- Horticulture

L'horticulture, une filière peu connue

L'horticulture, une filière peu connue

Les bac pro, BTS et CAP de la fi lière horticole, préparés dans les Maisons familiales rurales (MFR) et les lycées agricoles, ne suscitent pas toujours l’attractivité espérée. La faute à la méconnaissance des métiers de l’horticulture et à la non-concordance entre l’intitulé et le contenu des formations proposées.

La MFR d’Anneyron, dans la Drôme, tout comme le campus Louis-Giraud, dans le Vaucluse, offrent plusieurs formations horticoles. Tous deux possèdent le bac pro productions horticoles et le CAP métiers de l’agriculture. En plus de ces diplômes, la MFR d’Anneyron prépare au BTS production horticole. « La grande caractéristique de notre établissement est la possibilité de réaliser ces formations en alternance sous les statuts scolaire, de l’apprentissage ou de stagiaire de la formation continue », détaille Pierre Bocquet, directeur de la MFR d’Anneyron. Son établissement propose également le BTS production horticole pendant un an. Au sein de cette MFR, toutes les formations horticoles confondues attirent plus de 70 % des élèves. D’après Pierre Bocquet, c’est le BTS qui recrute le plus, avec 35 étudiants pour la promotion 2018-2019. En revanche, seuls dix élèves préparent le bac pro cette année. Même discours au campus Louis-Giraud : « Les formations horticoles ne sont pas très attractives, nous recrutons de moins en moins d’élèves », expose Pascale Gentet, directrice adjointe de l’établissement. Dans ce lycée, cette année, le CAP accueille seulement sept élèves et le bac pro une dizaine.

Changer le nom des diplômes

« Le manque d’attrait pour le bac pro et le CAP s’explique entre autres par la partialité de l’orientation suggérée par les collèges. En troisième, on ne parle quasiment pas des formations agricoles et encore moins des formations horticoles », se désole Pierre Bocquet. Pascale Gentet ajoute : « Lorsque nous intervenons dans les collèges, nous nous rendons compte que les élèves ne savent pas ce que regroupe vraiment le terme horticulture. Pour eux, il se limite à la fl oriculture et à la pépinière. Beaucoup ignorent que le maraîchage et l’arboriculture font également partie de l’horticulture. Il y a une dizaine d’années, il existait un bac pro pour chaque secteur. Pour sauver ces petites formations, le ministère de l’Agriculture a décidé de les regrouper sous le nom horticole. Une appellation qui n’est pas cohérente avec le contenu de la formation. » Pierre Bocquet appuie ce propos : « L’intitulé des formations n’est pas réaliste et se trouve en décalage avec les quatre secteurs professionnels regroupés : arboriculture fruitière, maraîchage, floriculture et pépinière. Ainsi, certains jeunes sont déçus du contenu proposé. » Pour redorer le blason des formations horticoles, ils s’accordent sur le fait qu’il serait important de repenser à l’appellation de ces formations afin de clarifier la communication auprès des jeunes, des futurs élèves et des entreprises.

CLAIRE LAMY-GRANDIDIER