Bio Pays Landais : vingt ans au service de la bio du Sud-Ouest
Créée en 1999, l’entreprise Bio Pays Landais, qui regroupe désormais une centaine de producteurs bio du Sud-Ouest, collecte et distribue une grande diversité de fruits et légumes auprès de divers clients. Un développement continu, qui permet à la société d’accroître son chiffre d’affaires de 15 à 20 % chaque année.
Déjà vingt ans pour la Sica Bio Pays Landais. Créée initialement avec une poignée d’hommes, elle compte désormais plus de 100 producteurs pour 75 salariés. « Nous avons eu l’idée avec Christophe Sartre, producteur de Saint-Jean-de-Marsacq dans les Landes, de regrouper des produits bio du département afin de structurer la commercialisation », se rappelle Michel Bonadéo, le directeur de la structure. Aujourd’hui, plus d’une centaine de producteurs de Nouvelle-Aquitaine ont choisi de faire confiance à l’entreprise, pour vendre tout ou partie de leur production. Plus d’une trentaine d’agriculteurs ont d’ailleurs des parts sociales et participent aux orientations stratégiques de la société. Leur force : jouer la complémentarité des produits, centrés en fruits et légumes : asperges et carottes des sables des Landes, kiwis de l’Adour, ail, échalotes et oignons des argilo-calcaires du Gers, fraises du Lot-et-Garonne, et bien d’autres. Un peu d’épicerie et des oeufs complètent l’offre, ainsi que des produits voisins du Sud-Est et de l’Espagne.
De la bio qualitative
« L’idée, c’est de pouvoir proposer des produits locaux et de qualité toute l’année, à tous les circuits de notre clientèle », développe Michel Bonadéo, convaincu par une démarche de production bio très qualitative. L’entrepôt de Saint-Geours-de-Maremne (40) centralise les produits. Ensuite, les fruits et légumes sont vendus en priorité sur la région, auprès de grandes surfaces (45 % du CA), magasins spécialisés bio (25 %), et commerçants non sédentaires (12 %). Une petite partie est vendue en drive sur la boutique en ligne et en restauration collective. Enfin, l’export hors-région représente 10 à 15 % du chiffre d’affaires, qui était de 19,3 millions d’euros en 2019-2020, en progression de 15 à 20 % chaque année. Bio Pays Landais vise même les 30 M€ à cinq ans. Au total, 75 équivalents temps plein permettent de faire tourner la machine. Pôle administratif, vente, qualité, achats, production, conditionnement, maintenance… « Hormis les saisonniers recrutés pour notre pic d’activité en août, nos employés sont tous en CDI. Il y a une très bonne fidélité, avec des personnes qui s’investissent dans l’entreprise. Nous proposons beaucoup de promotion en interne, pour permettre aux gens d’évoluer dans l’entreprise », se félicite le directeur.
Les contrats avec les producteurs fixent des volumes, et les prix sont définis à la livraison. « En bio, les prix varient peu », précise le directeur. Un accompagnement technique est aussi proposé aux producteurs ainsi qu’une planification de leurs cultures, afin de progresser ensemble sur une bio technique et performante. Avec une progression de la production bio plus rapide que la demande, Michel Bonadéo met en garde : « Cela risque d’entraîner des répercussions sur les prix payés aux producteurs, d’où l’importance de développer des filières structurées comme avec Bio Pays Landais. Nous allons travailler dans les années à venir sur la segmentation de la bio, au niveau gustatif pour sélectionner des produits goûtus récoltés à maturités, mais aussi sur une démarche RSE des exploitations, car être bio n’est pas une fin en soi. Il nous faut trouver un dénominateur commun allant au-delà du label bio et nous y travaillons ensemble », termine le directeur.
—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2953)