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Shiatsu équin : Joseph Scordo "Réguler les flux énergétiques"

Shiatsu équin : Joseph Scordo "Réguler les flux énergétiques"

Joseph Scordo est praticien en shiatsu équin, un soin manuel « préventif » visant à entretenir la santé, à réguler des désordres fonctionnels. Il est notamment effectué à l’aide de pressions et de relâchement sur les différents méridiens tendino-musculaires.

Joseph Scordo est praticien et formateur en shiatsu équin à Condamine, dans le Jura, depuis 2012. Le shiatsu est un soin manuel (« shi » signifiant doigts et « atsu » pression en japonais), effectué à l’aide notamment de pressions et de relâchement sur les différents méridiens tendino-musculaires, c’est-à-dire de larges bandes de muscles. Il vise à permettre à l’animal de retrouver son équilibre naturel en régulant l’activité des différents systèmes nerveux (orthosympathique et parasympathique) et de lui permettre de s’adapter à son environnement (climat, conditions de vie et d’utilisation…). « Ce n’est ni un massage, ni de l’acupuncture, on effectue des pressions des doigts sur tout le corps de l’animal à des endroits précis, explique Joseph Scordo. La pratique est originaire de Chine et repose sur les grands principes de la médecine chinoise, mais elle a été perfectionnée au Japon. Le shiatsu est d’ailleurs une profession réglementée dans ce pays depuis 1945. »

Le shiatsu équin est apparu depuis quelques années, faisant bénéficier au cheval des techniques de soin du shiatsu humain. Lors de ses séances, Joseph Scordo commence par « observer » du bout des doigts le cheval. « Avec le shiatsu, on a une relation cutano-viscérale avec le cheval, et par ce biais on peut avoir accès à l’état des organes internes à partir de pressions sur des endroits particuliers, explique-t-il. On commence par un “lissage”, en touchant le cheval partout. Cela permet de repérer les différences de température de certaines zones du corps, reflet de la circulation du sang et de l’énergie et les zones de tension en surface. Ensuite, on effectue des pressions-relâchements à certains points clés, le long des grands méridiens qui parcourent le corps du cheval, d’abord avec les paumes des mains, pour “préparer” la peau, puis avec les pouces, plus en profondeur. Ces points sont généralement associés à des organes. »

Favoriser le système nerveux parasympathique

« Je presse jusqu’au tonus, c’est-à-dire à une “barrière” à partir de laquelle le doigt ne s’enfonce plus. J’enregistre les zones où la pression s’enfonce trop ou pas assez, et je regarde également si ces zones concernent un seul méridien ou plusieurs. L’observation se poursuit de manière plus globale, complétée au besoin par un questionnement du propriétaire. » L’observation terminée, le soin
proprement dit peut commencer : il peut s’effectuer avec la pression des doigts, soit avec des bâtons de moxa (herbe séchée et compressée), qui permettent de chauffer la peau en profondeur, mais aussi en cas de besoin avec un complément d’acupuncture. Il comprend également du stretching, des étirements, des massages. « Mon but est de faire circuler toute l’énergie (le chi pour les Chinois, le ki pour les Japonais), tous les fluides (lymphe, sang, etc.). Le principe de la digi-pression permet de faire un afflux de sang au niveau de la zone de pression, de stimuler certaines zones. L’objectif est de favoriser le système nerveux parasympathique, lié aux fonctions autonomes, les fonctions involontaires (le tractus digestif, ralentissement du rythme cardiaque, stimulation de diverses glandes…) », explique-t-il.

—— Emmanuelle THOMAS (Tribune Verte 2943)