Isara : Management agile : proactif et intégratif

Isara : Management agile : proactif et intégratif

Le management agile est humaniste, transversal et coopératif. Il ne supprime pas les difficultés, mais possède de nombreux atouts.
Zoom sur cette méthode moderne avec Pascale Gri, DRH à l’Isara.

Lorsque le management agile est évoqué, l’image de l’agilité (pour survivre) en réponse à un environnement mouvant et incertain est souvent donnée. Ce mode de gestion managérial moderne s’oppose au management pyramidal. L’Isara est passée au management agile en 2018. Cette école d’ingénieurs en agroécologie, en innovation, en agroalimentaire et en environnement, née en 1968 à Lyon, compte actuellement 1 000 élèves et 130 salariés répartis à Lyon et à Avignon. Elle possède le statut d’association loi 1901 en
contrat avec le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. « Le monde de l’éducation évolue très vite, et les enjeux de la formation sont forts : nous apprenons différemment. Nous devons donc adapter nos formations, nos manières d’enseigner et d’interagir auprès de nos élèves et de nos parties prenantes. Nous proposons déjà une pédagogie performante, axée sur le développement de la personne, adaptée aux compétences d’aujourd’hui et de demain et qui vise à promouvoir l’esprit d’entreprendre et d’innover. Notre démarche agile a pour vocation de développer et d’encourager toutes les initiatives qui contribuent à développer une offre de formation de pointe en lien avec le monde socio-économique. Il nous faut être agiles, rapides, adaptables, innovants et créatifs. C’est une question d’existence et de survie », confie Pascale Gri, DRH (directrice des richesses humaines, comme elle se définit elle-même). Le management agile offre aussi une réponse adaptée aux besoins des entreprises : « Elles ont une forte appétence à recruter de jeunes diplômés capables de s’adapter aux demandes des clients, d’être créatifs, de mener à bien des partenariats à l’international et de mélanger les disciplines », rappelle Pascale Gri. Dans un contexte économique concurrentiel et évolutif, le directeur général de l’Isara, Pascal Desamais, s’était interrogé sur le mode de management et sur les valeurs portées par l’établissement. Le changement a été impulsé en 2018.

De nouveaux horizons et des méthodes inédites

Par le biais de groupes de travail, cette nouvelle façon de fonctionner a été mise en place au sein de l’école : « Nous avons lancé des chantiers transversaux. Par exemple, nous en avons un autour de l’allégement des procédures ; d’autres sur les valeurs et les principes d’action ou encore en innovation pédagogique », confie la directrice des richesses humaines. Nous avons rédigé les règles d’or d’agilité, les protocoles de décision et les principes d’action issus de nos valeurs. Nous proposons aux salariés, qui se sont impliqués dès le début, ainsi qu’aux élèves d’être acteurs, et nous avons mis le management de projets au coeur de notre fonctionnement. Par exemple, l’année dernière, nous avons lancé le chantier Optimum pour lequel un groupe de travail commun avec les élèves et les salariés a été créé afin de réfléchir aux salles, aux bureaux… À l’issue de ce projet transversal, le centre de veille et de documentation a été totalement transformé, créant des ilots de travail modulables adaptés aux besoins des élèves. Nous favorisons aussi les prises d’initiatives qui s’inscrivent dans le fonctionnement collectif. Par exemple, un salarié a proposé de créer une plateforme analytique mutualisant les différentes compétences transversales présentes dans les laboratoires. Le directeur général a validé l’idée, puis les salariés ont allié leurs compétences pour créer Agrolab, qui leur permet de travailler comme dans une mini-entreprise. Nous sommes persuadés que si nous associons les salariés et les élèves, nous pourrons accroître l’implication, le bien-être et les performances, précise Pascale Gri. À plusieurs, nous sommes toujours plus intelligents », conclut-elle.

—— Sophie SENTY (Tribune Verte 2933)