Unilet : l'expérimentation et la recherche au coeur de l’activité

Unilet : l'expérimentation et la recherche au coeur de l’activité

L’Union nationale interprofessionnelle des légumes transformés (Unilet) emploie près de 50 salariés, dont 80 % travaillent au sein du service technique qui conduit des activités d’expérimentation, de recherche et de développement.
Focus sur cette structure avec Cécile Le Doaré, sa directrice adjointe.

Pouvez-vous nous présenter l’Unilet ?
Cécile Le Doaré : Fondée en 1961, l’Unilet a pour objectifs d’accompagner la filière légumes en conserve et en surgelés, aussi bien les producteurs que les transformateurs, de valoriser ses métiers et d’encourager la consommation de légumes. La structure est constituée de deux collèges : les producteurs de légumes, au nombre de 4000, réunis au sein de 18 organisations de producteurs et représentés par le Cénaldi (association des organisations de producteurs), et les industriels transformateurs (22 sites au total) représentés par la Fédération française des industries d’aliments conservés (FIAC).

L’une des activités principales de l’Unilet regroupe l’expertise technique et l’expérimentation en légumes spécifiquement destinés à l’industrie (haricot vert, petit pois, flageolet, épinard, carotte…). L’interprofession se charge notamment de développer la recherche
appliquée dans le domaine de la protection des cultures, des alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse, des variétés ou des nouvelles techniques culturales. Cette activité technique mobilise les deux tiers du budget de la structure. Elle se donne également pour mission de mener des études économiques (suivis de marchés, études consommateurs…), afin d’accompagner les acteurs de la filière dans l’adaptation de l’offre à la demande, et d’assurer la défense de la filière en représentant ses intérêts auprès des pouvoirs publics français et des instances européennes. Enfin, elle met en oeuvre des actions de sensibilisation et de communication (institutionnelle et grand public), avec, notamment, le déploiement d’actions pédagogiques auprès des jeunes consommateurs et la diffusion d’informations (techniques, réglementaires…) auprès des professionnels. Au siège, basé à Paris, s’ajoutent trois stations régionales situées au coeur des principaux bassins de production de légumes industrie, à Dury (Somme), à Quimperlé (Finistère) et à Ychoux (Landes). L’Unilet compte 24 salariés permanents et emploie chaque année quelque 28 salariés saisonniers (6,1 ETP), des agents qualifiés et des stagiaires en convention avec des établissements scolaires.

Quelle est l’actualité de l’Unilet ?
C. Le D. : Comme bon nombre d’interprofessions, l’Unilet a élaboré un plan de filière dans le cadre des États généraux de l’alimentation. À cette occasion, l’interprofession a réaffirmé son engagement à participer pleinement à l’atteinte des objectifs gouvernementaux en matière de réduction et d’amélioration de l’usage des produits phytosanitaires de synthèse et, sur le plan économique, à assurer une répartition plus équitable de la valeur au sein de la filière. Le travail défini et adopté porte sur la mise en place d’indicateurs (de production, de marché, spécifiques de filières) et la mise à jour d’un guide des bonnes pratiques contractuelles. Ce dernierr intégre la référence aux indicateurs dans la partie fixation du prix dans les négociations commerciales entre organisations de producteurs et industriels de la transformation. Sur le plan technique, l’Unilet accompagne la montée en gamme des productions, par le biais du développement de ces dernières sous certification environnementale, AB (l’objectif est de doubler les surfaces bio à l’horizon 2023) et des itinéraires « bas résidus ».

