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Au Sommet de l'Elevage, cap sur 2040

Au Sommet de l'Elevage, cap sur 2040

Carrefour d’affaires international, le sommet est Le rendez-vous des professionnels de l’élevage. Cette année, le Salon sera plus que jamais tourné vers l’avenir. Il pose les systèmes herbagers durables comme voies de développement pour une agriculture confrontée au renouvellement des générations et au changement climatique.

Le Sommet de l’élevage est le plus grand Salon de France sur le thème de l’élevage. Rendez-vous incontournable pour les professionnels, personnalités politiques, institutionnels, organisations professionnelles et syndicales, influenceurs et bien d’autres se pressent chaque année dans ses allées. Il est loin d’être le seul ni même le plus ancien, mais il se situe au centre de la France. Très accessible, accolé à l’Auvergne, une forte région d’élevage sous toutes ses formes, il rassemble environ 100 000 visiteurs professionnels. Installé autour du Zénith de Clermont-Ferrand, le Salon s’étendra sur près de 20 ha, dont 9 ha pour les stands, qui seront aux trois quarts en extérieur. Pendant quatre jours, du 3 au 6 octobre, tous les métiers ayant trait à l’élevage seront au rendez-vous.

Le Salon sera, comme toujours, l’occasion de voir des innovations techniques chez de nombreux constructeurs. Mais son moteur principal sera placé sous le signe de la durabilité : l’heure n’est plus à l’adaptation d’un modèle, mais à la co-construction de solutions nouvelles qui réuniront la profession,  les institutions et la société civile autour d’un projet d’avenir. L’enjeu est, selon Jean François Guihard, président d’Interbev, « de renforcer l’autonomie alimentaire des élevages tout en luttant contre la déforestation importée, en favorisant des pratiques d’économie circulaire et de préservation des ressources ».

Réfléchir à l’avenir de l’élevage

Avec une décapitalisation sans précédent, qui s’est accélérée durant ces deux dernières années, couplée aux départs massifs d’éleveurs à la retraite d’ici cinq ans, l’élevage bovins et ovins, laitiers et allaitants est à un tournant de son histoire. La profession est inquiète et se demande qui seront les éleveurs de demain. Sur quel modèle économique continueront-ils ? Comment pourront-ils répondre aux enjeux du réchauffement climatique et de souveraineté alimentaire ? De nombreuses tables rondes évoqueront en détail ce sujet trop longtemps passé sous silence. Par exemple, en 2021, seules 49 % de la viande ovine consommée en France a été produite sur le territoire. De plus, d’ici une dizaine d’années, 10 000 éleveurs ovins partiront à la retraite. Dans un contexte où la souveraineté alimentaire est l’un des objectifs importants de notre pays, la filière ovine a encore une marge importante avant de l’atteindre. Le programme Inn’ovin vise ainsi à susciter de nouvelles vocations dans la filière en répondant à la clientèle nationale par une augmentation de la production et du revenu des éleveurs ovins.

L’objectif est de construire la feuille de route agricole du Massif central, définissant les pratiques existantes vertueuses à préserver, les progrès à explorer et les critères techniques permettant de partager la définition la plus concrète possible de ces systèmes d’élevage de ruminants durables, à l’échelle de leur territoire. Et ce, en cohérence avec les politiques publiques locales, nationales et européennes.

Les animaux toujours plus présents

2000 animaux sont attendus pour l’édition 2023. En bovins, cette année battra le record du plus grand nombre de bovins laitiers dans l’histoire du sommet avec la présence de 532 vaches laitières, soit 100 de plus qu’en 2022. Toujours très attendus, les concours de présentation animale se dérouleront dans le grand hall du Zénith pour les bovins. Pour la 4e fois de son histoire, la race limousine profitera de l’événement pour organiser son concours national annuel. Réparti en 4 demi-journées et véritable « championnat de France de la limousine », le concours proposera aux visiteurs une représentation exceptionnelle de la diversité de la race avec des animaux en provenance d’élevages de la France entière.

