L’agriculture recherche des forces vives

L’agriculture recherche des forces vives

«Rejoignez la grande armée de l’agriculture française ! » C’est par ces mots, prononcés le 24 mars dernier sur les antennes de RMC et de BFMTV, que le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a appelé les Français sans activité à aller travailler aux côtés des agriculteurs pour participer aux récoltes.

D’après la FNSEA, 45 000 personnes sont nécessaires en mars, et 75 000 le sont en avril ainsi qu’en mai. Soit un total de 200 000 salariés pour toute la période, dont deux tiers proviennent habituellement de l’étranger. Pour faciliter les recrutements, le ministère du Travail et Pôle emploi ont mis en place, le 2 avril dernier, le site Internet mobilisationemploi.gouv.fr, une plateforme dédiée aux secteurs qui ont, dans cette période, des besoins particuliers en recrutement. À l’accès simplifié, ce site permet de s’informer, en temps réel, sur les besoins en recrutement dans toute la France, et regroupe toutes les offres disponibles pour les entreprises concernées. Pôle emploi propose à chaque employeur, s’il le souhaite, de prendre en charge la présélection des candidats. Ces derniers peuvent consulter les offres sans créer de compte et accéder directement aux coordonnées des recruteurs. « Cette plateforme vient compléter et renforcer des initiatives déjà prises par les professionnels, notamment celle Des bras pour ton assiette », souligne le ministère.

Si les demandeurs d’emploi ou les indépendants dont l’activité a été stoppée sont les premiers concernés par ces opportunités d’emploi dans la filière, les salariés employés par des entreprises en baisse d’activité sont également susceptibles de répondre aux besoins intenses en recrutement de la filière. C’est pourquoi les dispositions législatives et réglementaires prévoiront un dispositif permettant aux salariés qui subissent une mesure d’activité partielle de conclure un contrat de travail avec une entreprise du secteur. Le salarié pourra, par exemple, cumuler son indemnité d’activité partielle avec le salaire de son contrat de travail dans la filière agroalimentaire, sous réserve que son employeur initial lui donne son accord pour respecter un délai de prévenance de sept jours avant la reprise du travail. Les salariés devront également penser à se prémunir de leur attestation. Ce document, fourni par l’employeur, est suffisant pour justifier les déplacements professionnels d’un salarié. Il n’est donc pas nécessaire que ce dernier se munisse, en plus de ce justificatif, de l’attestation de déplacement dérogatoire. La durée de validité de ce document étant déterminée par l’employeur, il n’est pas utile de le renouveler chaque jour. En revanche, les travailleurs non salariés pour lesquels ce justificatif ne peut être établi doivent se munir de l’attestation de déplacement dérogatoire en cochant le premier motif.