La Tricherie (Vienne) Une coop exemplaire sur la RSE

La Tricherie (Vienne) Une coop exemplaire sur la RSE

Cet automne 2022, la coopérative poitevine de La Tricherie a obtenu le niveau Exemplaire du label Engagé RSE Afnor. Atteindre ce plus haut niveau est une première pour une coopérative céréalière en France. De quoi mettre en lumière de multiples engagements autour du développement durable, et répondre aux attentes des différents partenaires.

«Nous sommes certainement la coopérative céréalière la plus certifiée de France », sourit Ophélie Deschamps, responsable Qualité Sécurité Environnement à la coopérative de La Tricherie, au nord de Poitiers (Vienne). Fondée en 1936, la structure compte désormais 26 salariés, pour 280 adhérents agriculteurs livrant 120 000 t de céréales chaque année, dans les sept silos que compte la coop sur son territoire. La liste est en effet bien longue. Iso 9 001 (management de la qualité), Iso 14 001 (management environnemental), Iso 22 000 (sécurité des denrées alimentaires), référentiel CSA-GTP (charte sécurité alimentaire/Good trading practice), NF V30-001 (bonnes pratiques de culture et de stockage à la ferme), NF V01-007 (management de la qualité et de l’environnement de la production agricole), mais aussi les démarches de production agricole AgriConfiance, CRC, la certification 2BSvs sur la qualité des biocarburants, la HVE dont la coopérative était pionnière dès 2018, ainsi que des cahiers des charges privés (Lu Harmony, Label Rouge, Bijou…). « Et j’en oublie sûrement ! » poursuit la responsable, diplômée de l’école d’ingénieurs de Purpan à Toulouse, et spécialisée sur les questions de qualité en fin de cursus.

Pack 3D en 2010

Si les démarches de qualité sur la production remontent à 1999 autour de la production CRC, la coopérative a formalisé son implication sur le développement durable en 2010, avec le Pack 3D Destination Développement Durable créé à l’époque par Coop de France (désormais La Coopération Agricole). « C’est en 2018 que nous nous sommes engagés dans la labélisation RSE, avec l’obtention du niveau 3 confirmé. Et au moment de renouveler cette évaluation en 2022, nous avons atteint le niveau 4, exemplaire », se félicite Ophélie Deschamps.

Pour atteindre ce plus haut niveau, la coopérative a poursuivi ses actions en faveur de l’environnement et du social, en questionnant l’ensemble des parties prenantes (clients, fournisseurs, salariés, adhérents). « La coop a accru dernièrement son engagement sur l’économie circulaire. En plus de notre filiale FuturaMat, spécialiste des matériaux biosourcés, nous avons créé Ielo et Brin d’or, une filière construction paille, qui permettra de proposer de l’isolant à base de paille hachée en provenance des champs de nos adhérents. La nouvelle salle de repos de nos locaux à Beaumont est d’ailleurs ainsi isolée. »

Apport de valeur ajoutée

Au-delà des coûts de certification - valable trois ans, avec un suivi à dix-huit mois -, et de l’implication de salariés sur cet axe (la responsable QSE et une stagiaire, depuis embauchée en CDI), le travail sur la RSE traduit l’engagement au quotidien de l’entreprise sur le développement durable. « Nous faisons beaucoup de choses autour de ces sujets, et cette labellisation découle d’une structuration de toutes ces actions. C’est avant tout beaucoup de bon sens. Ce niveau exemplaire offre une vraie valeur ajoutée, et renforce la confiance de nos clients, mais aussi de nos adhérents. Une conviction forte de l’ensemble des équipes et du conseil d’administration est importante. Et pour y arriver, un point majeur est essentiel : l’implication totale de la direction », insiste-t-elle. Si le niveau exemplaire RSE n’est pour l’heure pas une demande prioritaire des clients « bien qu’ils le prennent en compte », la notoriété de la certification est croissante, notamment auprès du grand public, poursuit Ophélie Deschamps. « Des personnes en recherche d’emploi semblent de plus en plus sensibles à ce genre de certification chez les employeurs. Cela pourra sûrement aussi nous servir alors dans de futurs recrutements au sein de la coopérative », termine la responsable.

— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 3005)