Mathieu Raoult, développeur d’apprentissage du CFA de l’Hérault Il recrute des maîtres d’apprentissage

Mathieu Raoult, développeur d’apprentissage du CFA de l’Hérault Il recrute des maîtres d’apprentissage

Mathieu Raoult a pour mission de développer l’apprentissage. À ce titre, il démarche de nouvelles entreprises susceptibles d’accueillir des apprentis, les accompagne dans les diverses formalités et la vie du contrat… sans négliger la veille sectorielle pour détecter l’émergence de nouveaux besoins !

Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?
Mathieu Raoult : J’ai 39 ans, une formation initiale de forestier effectuée ici dans l’Hérault, d’abord avec un BEPA, puis un BTSA technico-commercial des produits d’origine forestière. J’ai ensuite eu diverses expériences professionnelles, comme chargé d’orientation au lycée agricole forestier de Meymac, puis j’ai occupé un poste chez Leroy Merlin, dans le domaine de l’encadrement. Quand la Région Languedoc-Roussillon a incité au développement de l’apprentissage, j’ai intégré le CFA de l’Hérault à mon poste actuel, en 2016.

En quoi consiste votre poste ?
M. R. : Pour développer l’apprentissage, il faut recruter de nouvelles entreprises qui acceptent de recevoir des apprentis. Il y a donc à la base un volet démarchage, « recrutement ». Cela passe par des  rencontres avec le futur employeur : tout un travail de diagnostic préalable est effectué afin de bien cerner les besoins et de savoir si le cadre est approprié. En effet, toutes les entreprises ne sont pas adaptées à l’accueil d’un apprenti ! Le développeur d’apprentissage est aussi là pour accompagner le chef d’entreprise dans toutes les  démarches administratives liées au contrat d’apprentissage :  mobilisation des différentes aides, primes, exonérations de charges, crédits d’impôts, et particulièrement ce qui encadre la vie du contrat, car l’objectif principal reste que celui-ci arrive à terme.

A-t-il une fonction auprès des jeunes ?
M. R. : Oui, le développeur d’apprentissage a aussi le rôle d’aller au contact des jeunes, dans les missions locales, les collèges, les lycées, les forums métiers, etc., afin de présenter l’apprentissage. C’est  d’autant plus important que nous assistons actuellement à un retournement de tendance démographique, avec moins d’élèves, donc moins d’apprentis potentiels, alors qu’il y a des entreprises demandeuses. Ce mode de formation ne concerne pas seulement les « décrocheurs scolaires », mais de plus en plus souvent d’autres publics, attirés par des métiers qui demandent de la maturité, de la réflexion, des capacités d’analyse. Pendant le contrat, il faut parfois intervenir pour « remettre les pendules à l’heure », pour repréciser ce qui est normal et légal, et ce qui correspond à la réalité du monde de l’entreprise. En revanche, sur le volet professionnel proprement dit, c’est le tuteur pédagogique de l’apprenti – un des formateurs du CFA – qui intervient, car il connaît le métier et peut apprécier la progression de l’apprentissage.

Les qualités relationnelles sont-elles primordiales pour ce poste ?
M. R. : Effectivement, elles le sont. outre le volet administratif et la connaissance de tous les dispositifs, ce poste nécessite de bonnes capacités d’adaptation et d’écoute, afin de pouvoir instaurer une relation de confiance avec les jeunes et leurs employeurs. Il y a aussi un aspect « animation du territoire », et il faut être capable de détecter l’émergence de nouveaux besoins, les évolutions des métiers de notre secteur (horticulture, paysagisme, viticulture…) de manière à être en phase avec les attentes des entreprises.

—— Propos recueillis par Alexandre CORONEL

Fonction : Tuteur pédagogique ou académique

Les formations en apprentissage s’appuient sur un double tutorat : le maître d’apprentissage en entreprise et un tuteur pédagogique pour l’établissement, le CFA. Enseignant de l’établissement, responsable de formation, ou même extérieur s’il intervient dans la formation, le tuteur pédagogique a pour rôle de conseiller l’apprenti placé sous sa tutelle tout au long de sa formation. Cette mission est primordiale dans le cadre de l’alternance et participe à la qualité de la relation tripartite « formation entreprise-apprenti ». En rencontrant le maître d’apprentissage dès le début du contrat, le tuteur pédagogique aide celui-ci à définir la ou les missions de l’apprenti, en fixant des objectifs en adéquation avec sa formation académique. Des points de rencontre, réguliers et planifiés, permettent de constater les progrès de l’apprenti. Il est le garant d’un suivi de qualité. En tant que représentant de son établissement auprès des professionnels, son rôle est central dans le processus de formation et il permet d’établir les relations nécessaires à la reconnaissance des CFA auprès des acteurs du monde socioprofessionnel.

Cyril Laguna, jardinier paysagiste : Plus vocation que voie de garage

Cyril Laguna est jardinier paysagiste à son compte sur la commune de Vendargues, dans l’Hérault. « J’ai créé mon entreprise en 2005, et je suis seul, avec un ou deux apprentis selon les années. L’activité est répartie à environ 80 % sur de l’entretien de jardins et d’espaces verts et à environ 20 % sur de la création : aménagement,  maçonnerie de jardin, etc. Depuis 2005, j’ai eu beaucoup d’apprentis, toujours du CFA de Montpellier ! L’un d’entre eux s’est installé à son compte, un autre travaille dans les services municipaux, tandis que certains ne sont pas arrivés au terme de leur apprentissage. Le jardinage, ce n’est pas toujours paradisiaque ! Cela consiste à travailler dehors huit heures par jour, cinq jours par semaine, ça ne correspond pas forcément à l’image que les jeunes ont de l’activité. Certains arrivent là un peu par hasard, sans trop savoir pourquoi, c’est un peu la voie de garage. Je préfère ceux pour qui c’est une vocation, comme mon apprentie actuelle. »

Un appui appréciable

M. Laguna est aussi soulagé de pouvoir compter sur l’appui de Mathieu Raoult pour tous les aspects administratifs du contrat d’apprentissage. « J’ai eu affaire à lui la première fois quand il y a eu un nouveau système informatique qui s’est mis en place, avec Silae… Je ne m’en sortais pas, j’ai pensé qu’il y avait peut-être un problème, comme que je suis sur Mac. En plus, je remplissais les dossiers le soir, après la journée de travail, mais à cette heure il n’y a plus personne dans les administrations pour nous renseigner. J’ai donc fait appel au développeur de l’apprentissage et depuis, c’est devenu une habitude. Je prends maintenant rendez-vous. Comme il connaît très bien le système, c’est efficace, on ne perd pas de temps, et en deux heures c’est fini ! »

Projet de loi « avenir professionnel » : Un nouveua cadre législatif pour les CFA

Présenté et adopté en Conseil des ministres le 27 avril 2018, le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel modifie le fonctionnement et les missions des CFA. Ces derniers devront être certifiés qualité, et appliquer la quasi-totalité de la réglementation des organismes de formation. Concernant leurs missions, il s’agit principalement de développer le contrôle continu en cours de formation et d’encourager la mobilité internationale des apprentis. Un autre rôle important est à signaler : permettre aux apprentis en rupture de contrat la poursuite de leur formation pendant six mois.

Crédit photo : DUSAN KOSTIC/ADOBE STOCK