La formation au service du parcours : Un réel potentiel d'emploi à Bac + 2

La formation au service du parcours : Un réel potentiel d'emploi à Bac + 2

Plus d’une offre d’emploi sur dix est accessible au niveau d’études Bac + 2. Explications de Stéphanie Meaude, Conseillère Emploi Formation à l’APECITA Bordeaux.

Quel est le potentiel d’emploi à Bac + 2 ?
Stéphanie Meaude : Tous secteurs confondus, 62 % des offres d’emploi diffusées par l’APECITA sont accessibles à des  Bac + 2. Le potentiel d’emploi est donc bien réel à ce niveau d’études. Les entreprises se tournent souvent vers les jeunes ingénieurs par manque de candidatures de techniciens. À l’opposé, certains employeurs recrutent des BTS avec expérience sur des postes d’ingénieur. En tendance, de plus en plus d’entreprises ouvrent leurs annonces à des profils Bac + 2 à Bac + 5. Les BTS sont des formations au socle de connaissances techniques important, bien identifiées, connues et reconnues par les acteurs professionnels en matière de compétences. Les entreprises ont conscience de la valeur de ces diplômes et ont confiance. Il faut en prendre conscience, et il est important de s’interroger pour identifier en quoi une poursuite d’études va servir le projet professionnel, de réfléchir à ce que cela apporte en matière de visibilité, de compétences. Les licences professionnelles sont plus nombreuses, les entreprises ne les connaissent pas toutes et n’ont pas forcément de retours sur les compétences liées à ces formations. D’autant qu’en sortie de formation, les diplômés Bac + 2 et Bac + 3 vont le plus souvent se positionner, sur le marché de l’emploi, sur le même niveau de responsabilité et les mêmes entrées en matière de rémunération.

Dans quel cas est-ce intéressant de poursuivre ses études ?
S. M. : Poursuivre en licence – et au-delà – est intéressant pour acquérir une double compétence ou pour se spécialiser sur une thématique. Il ne faut pas poursuivre des études pour simplement avoir un diplôme de plus, mais dans l’optique d’approfondir certains sujets ou d’élargir à d’autres. Mais cela doit rester cohérent et s’intégrer dans le projet professionnel. Par exemple, un titulaire d’un BTS Production animales peut compléter sa formation par une licence commerce de l’agrofourniture pour postuler sur les postes de technico-commerciaux en alimentation animale. Une licence conception paysagère apportera une double compétence à une personne avec un BTS aménagement paysager. Une licence bovin lait permettra à un BTS productions animales de se spécialiser. Mais le risque parfois est de continuer avec une licence trop généraliste, trop proche du BTS, qui n’apportera pas de plus-value en matière de compétences et risque de faire perdre une année. Il faut donc se renseigner avec attention sur le contenu des formations, mais aussi sur le volume horaire des modules, pour être sûr du gain de compétences, et ne pas se fier uniquement aux intitulés des formations. Il ne faut pas hésiter à appeler les centres de formations pour connaître le taux d’intégration de leurs diplômés sur le marché du travail, sur quels types de métiers, pour s’assurer que cela colle à votre projet professionnel.

Peut-on évoluer au niveau professionnel avec un BTS ?
S. M. : Bien sûr. N’oublions pas que sur les profils très techniques, il est possible – et souvent préféré par les entreprises – de se former en interne. Et il sera toujours temps de reprendre des études plus tard, si vous estimez que votre BTS n’est pas suffisant pour évoluer. Avec l’expérience, il est en outre tout à fait possible de postuler sur les offres ouvertes aux profils Bac + 2 à Bac + 5, de plus en plus nombreuses, comme dit précédemment.

— Emmanuelle THOMAS (Tribune Verte 2987)