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Val'hor : « Nous valorisons l’excellence de nos métiers »

Val'hor : « Nous valorisons l’excellence de nos métiers »

Val’hor, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, mène de fronts plusieurs actions. Afin de faire connaître ses métiers et de les promouvoir auprès de la jeune génération, elle soutient différents concours.

De quels professionnels du végétal est composée Val’hor ?
Mikaël Mercier : L’interprofession représente 53 000 entreprises en France, dont 3 500 liées à la production (pépiniéristes et horticulteurs), 20 000 à la distribution (grossistes, jardineries et fleuristes), et 29 000 au paysage (paysagistes concepteurs et entreprises du paysage). Chacune d’entre elles fait partie des dix familles professionnelles réparties dans trois collèges (production, commercialisation et paysage). Au total, notre filière génère 170 000 emplois. L’interprofession mène différentes actions à travers trois commissions : études, prospective et innovation, développement économique ainsi que communication et promotion.

En quoi consiste la commission études, prospective et innovation ?
M. M. : Nous menons des projets nous permettant de mieux connaître les marchés et de nous positionner par rapport aux autres filières. S’agissant de la thématique innovation, nous avons deux partenaires privilégiés que nous finançons en partie : Astredhor1 et Plante & Cité. Ils font partie des bras armés de l’interprofession. Astredhor a dix stations d’expérimentation en France. Ses essais portent notamment sur la protection biologique intégrée (PBI) et sur les nouvelles techniques de production. Plante & Cité est une plateforme d’études spécialisée dans les espaces verts et dans le paysage. Elle mène des études et des expérimentations qui s’adressent aux entreprises du paysage ainsi qu’aux collectivités.

Au sein de votre commission développement économique, vous traitez de l’économie des entreprises. Comment les marchés se portent-ils ? Quelles actions menez-vous ?

M. M. : Dans le secteur du paysage, les entreprises ont des carnets de commandes remplis entre trois et six mois à l’avance. Dans la distribution et dans la production, les marchés sont plutôt stables. Au sein de la commission, les actions mises en place concernent notamment la participation à des Salons (en France et à l’étranger), et le développement d’outils ainsi que de labels autour de l’écoresponsabilité, de l’origine des produits et de leur qualité. Ces sujets sont travaillés par notre partenaire Excellence Végétale. La vocation de ces outils et de ces labels est d’être au service des entreprises de la filière pour valoriser leur savoir-faire, mais aussi de faire connaître nos démarches auprès du consommateur. Celui-ci veut savoir d’où viennent les produits, s’ils sont cultivés de manière responsable, et il attend de la qualité. Le label Fleurs de France garantit l’origine des produits, et le label Rouge renvoie à un signe officiel de qualité supérieure. Le projet d’IGP (indication géographique protégée) Sapin du Morvan est également en cours. De son côté, le label Plante Bleue se destine à des fleurs et à des plantes cultivées dans le respect de l’environnement. Il y a trois ans, il a d’ailleurs été certifié HVE (Haute Valeur environnementale). Au sein de notre commission développement économique, nous travaillons aussi sur des sujets qui prennent de l’ampleur comme la recyclabilité des pots et la logistique de notre filière.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux thématiques ?
M. M. : La recyclabilité des pots est un sujet prégnant pour la filière. Nous devons réussir à trouver des solutions de recyclage ou des alternatives. Actuellement, les pots utilisés peuvent être repris par les collecteurs, mais leur gestion n’est pas optimale. Pourtant, ils comportent un avantage important : ils sont composés à 90 % de polypropylène, qui est un plastique recyclable. De plus, nos fournisseurs de pots utilisent déjà 60 % de matière recyclée et sont prêts à s’investir davantage. Afin d’être mieux structurés, nous avons engagé une grande étude pour établir une stratégie de filière dans un délai de six mois.

Concernant notre chantier logistique, il a commencé début 2019. Nous avons fait un état des lieux de plusieurs thématiques : les projets de mutualisation déjà existants, le problème du dernier kilomètre (en centre-ville, notamment), les rolls (chariots), et les pratiques de nos collègues hollandais. Nous entamons une étude qui devrait nous conduire à privilégier certaines pistes de travail, car la logistique est devenue primordiale !

Val’hor est également impliquée dans la commission communication et promotion. Quelles principales actions menez-vous ?
M. M. : Notre projet le plus important est Mission : Végétal, des spots télévisés d’une durée d’une minute et diffusés trois fois par week-end sur la chaîne M6. Avec l’aide de professionnels du végétal, l’animateur Gautier propose aux téléspectateurs la solution à un problème (installer une cloison végétale, réaliser un compost urbain…). Nous cherchons à rajeunir notre clientèle qui est assez âgée (54 ans, en moyenne) en démontrant que nos produits peuvent également toucher la jeune génération.

Nous menons aussi des actions de communication auprès de la presse (magazines de décoration…) et d’autres émissions de télévision. Par exemple, lorsqu’un bouquet de fleurs est offert dans le cadre d’une émission, Val’hor est porteur de cette promotion. Nous organisons également différentes opérations : la semaine du jardinage pour les écoles, en mars, et la semaine des fleurs pour les abeilles, en juin. Afin d’intéresser les jeunes à nos métiers, nous soutenons également différents concours.

Quels concours l’interprofession accompagne-t-elle et pour quelles raisons ?
M. M. : Nous valorisons l’excellence de nos métiers de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage à travers différents concours : les MOF (Meilleurs Ouvriers de France) et les MAF (Meilleurs Apprentis de France), la coupe de France des fleuristes, les Olympiades des métiers… Nous sommes également partenaire du concours Carré des jardiniers ainsi que de la compétition nationale Reconnaissance des végétaux, organisés dans le cadre du Salon Paysalia. Ils visent à promouvoir les métiers de notre filière auprès de la jeune génération, qu’il est difficile d’attirer car nos métiers ne sont pas assez connus. Pourtant, ces derniers sont très intéressants, variés (se pratiquent à l’intérieur ou à l’extérieur), et nos méthodes de travail évoluent de façon perpétuelle. En effet, afin de répondre aux problématiques des collectivités liées, par exemple, au réchauffement climatique constaté dans les villes, nous nous dirigeons vers la protection biologique intégrée et vers le choix de plantes différentes. Je suis convaincu que les professions qui composent notre filière sont des métiers d’avenir. En effet, il y a une attente de la part des consommateurs autour de l’origine France, ainsi qu’une prise de conscience émanant de notre société : il faut vivre et consommer différemment. Les plantes et les fleurs sont à la fois porteuses de bien-être et d’émotions pour soi-même, mais elles permettent aussi d’apporter de multiples solutions pour le mieux vivre ensemble (paysages harmonieux, baisse des températures, biodiversité…).

—— Propos recueillis par Caroline EVEN (Tribune Verte 2926)
(1) Institut technique de l’horticulture.