Pauline Arnoux, ATE, 110 Bourgogne : Une reprise d'études pour devenir conseillère

Pauline Arnoux, ATE, 110 Bourgogne : Une reprise d'études pour devenir conseillère

Après cinq ans passés sur l’exploitation familiale bovins viande, Pauline Arnoux a choisi de reprendre ses études pour devenir conseillère agricole. Depuis trois ans, elle travaille chez 110 Bourgogne, comme ATE (agent technico-économique) et elle suit une centaine d’exploitations sur les grandes cultures.

Au départ passionnée par l’élevage, notamment bovin, Pauline Arnoux travaille aujourd’hui dans le conseil en grandes
cultures, à la coopérative 110 Bourgogne. Un changement de filière qu’elle ne regrette pas du tout, elle qui reste en lien avec le monde de l’élevage, que ce soit avec les vaches charolaises de son mari, ou auprès des polyculteurs éleveurs qu’elle accompagne sur son secteur. « Je ne suis pas issue du monde agricole, mais j’y suis arrivée par le milieu équin, indique la jeune femme de 32 ans. Au départ, je voulais devenir monitrice d’équitation, mais je me suis vite rendu compte que les débouchés étaient rares, d’où mon choix de faire un BEPA et un bac pro production animal, dans le Lot. »

C’est lors de ses études qu’elle rencontre son futur mari, éleveur dans le charolais. Elle travaillera cinq ans sur l’exploitation familiale : vaches charolaises, moutons charolais et grandes cultures. « Le but était à terme de m’installer, mais je n’ai pas eu l’opportunité de trouver une autre exploitation pour nous agrandir. » Après un an de travail en usine, Pauline Arnoux souhaite revenir au monde agricole pour devenir  conseillère. « Le travail enfermé dans un milieu exclusivement féminin de l’usine, ce n’était pas pour moi ! Mais en postulant en chambre d’agriculture, j’ai compris que mon niveau bac ne suffisait pas à obtenir un poste, d’où mon choix de reprendre des études. »

BTS Acse, puis licence pro

Elle réalise, en 2015, un BTS Acse (analyse et conduite de systèmes d’exploitation) en un an, puis, en 2016, une licence pro agriculture, durabilité, nouvelles technologies à Dijon, en alternance au service expérimentation sur les productions végétales de la coopérative 110 Bourgogne. « Avec un bagage pourtant très “élevage”, j’ai été retenue par 110 Bourgogne pour de l’expérimentation végétale grâce à ma volonté d’apprendre, ma capacité à rebondir et ma motivation. Cette expérience m’a permis de suivre des essais en microparcelles, sur différentes thématiques travaillées par la coop, avec des itinéraires classiques ou plus innovants. » Chaque année, la coopérative prend ainsi trois à quatre apprentis en alternance auprès de son service technique, un vivier pour de futures embauches éventuelles au sein de la coop.

À la fin de son alternance, une opportunité s’ouvre pour un poste d’ATE (agent technico-économique) au sein de la coop. Pauline Arnoux postule et obtient le poste. « Grâce à l’alternance, je connaissais déjà le fonctionnement de 110 Bourgogne et j’avais montré mes compétences ainsi que ma motivation. » Après un an comme assistante ATE, à tourner sur l’ensemble du territoire de la coop avec ses différents collègues, et seule en remplacement de congés maternité, qui lui permet de gagner en compétences, elle reprend en main une partie de la zone du Tonnerrois, à l’est de l’Yonne, suite à un départ en retraite. « J’accompagne une centaine d’adhérents, du choix de leur assolement jusqu’à la collecte, en passant par les différentes interventions possibles sur leurs cultures, et en faisant aussi le relais avec les divers experts de la coop sur des questions plus pointues. Au-delà de l’aspect technique, il y a aussi beaucoup de social dans ma mission, car l’ATE est souvent un des rares liens entre l’exploitation et l’extérieur. Aujourd’hui, je suis totalement épanouie », insiste la jeune conseillère, pour qui le fait d’être une femme n’a pas été un problème. « J’ai eu la chance de succéder à plusieurs femmes qui occupaient mon poste, 110 Bourgogne a près de 30 % de femmes dans ses ATE ! » Si elle reconnaît « avoir un peu galéré » avec sa reprise d’études, Pauline Arnoux ne regrette pas de ne pas s’être installée sur sa propre ferme. « Je me serais peut-être renfermée sur moi-même. » Elle souhaite désormais poursuivre sa mission d’ATE et évoluer en interne pour « apporter un accompagnement toujours plus pointu auprès des adhérents ».

—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte n°2911)