Quels sont les métiers présents à l’Unilet et quelles sont les compétences requises ?
C. Le D. : 80 % de l’effectif de l’Unilet travaillent au sein du service technique qui conduit de nombreuses activités d’expérimentation, de recherche et de développement dans ses trois stations régionales. L’équipe technique comprend des ingénieurs régionaux, chargés de gérer leur station, de coordonner et de superviser le déploiement des projets techniques. Ils représentent l’interprofession dans leur bassin de production et jouent également le rôle de référent avec les adhérents sur le terrain. Ce poste fait appel à des niveaux bac +5 (ingénieur agri/agro ou master en productions végétales). Ils peuvent être appuyés par des ingénieurs chargés de missions, auxquels ils délèguent alors une partie de la coordination pour un périmètre technique précis (agriculture biologique, réglementation…). À leurs côtés, des techniciens d’expérimentation (permanents) ont en charge la conduite et le suivi des essais tels que définis par les ingénieurs, avec la finalisation des protocoles, leur mise en application et la rédaction des comptes rendus d’essais. Ce métier fait appel à des profils bac +2/3 (BTS ou licence pro) en productions végétales, en protection des cultures et en expérimentation végétale. Les techniciens d’expérimentation temporaires, quant à eux, remplissent des missions plus spécifiques et saisonnières (participation à la mise en place et à l’entretien des essais, piégeages, notation d’essais) et ce, pour une durée de sept mois, du début de printemps jusqu’à la fin de l’été. Ce poste fait appel à des niveaux allant du bac professionnel au BTS/DUT voire licence pro, et requiert des connaissances en conduite d’engins agricoles, en mécanique agricole ainsi qu’en expérimentation végétale de plein champ.

En saison, le service technique de l’Unilet emploie aussi des chargés de mission. Embauchés pour des contrats de sept mois à un an, ils peuvent assurer le suivi biologique du territoire, la rédaction du bulletin de santé du végétal (BSV) ou la conduite d’un projet interprofessionnel spécifique (certification environnementale, benchmark des démarches légumes internationales et nationales…). Ces postes exigent des profils bac +2/3 (BTS ou licence pro) ou bac +5 (ingénieur agri/agro ou master) dans le domaine des productions végétales, dotés d’une autonomie et d’une capacité d’organisation. Enfin, des saisonniers viennent renforcer l’équipe, notamment pour assister les techniciens dans la mise en oeuvre des expérimentations (prélèvements de végétaux, étiquetage des parcelles) et dans les récoltes. L’Unilet compte également dans ses effectifs une documentaliste, une chargée de diffusion, et dispose, comme toute entreprise, de fonctions supports indispensables à son fonctionnement (administration, comptabilité…)

Y a-t-il des postes difficiles à pourvoir ?
C. Le D. : Celui de technicien d’expérimentation temporaire fait partie des plus difficiles à pourvoir, en raison de la baisse de l’offre de formation en productions végétales dans certaines régions.

Quelles sont vos méthodes de recrutement ?
C. LeD. : Pour toutes les offres d’emploi, qui sont désormais centralisées, nous utilisons les voies de diffusion classiques comme les job-boards et sites d’emploi (APECITA, Indeed, Pôle emploi) ainsi que les structures spécialisées dans l’emploi en agriculture. Des cabinets de recrutement sont sollicités pour les postes d’encadrement, notamment. Après sélection des CV, l’Unilet privilégie les entretiens individuels en face-à-face, leur nombre variant en fonction des postes : un seul pour le technicien d’expérimentation (mené par le manager), deux à trois pour le poste d’ingénieur (en présence de responsables nationaux). Le choix du candidat recruté est toujours réalisé en croisant plusieurs avis. L’Unilet gère environ 25 recrutements par an, essentiellement des CDD. Dans les faits, les salariés permanents sont stables et fidèles. Le taux de turnover est relativement faible.

Les employés ont-ils des possibilités d’évolution au sein de la structure ?
C. Le D. : Même si nous n’avons que peu d’effectifs, des perspectives d’évolution sont envisageables pour les salariés qui ont les compétences requises et qui font preuve de motivation. À titre d’exemple, après avoir suivi une formation continue, un technicien peut devenir responsable de station. Le salarié peut exprimer ses souhaits d’évolution et de formation pendant les entretiens annuels et lors de ceux portant sur leur évolution professionnelle.

—— Danielle BODIOU (Tribune Verte 2931)

L’Unilet EN BREF

  • Siège à Paris.
  • Quatre missions principales : représentation du secteur, recherche technique, études économiques, communication.
  • Trois stations régionales situées au coeur des principaux bassins de production de légumes destinés à l’industrie : en Bretagne, à Quimperlé (Finistère), en Picardie, à Dury (Somme), dans le Sud-Ouest, à Ychoux (Landes).
  • 24 salariés permanents, 28 salariés saisonniers chaque année.