Agronomes, leur métier d'agriculteur s’en trouve facilité

Agronomes, leur métier d'agriculteur s’en trouve facilité

Lors de leur installation, Tiphaine de Tienda, Pyrène Garcia Delesalle et Camille Coubert ont trouvé que leur diplôme obtenu à VetAgro Sup était très utile. Elles le considèrent même comme un atout dont elles profitent sans modération.

À interroger ces trois jeunes ingénieures agronomes issues de VetAgro Sup et installées comme agricultrices, leur diplôme est un sésame précieux pour mener à bien leur entreprise. Tiphaine de Tienda, diplômée en 2019, explique : « Obtenir ce diplôme, c’est le minimum pour pouvoir s’installer. » La jeune femme vient de créer une exploitation, Lou Gabissou, dans la Haute-Vienne, associée avec son père, ancien agriculteur reconverti dans la gestion de biens immobiliers. Elle cultive des céréales, qu’elle transforme en farine et en pâtes, du tournesol et de la cameline, dont les graines sont pressées pour faire de l’huile. Pourtant, tout ceci n’était pas son projet de départ. En effet, Tiphaine s’orientait plutôt vers l’oenologie. Munie d’un BTS en viticulture et en oenologie, elle cherchait un poste dans ce domaine. Après une licence, elle a intégré Vet Agro Sup à Lempdes, et a décidé de s’installer. Elle choisit alors d’investir dans une ferme céréalière, à l’image de son grand-père qui possédait dix hectares de cultures dans le Limousin. « Cette formation est un atout. Nous prenons le temps de mûrir notre projet durant nos études, et nous devenons performants plus rapidement », insiste-t-elle.

Les bénéfices de la formation

Pyrène Garcia Delesalle a, elle aussi, créé son exploitation. Dans le Lot, elle élève 100 à 250 poules pondeuses, des volailles d’ornement et des produits du safran. Tout comme Tiphaine de Tienda, l’école lui a beaucoup apporté : « Nous bénéficions de nombreux outils pour trouver des aides, pour nous former à la gestion, à la comptabilité, relève-t-elle. En répondant à des appels à projet, le réseau de l’école nous donne accès à de nombreux contacts, et nous confrontons nos projets à d’autres, notamment dans le cadre du concours Pépite. C’est très enrichissant ! En sortant de l’école, nous avons une meilleure lisibilité, une capacité à aller chercher les réponses à nos questions auprès des organismes adéquats. Surtout, nous devenons autonomes dans la gestion de notre exploitation. Par exemple, je n’ai pas besoin d’une structure pour réaliser ma déclaration PAC. » Camille Coubert, de son côté, élève aujourd’hui des chevaux dans le Gard : « Les stages réalisés lors de mon parcours à VetAgro Sup m’ont permis d’appréhender les différents types d’élevage, souligne celle qui voulait se consacrer à des études vétérinaires. Je me suis inspirée des bâtiments d’élevage de bovins pour construire le mien. » Tout comme Tiphaine de Tienda et Pyrène Garcia Delesalle, son exploitation est diversifiée et cela n’aurait sans doute pas été aussi facile sans son diplôme.

—— Marie-Dominique GUIHARD (Tribune Verte 2947)

Des lendemains plus verts : INNOVER ET S’ADAPTER AU CONTEXTE

Les trois jeunes diplômées ont créé leur propre exploitation. Chacune espère que l’agriculture de demain sera plus écologique. Pour Tiphaine, la certification HVE est le minimum. Elle évoque aussi les circuits courts. Pyrène, de son côté, privilégierait les petites structures et limiterait les intermédiaires dans les circuits de distribution. Enfin, Camille espère que l’agriculture change. Selon elle, les mentalités doivent évoluer afin de s’adapter au contexte actuel.