui avoue des changements de cap dans son parcours. J’ai débuté mes formations professionnelles par un CAP menuiserie, mais j’ai changé d’orientation, car ce métier n’est pas adapté à ma situation de travailleur handicapé. En effet, je ne peux pas faire ce qui est trop physique ou trop méticuleux. » Alors, il s’est tourné vers les productions horticoles. « J’ai suivi un Bac pro, puis un BTS avant de m’engager dans cette licence professionnelle ABCD, poursuit Thibaut Coquard. Je travaille depuis neuf mois dans une légumerie conserverie qui a ouvert en juin 2021. Dans cette entreprise, j’ai commencé par construire les diagrammes de production, ainsi qu’un ensemble d’outils de gestion de la production, à la portée de tous ; une nécessité lorsqu’il s’agit comme ici d’une entreprise d’insertion. »

Lors de l’intervention de l’APECITA, « nous avons reçu des informations sur les métiers de l’agriculture biologique, ainsi que des conseils sur la recherche d’emploi. Les informations sur le secteur concernaient en particulier les métiers de la certification, précise le jeune homme. Jean-Michel Sotton a attiré notre attention sur l’importance des offres pour les niveaux ingénieurs, BTS et Bac pro, alors que les emplois offerts au terme d’une licence pro restent peu nombreux. Il nous incite à vendre dans nos candidatures les apports théoriques dont nous avons bénéficié ainsi que la variété des stages et des expériences que nous avons eus. » Une information a aussi marqué le jeune en formation : « L’APECITA indique que l’agriculture biologique reste un secteur porteur, malgré la crise sanitaire, avec une progression permanente de l’activité ; à nous de tracer les voies correspondantes à la demande des consommateurs, signale Thibaut Coquard. Biocontrôle, certification, travail en exploitations AB, un grand nombre de possibilités nous sont offertes. » Pour sa recherche d’emploi, Thibaut Coquard avait déjà beaucoup sollicité l’APECITA pour faire avancer ses démarches. « Néanmoins, j’ai noté que Jean-Michel Sotton nous incitait à placer les informations essentielles de notre candidature dans le CV ; car la lettre de motivation n’est pas toujours prise en considération. »