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Poec - Ouvrier paysagiste : Pallier les difficultés de recrutement

Poec - Ouvrier paysagiste : Pallier les difficultés de recrutement

À l’instar du secteur de l’agriculture, celui du paysage peine à recruter. Pour répondre à cette demande, l’institut Lemonnier, dans le Calvados, propose une formation de onze semaines pour acquérir les bases du métier d’ouvrier paysagiste.

«Dans le département du Calvados (14) en Normandie, 55 % des entreprises du paysage peinent à recruter des collaborateurs », introduit Nicolas Pierrier, chef d’établissement du lycée agricole de l’institut Lemonnier à Caen. À la  demande de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep), l’institut Lemonnier, en partenariat avec l’Unep, Pôle emploi, le ministère du Travail et l’Opérateur de compétences pour la coopération agricole, l’agriculture, la pêche, l’industrie agroalimentaire et les territoires, a créé une action de formation « préparation opérationnelle à l’emploi collective » (Poec) sur le métier d’ouvrier paysagiste. « Cette formation a été renouvelée pour la deuxième année consécutive. Nous accueillons neuf stagiaires cette année, après en avoir formé sept l’an passé. Elle est entièrement prise en charge et se déroule en apprentissage sur 400 heures, détaille Nicolas Pierrier. L’idée est bien d’aller chercher des demandeurs d’emploi qui ont une appétence pour ces métiers, quand bien même ils n’ont aucune expérience. »

Et le succès semble au rendez-vous, puisque tous les stagiaires de la première promotion ont trouvé un emploi. Les entreprises qui recrutent sont de type TPE/TPI, voire des grands groupes.

Une formation en alternance

La formation se déroule sur onze semaines, 400 heures, dont 140 heures en entreprise. Les apprenants sont encadrés par cinq formateurs parmi lesquels se trouvent trois professionnels du paysage. « L’ouvrier paysagiste est employé dans des entreprises où l’on conçoit des aménagements paysagers pour des particuliers, des collectivités locales et territoriales ou encore des entreprises. Ses missions sont variées, taille des végétaux, entretien des zones enherbées, entretien des infrastructures, plantation, terrassement, maçonnerie paysagère… Ce n’est pas une formation diplômante mais elle permet d’obtenir le certificat d’aptitude à la conduite en sécurité et les stagiaires reçoivent par ailleurs une attestation de prise de premier emploi », détaille le chef d’établissement.

Selon le responsable, le profil des stagiaires est très diversifié : « Nous avons des anciens entrepreneurs, salariés de  différents secteurs, BTP, tertiaire ou logistique et tous les âges de 25 à 50 ans. » Si les compétences ne sont pas un prérequis indispensable, c’est surtout la motivation qui prime, sans oublier « une bonne condition physique », note Nicolas Pierrier. Mais il y a un réel engouement pour ce retour aux métiers « utiles et concrets » en lien avec l’environnement. Et pourquoi bouder son plaisir quand, en plus, il y a du travail ?

— Hélène SAUVAGE (Tribune Verte 3008)

Témoignage Dominique Landais « UNE RECONVERSION RÉUSSIE »

Après quinze années passées dans le milieu de la logistique comme chauffeur-livreur, Dominique Landais, 38 ans, a souhaité changer d’horizon professionnel : « J’avais besoin de sortir d’une certaine routine et je recherchais un travail en extérieur, plus en lien avec la nature, mais ce n’est jamais évident de savoir si ce changement de vie va vous plaire une fois sur le terrain. C’est la raison pour laquelle la formation dispensée par l’institut Lemonnier fut une très bonne opportunité, car elle alterne l’apprentissage et la vie en entreprise. » Un an après sa décision, Dominique Landais a terminé sa formation, enchaîné avec un CDD dans la Sarl Orchis à Caen, spécialisée dans l’aménagement de jardins pour entreprises et particuliers. Depuis, le CDD a été converti en CDI ! Une reconversion gagnante et épanouissante pour le « jeune » diplômé.