Banque populaire : une entreprise engagéee
Comme toute banque, le groupe BPCE est au service de ses clients et de l’économie, mais il s’est également mobilisé, depuis 2008, sur l’emploi et l’égalité des chances des personnes en situation de handicap. Exemple dans un établissement du réseau.
«Le handicap n’exclut pas les passions personnelles ni les ambitions professionnelles », déclare d’emblée Sefer Derici, responsable tarification à la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes (BPAura). « Alors que j’étais dans une autre entreprise, un problème de dos m’a forcé à changer : je ne pouvais plus faire de longs trajets en train, les vibrations étaient trop fortes », explique-t-il. Il se fait opérer, rééduque son dos, puis cherche un nouvel emploi, en 2019. « J’ai été très ouvert lors de mon entretien sur le fait que j’avais une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). J’ai été rappelé une heure plus tard avec une proposition d’embauche ! » poursuit-il. Depuis, il a été promu et compte bien évoluer encore. Signe que recruteurs et managers sont sensibilisés à la question du handicap. Signe aussi que la politique mise en oeuvre depuis 2008 par le groupe BPCE, qui se décline dans son réseau, est efficace en matière d’embauche comme de fidélisation des collaborateurs.
Conditions de travail adaptées et carrière
« Nous sommes très engagés dans cette politique, qui consiste à intégrer des personnes en situation de handicap, à leur offrir les conditions de travail adaptées et à leur proposer une vraie carrière chez nous », résume Cécile Pena, responsable politique de la diversité, de la mixité et de la qualité de vie au travail à BPAura. De fait, en janvier 2023, la banque a signé son sixième accord handicap triennal. Il l’engage à travailler à l’accroissement de l’accès à l’emploi et au recrutement des personnes en situation de handicap, à la prise en compte des besoins des collaborateurs en situation de handicap et en faveur du maintien dans l’emploi. Et aussi à l’employabilité, par le biais de la formation. De même, le texte prévoit la poursuite de la politique de prévention de la désinsertion professionnelle (en particulier en cas de situation nouvelle de handicap). Enfin, il implique le développement du recours au Secteur du travail protégé et adapté (STPA) et le soutien aux acteurs locaux qui oeuvrent en faveur du handicap. Et bien sûr, il suppose la poursuite de la formation et de la sensibilisation au handicap (visible et invisible) de toutes les parties prenantes de l’entreprise. Autant d’axes travaillés par Cécile Pena, également référente handicap. Son rôle consiste à mettre cette politique en musique, au quotidien et en lien avec l’ensemble de la direction des ressources humaines, les managers et les acteurs médico-sociaux de la banque. Sans compter d’autres actions, comme la participation au DuoDay (duo entre une personne en situation de handicap et un professionnel pour la découverte d’un métier et une immersion en entreprise) et à la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées.
Communiquer plus
Si elle a de belles histoires à raconter – comme ce jeune alternant souffrant de dysorthographie, désormais en CDI, qui bénéficie d’un logiciel d’écriture proposé par l’entreprise, ou cette jeune chargée de clientèle, embauchée l’an dernier après une rencontre lors d’un forum spécialisé - Cécile Pena veut plus. Alors que BPAura affichait un taux de 5,15 % de personnes en situation de handicap dans ses effectifs (3 200 personnes) à fin 2022, son ambition est d’abord d’atteindre 6 % (obligatoires pour tout employeur de 20 salariés et plus). Mais elle souhaite également que certains salariés, souffrant par exemple d’une diminution de la vue, de l’audition ou d’une maladie chronique, qui ignorent la capacité de BPAura à les accompagner ou rechignent à évoquer leurs difficultés, sollicitent une RQTH et en informent la banque. « Ces salariés doivent dépasser d’éventuelles peurs, confirme Sefer Derici, et l’entreprise communiquer davantage. »
— Lys ZOHIN (Tribune Verte 3028)