Appui au recrutement auprès d’Agricert : Un candidat investi venant d’un autre secteur

Appui au recrutement auprès d’Agricert : Un candidat investi venant d’un autre secteur

Pour recruter son nouveau responsable de silo, l’entreprise Agricert s’est fait accompagner par l’APECITA. Son choix s’est porté sur un chef de carrière aux compétences transférables.

Au début de l’année, Agricert, une entreprise familiale basée en Haute-Garonne, a sollicité l’Apecita pour remplacer son responsable de silo. « Nous sommes un négoce spécialisé dans le soja à destination de l’alimentation humaine. Notre métier consiste à mettre en production le soja auprès de 120 agriculteurs du Sud-Ouest et à les accompagner techniquement. Nous leur achetons leur récolte, que nous réceptionnons, mettons aux normes, stockons dans les silos, puis nettoyons et expédions. À partir du soja, nos clients français et étrangers fabriquent des boissons, des desserts végétaux ou encore du tofu », présente Marie Jeanpierre, responsable des ventes et du recrutement pour Agricert, l’entreprise créée en 2002 par son père.

Des candidatures ne correspondant pas au profil idéal

Parmi les six salariés d’Agricert, le responsable de silo pilote les installations. Épaulé d’un opérateur, il gère la matière première depuis sa réception jusqu’à son expédition de manière rigoureuse et organisée en assurant la traçabilité.

Dans le cadre de son remplacement, l’entreprise, consciente des difficultés de recrutement, a suivi les conseils de l’APECITA en étudiant des candidatures ne correspondant pas au profil idéal. « Nous ne voulions pas passer à côté de profils intéressants, se remémore Marie Jeanpierre. Lorsque l’on recrute, nous regardons d’abord la motivation. C’est vraiment la clé ! Nous sommes habitués à former et les compétences de base peuvent s’acquérir. » Sur les trois personnes reçues en entretien d’embauche, le profil d’un chef de carrière a rapidement collé aux attentes de l’entreprise. « C’est un profil qui coche beaucoup de cases, même si a priori ce sont des secteurs différents », constate-t-elle. Avant de conclure un CDI, ce candidat a passé une journée au sein de l’entreprise pour que les deux parties se fassent une idée plus précise de leur niveau d’adéquation. L’expérience a été positive. Recruté début juin, l’ancien chef de carrière continue à être formé par la personne qu’il va remplacer. La phase d’intégration se passe bien. « Nous sommes satisfaits du travail avec l’APECITA. Ils nous apportent leur réseau et leur expertise », témoigne Marie Jeanpierre.

— Caroline EVEN (Tribune Verte 2996)

Thierry Combet, délégué régional à l’APECITA, délégation de Toulouse « PRENDRE LE TEMPS D’EXPLIQUER »

L’offre d’emploi de « responsable de silo » d’Agricert décrit le profil idéal recherché, puis invite les personnes motivées, ne disposant pas de tous les prérequis, à postuler. Pour quelles raisons ?
Thierry Combet : Il y a peu de personnes formées sur le marché des silos. La question s’est alors posée de savoir comment attirer des candidats ne venant pas du secteur agricole. En parallèle, Agricert devait réfléchir à la manière d’intégrer potentiellement un tel profil.

Comment aborder les entretiens de recrutement avec ces profils ?
T. C. : Il n’y a pas de méthode. Il faut prendre le temps de comprendre leurs fonctionnements, les motivations profondes. Le jour de l’entretien, une visite des installations a été effectuée. À cette occasion, nous avons pu voir que le candidat qui était « chef de carrière » posait des questions pertinentes. La journée de découverte a conforté le ressenti positif des deux parties. Les prises de référence auprès des anciens employeurs ont enfin confirmé l’intérêt de son profil.

Malgré tout, recruter un chef de carrière au poste de responsable de silo, n’est-ce pas risqué ?
T. C. : On peut considérer que c’est un pari. Toutefois, c’est un profil qui a du vécu et, comme un chef de silo, il organise la production, gère les livraisons, travaille dans un environnement où la sécurité est très importante… Pour réussir le transfert de compétences, Agricert doit prendre le temps de lui expliquer comment on fait les choses et pourquoi on les fait ainsi. En étant aussi à l’écoute de ses observations, l’entreprise peut tirer pleinement parti de son vécu.