Révision Sud-Est Le réviseur, un auditeur du monde coopératif

Révision Sud-Est Le réviseur, un auditeur du monde coopératif

Dans le Sud-Est de la France, Révision Sud-Est est l’unique fédération de révision chargée de mettre en place les missions de révision dans les coopératives agricoles ou les unions de coopératives. Elle recherche actuellement un profil agricole.

Dans le monde agricole, le métier de réviseur coopératif n’est pas forcément bien connu. Il est en revanche très réglementé. En France métropolitaine, cinq fédérations sont agréées par le ministère de l’Agriculture pour la révision des coopératives agricoles et des unions de coopératives, dont Révision Sud-Est. La structure emploie des réviseurs agréés, mais aussi des commissaires aux comptes (CAC). « Le CAC certifie la justesse des comptes, tandis que le réviseur vérifie que la coopérative fonctionne selon les dispositions de ses statuts », explique Laurent Langlade, réviseur agréé au sein de Révision Sud-Est. Il résume son métier comme celui d’un auditeur ayant une vision transversale (juridique, comptable, fiscale et gouvernance) et une approche des risques pour chercher les incohérences et pour garantir le bon fonctionnement de l’entreprise. Il peut ainsi être amené à donner des conseils.

Une mission de révision est déclenchée selon différents seuils : une fusion, une perte de la moitié du capital, trois exercices déficitaires, une demande du Haut conseil de la coopération agricole… « Le contexte dans lequel intervient le réviseur n’est pas nécessairement compliqué ou tendu », assure-t-il. En moyenne, une mission dure 5-7 jours avec plusieurs phases : deux jours de préparation (avec étude des documents), deux jours de visite à la coopérative (avec l’entretien des membres du conseil d’administration – CA), un jour de synthèse et d’analyse, et une journée pour restituer les résultats devant le CA. « En premier lieu, je discute toujours avec le président et le directeur de la coopérative. Je dois comprendre parfaitement les flux (les entrées et les sorties), car ils ont un impact sur les statuts et sur la fiscalité. C’est un travail où l’on doit s’approprier le fonctionnement de l’entreprise », décrit Laurent Langlade.

Une double casquette

Actuellement, il est le seul réviseur de la fédération à être ingénieur agronome de formation. Il est également diplômé d’un doctorat en droit de l’environnement et d’un master en audit interne et contrôle de gestion. Dans les mois à venir, il espère pouvoir accueillir un réviseur coopératif junior avec un profil agricole. D’ailleurs, une annonce vient d’être mise en ligne sur le site Web de l’APECITA par la délégation de Montpellier, qui va l’appuyer durant tout le recrutement. « Je cherche une personne avec une double casquette agronomie-juriste ou agronomie-contrôle de gestion. Elle doit surtout avoir une appétence forte pour le monde agricole, souligne-t-il. Il faut qu’elle sache lire le droit et la comptabilité. » De manière générale, il attend que le candidat fasse preuve d’analyse, de rigueur, d’écoute, mais aussi d’humilité et d’intégrité. Une fois embauché, le futur réviseur sera formé, notamment par Laurent Langlade qui lui apprendra plus particulièrement les techniques d’audit. « Je lui donnerai pour objectif d’être agréé dans cinq ans, indique-t-il. Pour cela, il faut une maîtrise complète. Moi aussi, je suis arrivé réviseur simple. Il m’a fallu six ans pour passer devant un jury et être agréé. » À ce jour, une trentaine de réviseurs sont agréés par l’ANR, l’Association nationale de révision de la coopération agricole.

—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2964)

CHIFFRES CLÉS

  • 20 salariés, dont 6 réviseurs agréés, 3 commissaires aux comptes/réviseurs agréés, 2 commissaires aux comptes et 9 auditeurs juniors
  • 1 territoire qui couvre le Sud-Est de la France : Auvergne - Rhône-Alpes, Paca et Languedoc-Roussillon
  • 1 territoire où existent plus de 500 coopératives et unions
  • 150 missions de révision par an
  • 180 mandats de commissariats aux comptes dans des coopératives et unions