Lilas Allard, diplômée ingénieure agronome Isa « Je veux participer à l’essor de l’agriculture urbaine »

Lilas Allard, diplômée ingénieure agronome Isa « Je veux participer à l’essor de l’agriculture urbaine »

Jeune diplômée ingénieure agronome, Lilas Allard s’intéresse tout particulièrement à l’agriculture urbaine, « un secteur d’avenir ». Elle est actuellement à la recherche d’un emploi dans le montage et dans la création de projets au sein de ce domaine spécifique.

Quel est votre parcours de formation ?
Lilas Allard : Après un baccalauréat S obtenu à Roubaix, j’ai rejoint l’Isa de Lille (Nord) où j’ai décroché en 2019 mon diplôme d’ingénieure agronome spécialisée en smart farming et en agriculture durable. Dans le cadre de cette formation d’ingénieur, j’ai effectué mon stage de fin d’études au sein de l’entreprise UrbAgri, à Paris. J’y étais chargée du montage de projets de fermes urbaines dans la capitale, et notamment de la mise en place d’un potager sur la toiture d’un immeuble privé, une mission variée incluant des actions d’aménagement, de business plan, de marketing, de communication, ainsi qu’un montage financier.

Pourquoi avoir choisi de suivre des études agricoles ?
L. A. : Même si je ne suis pas issue du milieu agricole, j’ai toujours eu un attrait pour l’agriculture, pour la nature et pour les sciences de la vie et de la terre. Mon souhait était d’exercer un métier ayant du sens. Je me suis ainsi dirigée vers des études agricoles dans l’objectif de mieux connaître ce secteur important de l’économie et de lui être utile plus tard. Les agriculteurs ont un rôle majeur dans la fourniture de produits alimentaires de qualité, dans l’entretien du paysage, dans l’aménagement des campagnes et dans le maintien des emplois dans le monde rural.

Pourquoi et comment est né votre goût pour l’agriculture urbaine ?
L. A. : Ces dernières années, plusieurs projets d’agriculture urbaine ont vu le jour dans ma région. J’ai notamment été très intéressée par la création de la ferme urbaine du Trichon en plein coeur de Roubaix, un potager en permaculture géré bénévolement par les habitants. De nombreux appels à projets ont été lancés dans la ville pour monter des fermes urbaines. Le stage de fin d’études au sein de l’entreprise UrbAgri a fini de me convaincre de m’orienter professionnellement vers ce domaine spécifique de l’agriculture urbaine. Cette nouvelle forme d’agriculture, qui n’a pas vocation à remplacer l’agriculture conventionnelle, prend une place de plus en plus importante dans les villes. Elle permet de reconnecter les citadins avec leur alimentation. La ferme urbaine contribue à créer du lien entre les habitants. Outre ses fonctions sociales, pédagogiques, culturelles, elle a des effets bénéfiques sur l’environnement. Pour toutes ces raisons, je veux participer à l’essor de l’agriculture urbaine. Voir ces projets qui se mettent en place est très enrichissant.

Est-ce un secteur d’avenir pour vous ?
L. A. : L’agriculture urbaine est effectivement un secteur où il reste beaucoup de choses à développer et à construire, et les habitudes de consommation changent. Les Français sont nombreux à repenser leur alimentation et sont de plus en plus attentifs à l’origine des produits, aux méthodes culturales mises en oeuvre. L’agriculture urbaine est un secteur porteur dans le sens où elle impacte aussi de manière positive l’environnement en ville, en favorisant la biodiversité et en permettant de lutter contre les îlots de chaleur urbains.

Quels sont vos projets ?
L. A. : Je suis actuellement à la recherche d’un emploi dans le domaine de l’agriculture urbaine (ou des nouvelles technologies en agriculture). Que ce soit pour une entreprise ou pour une association, je vise un poste dans le montage et dans la création de projets au sein de la région lilloise. J’aimerais participer à un projet tel que celui développé à Lille (Saint-Sauveur), une vaste friche industrielle en cours de réhabilitation située au coeur de la ville. Il prévoit la construction de plusieurs infrastructures (piscine, logements, gymnase…) et ne réserve pour l’instant qu’un faible espace à l’agriculture urbaine. Le site pourrait accueillir un projet agricole urbain plus conséquent.

—— Propos recueillis par Danielle BODIOU (Tribune Verte 2937)