Les chevaux ne seront pas en reste, puisque dans l’espace équins auront lieu, mardi 3 octobre, des concours d’élevage. Les 4 races de trait majeures dans le Massif central (cheval de trait breton, trait comtois, ardennais et percheron) seront représentées, mais aussi la race de chevaux selle français et  cheval auvergne. Plusieurs autres races d’équidés seront présentées tout au long du Salon : chevaux de territoire, ânes et mulets et chevaux et poneys de sang, pour un total sur le Salon de plus de 300 animaux. Des démonstrations d’outils de traction animale auront également lieu.

Agriculture et transition énergétique

Pas d’agriculture durable aujourd’hui sans poser la question de la transition énergétique. Le sommet consacrera cette année une large part à l’agriculture, non plus comme génératrice de gaz à effet de serre, mais comme productrice d’énergies décarbonées. « Développer les économies d’énergie et la production d’énergie renouvelable est un enjeu stratégique pour l’agriculture. Un enjeu économique et un enjeu de durabilité, par les énergies vertes », explique Michel Joux, deuxième vice-président de la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes. Quatre journées seront ainsi consacrées à ce thème, avec les experts du réseau des chambres d’agriculture qui seront à l’écoute des agriculteurs sur toutes les questions liées au photovoltaïque, bois énergie, méthanisation et aux consommations d’énergies. Au programme : maîtriser les factures d’énergies, réaliser un investissement économe et rentable en énergie, développer un revenu complémentaire par la production d’énergie ou de biomasse. Le mercredi 4 octobre marquera un temps fort sur le photovoltaïque et la méthanisation dans l’espace Agora (hall 2).

— Marc GUILBAUD (Tribune Verte)

Zoom sur… Retrouvez l'APECITA au sein de l'Espace Emploi/Formation

Du 3 au 6 octobre 2023, l’APECITA sera présente au Sommet de l’élevage aux côtés de ses partenaires : Ocapiat, Vivéa et l’Anefa (stand D120, hall 1). Au sein de l’espace Emploi/Formation, véritable outil de communication et de promotion de la formation et de l’emploi en agriculture, les visiteurs, qu’ils soient professionnels, particuliers, lycéens ou étudiants et médias, pourront découvrir l’importance du marché de l’emploi en agriculture ainsi que la richesse et la diversité des formations agricoles. Ils pourront notamment y bénéficier de conseils pour leur recherche d’emploi, de stages/alternance et leur orientation.

Avec ses partenaires, l’AECITA animera également une table ronde le mercredi 4 octobre à partir de 16h. Alors que le marché de l’emploi en agriculture connaît une certaine tension et à l’heure où les candidats sont à la recherche de métiers en adéquation avec leurs valeurs et leurs centres d’intérêt, l’APECITA vous propose de découvrir comment les métiers ont évolué et prennent aujourd’hui mieux en compte les nouvelles problématiques que sont la qualité de vie au travail, le bien-être animal, la transition agroécologique ou encore les nouvelles technologies.

Durant une heure, plusieurs intervenants feront profiter les visiteurs de leur expertise sur ce sujet :

  • Arthur Hiber, responsable de l’observatoire emploi formation de la FNSEA, présentera notamment l’évolution du marché de l’emploi en région Auvergne-Rhône-Alpes ;
  • Sophie Chauvat, animatrice du Réseau travail en agriculture à l’Institut de l’élevage, abordera les nouveaux leviers d’attractivité du secteur agricole ;
  • Nicolas Guittard, chef d’exploitation dans le Puy-de-Dôme, expliquera comment il s’appuie sur l’éthologie pour combiner performance et bien-être au travail ;
  • Benjamin Rouganne, céréalier dans le Puy-de-Dôme, dévoilera comment l’apport du numérique influence ses conditions de travail ;
  • Nicolas Mullenbach, animateur du cluster herbe au Sidam (Service interdépartemental pour l’animation du Massif central), présentera les nouvelles approches de l’animation de projet de développement agricole.

Pour en savoir plus : clermont@apecita.com