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Vignerons de Sigoulès (Dordogne) « Nos valeurs nous ont aidés à recruter trois postes clés en moins d'un an »

Vignerons de Sigoulès (Dordogne) « Nos valeurs nous ont aidés à recruter trois postes clés en moins d'un an »

Transparence, goût pour les relations humaines, adaptabilité : telles sont les valeurs que les Vignerons de Sigoulès essayent de pratiquer au jour le jour. Un état d’esprit qui a joué en leur faveur lorsqu’il a fallu recruter trois postes de cadres en moins d’un an. Entretien avec Bénédicte Bosselut, la présidente.

«Nous devions recruter trois postes clés cette année et nous avions vraiment de grandes craintes de ne pas y arriver, car notre appellation ne fait pas partie des plus connues et notre région est située relativement loin de Bordeaux. » La cave de Sigoulès avait aussi dû affronter une situation difficile il y a quelques années, avec le départ d’un maître de chai au milieu des vinifications (pour raisons personnelles). Malgré ces craintes, Bénédicte Bosselut, présidente des Vignerons de Sigoulès, et son équipe ont relevé le défi. Avec l’aide de l’APECITA, une maître de chai, une responsable administrative et financière et un chef de culture sont venus rejoindre l’équipe de la coopérative vinicole en Dordogne, au sud de Bergerac.

Leur secret ? « Nous avons mis en avant le fait que nous étions une petite entreprise et que nous tendions à monter un projet global de RSE. Nous savons où nous allons et nous y allons tous ensemble, le plus possible », précise la présidente. Cela passe par des valeurs de transparence, notamment. « Nous avons environ 80 000 hl à gérer en comptant les stocks, pour une équipe de quatre personnes au chai. Cela représente une charge de travail non négligeable et nous avions peur que les candidats ne soient effrayés pas l’ampleur de la tâche. Mais j’ai choisi de ne pas faire de non-dits, insiste la vigneronne, qui a travaillé aussi à l’adaptabilité et aux facteurs humains. Pour recruter notre maître de chai, un poste très stratégique, nous avons accepté un jour de télétravail par semaine, hors vinifications, car c’était une demande de la personne que nous souhaitions embaucher. C’était novateur pour nous, mais la décision a été validée. » Une période de tuilage a même pu être effectuée avec le précédent maître de chai, pour des vinifications 2022 plus sereines.

Fonctionnement collégial

Autre originalité : la cave coopérative fonctionne sans directeur depuis 2008. Le conseil d’administration élu donne les orientations, la présidente a un rôle renforcé, avec pour missions complémentaires de gérer les recrutements et les RH, mais les cadres sont également très impliqués dans les décisions. « Tous les mois, nous organisons une sorte de Codir, durant lequel nous réunissons les cadres et traitons les sujets qui touchent à la gestion de l’entreprise », indique Bénédicte Bosselut. Puis la présidente va prendre en compte les aspects financiers. « Les décisions sont, pour la plupart, prises à plusieurs, avec au moins un cadre », résume-t-elle. Ce fonctionnement collégial, qui va au-delà de la mission traditionnelle d’un cadre, a pu jouer sur l’attractivité de l’entreprise. « La coopérative, c’est un groupe, rappelle la présidente. Nous  partageons les risques et les succès. » Un état d’esprit qui devrait à nouveau faciliter la transition lors de la prochaine vague de départs prévue en 2025.

— Irène AUBERT (Tribune Verte 3002)