Isara : les technologies au service de l'enseignement

Isara : les technologies au service de l'enseignement

Comme toutes les écoles, l’lsara a dû s’adapter à la crise sanitaire en enseignant à distance. Mais l’école d’ingénieurs va aujourd’hui plus loin en faisant de la formation à distance un moyen de diversifier ses apprentissages et de préparer ses étudiants au monde de demain.

Au sein de l’Isara (Lyon et Avignon), les solutions d’enseignement à distance proposées depuis la crise liée à la Covid-19 n’auraient pu qu’être temporaires. Séverine Cavret, directrice adjointe des formations à l’Isara de Lyon, explique cependant que l’école a choisi de s’appuyer à l’avenir sur les technologies pour diversifier les modes d’apprentissage auprès des étudiants et s’ouvrir aux nouveaux modes de communication. « Les technologies représentent une formidable ouverture », estime-t-elle.

En 1,5 an, l’équipe pédagogique a complètement revu sa manière de travailler. Au tout début du premier confinement, les enseignants ont utilisé les outils classiques qui étaient à leur disposition (un cloud pour échanger des supports avec les élèves, un chat pour partager des vidéos, des conférences téléphoniques…). En parallèle, le service informatique a été sollicité pour développer une plateforme de visioconférence et de partage de documents propre à l’Isara pour respecter notamment le règlement général sur la protection des données. En moins de deux mois, elle était opérationnelle. Elle peut aujourd’hui accueillir en même temps jusqu’à 1 000 étudiants en ligne.

Un lab dédié à l’innovation pédagogique

En plus de s’approprier de nouvelles technologies, les enseignants ont dû revoir leur manière d’enseigner. Les étudiants ont, quant à eux, dû s’adapter à de nouveaux supports, un nouveau rythme. Afin de faciliter le travail à distance, l’Isara a donc créé il y a 1,5 an une cellule d’accompagnement pédagogique. « Avec les outils qui ont fleuri l’année dernière, chacun s’est approprié des outils. Mais l’important était de partager, de recréer du lien. Par exemple : comment faire une capsule vidéo ? La coordinatrice de la cellule a alors commencé à recenser tous ces outils, raconte Séverine Cavret. Elle est passionnée par les modes d’enseignement et les modes de communication numérique et fait ainsi le lien entre la pédagogie et la technique. »

De cette cellule est née l’idée de créer un lieu dédié à l’innovation pédagogique avec du matériel vidéo, du son pour que les professeurs puissent monter leurs vidéos. « Nous allons mettre en place ce “lab” à la rentrée prochaine, précise-t-elle. Des professeurs ont déjà investi une salle mais nous voulons créer quelque chose de plus vivant. » Ce « lab » peut notamment servir à un professeur pour préparer une séance de travaux pratiques (TP). Avant d’arriver en salle, les étudiants consacrent par exemple une trentaine de minutes au visionnage de la vidéo où le professeur présente les objectifs du TP, les points de vigilance… « Quand les élèves arrivent en TP, ils ont déjà le brief. On a déjà pu observer qu’ils étaient mieux préparés, plus efficaces, avec une posture plus professionnelle. Cela favorise les apprentissages, les rend plus autonomes. En séance, l’enseignant peut alors plus passer de temps sur le tutorat. » Avec la possibilité de réaliser des cours à distance, l’Isara pense aussi à faire intervenir des professeurs situés à l’autre bout de la France ou à l’étranger. Des élèves à l’international pourraient également assister à des cours.

Bien entendu, l’école est consciente du sentiment d’« overdose » de certains professeurs et des étudiants à l’égard de la formation à distance, mais la directrice adjointe des formations estime que les technologies sont un vrai atout. Pour accompagner ses professeurs, l’Isara a initié des ateliers avec ses professeurs et  vient également de lancer une campagne d’information pédagogique sur ce sujet.

—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2967)