Agrocampus Ouest : Des formations à distance

Agrocampus Ouest : Des formations à distance

Dans le contexte de crise sanitaire, les campus d’Angers et de Rennes d’Agrocampus Ouest s’adaptent aux restrictions gouvernementales. Un des grands enjeux de l’école d’ingénieurs reste la motivation de ses étudiants.

À l’annonce du reconfinement, le 30 octobre 2020, les portes des campus d’Angers et de Rennes d’Agrocampus Ouest ont à nouveau été fermées aux étudiants et apprentis. « De nombreux professeurs avaient anticipé pour refaire un enseignement distanciel, explique Bruno Gadoud, directeur des formations et de la vie étudiante au sein d’Agrocampus Ouest. Ils ont adapté leurs cours en visioconférence pour les rendre plus attractifs et ergonomiques, et donc plus supportables. » Au premier confinement, tous avaient été pris au dépourvu. Mais très rapidement, des professeurs ont proposé leurs cours en visioconférence et ont mis à disposition des ressources pédagogiques sur un espace numérique de travail, inégalement utilisé jusqu’alors. Des étudiants en « fracture numérique » ont quant à eux pu bénéficier d’un forfait Internet avec une clé 4G, grâce à un financement de l’école. Lors du second confinement, ce sont des ordinateurs qui ont été mis à disposition de certains d’entre eux. Pendant ces deux périodes, l’équipe enseignante a essayé de maintenir autant que possible les emplois du temps, en revanche, les travaux pratiques et visites d’entreprises n’ont pas pu avoir lieu, hormis pour les élèves en dernière année de cursus ingénieur et uniquement lors du second confinement dans le cadre d’une dérogation.

Ces mêmes élèves ont globalement déjà tous trouvé leur stage de fin d’études qui se déroulera lors du premier semestre 2021. Pour les étudiants qui étaient à leur place l’année dernière, beaucoup de stages ont en revanche été chahutés à partir du 17 mars 2020. « Beaucoup ont fait du télétravail. Quelques stages ont été suspendus, puis ont repris à partir de la mi-mai. Nous les avons autorisés à terminer leur stage plus tard, jusqu’à fin décembre. Au final, ils sont quasiment tous diplômés. En revanche, la cérémonie de remise des diplômes et toute la fête qui va avec n’auront pas lieu », regrette-t-il. Pour le directeur, c’est bien toute « la dimension informelle qui est amputée ». La vie associative a été réduite à son strict minimum, sans les rendez-vous habituels comme les week-ends d’intégration pour les nouveaux élèves. La mobilité des étudiants à l’étranger a elle aussi été chamboulée. « Lors du premier confinement, nous avons dû rapatrier des étudiants un peu partout. À présent, la mobilité intra-européenne est à nouveau possible (et quelques-uns sont partis), mais les destinations lointaines sont fermées », explique-t-il.

Pendant encore quelque temps, cette situation particulière risque de perdurer. Et même si à l’issue du premier confinement, les taux d’échec et de redoublement n’ont pas été supérieurs aux années passées, l’enjeu des mois à venir reste la motivation des étudiants.

—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2954)

Ines Lorenzino, étudiante (L3) : « NOUS AVONS PLEIN D’IDÉES POUR NOTRE RETOUR »

Pour Ines Lorenzino, l’impact des deux confinements sur sa vie étudiante se résume à un mélange de frustration et d’incompréhension. Élève depuis trois ans au campus d’Angers d’Agrocampus Ouest et actuellement en 1re année de  cycle d’ingénieur en horticulture (L3), elle a effectué ses deux confinements loin d’Angers et de la ville. Si elle a bien choisi ses cadres de vie, le suivi des cours et les groupes de travail à distance par visioconférence ont été et restent compliqués. « Cette histoire de distanciel soulève quelque chose. Ce n’est pas chouette de rester devant l’ordinateur  toute la journée ; et de la même manière, de rester toute une journée sur une chaise, estime-t-elle. Avec des professeurs et des étudiants, nous avons plein d’idées pour notre retour : faire les cours à l’extérieur, aller voir les producteurs… Il ne faut pas se laisser abattre. On a envie d’apprendre ! »