CFPPA de l’Allier : Les demandes de formation à distance explosent
Si les formations à distance proposées par le CFPPA de l’Allier (CAP et BPREA agricole et paysagisme) attiraient jusque-là plutôt les épouses et enfants d’agriculteurs, les candidats sont bien plus diversifiés depuis la crise de la Covid-19, avec des demandes en forte hausse. Une réorganisation de la FOAD est d’ailleurs en cours au sein de l’établissement.
«Avant, je recevais quelques coups de téléphone par mois pour des inscriptions dans nos formations à distance, mais aujourd’hui, c’est dix à douze par semaine ! », constate Carole Aldon, formatrice au CFPPA de l’Allier, en charge de la formation à distance (FOAD).
Depuis une quinzaine d’années, l’établissement, basé à Neuvy, propose quatre cursus en FOAD : CAP métiers de l’agriculture en productions animales ; BPREA (brevet professionnel responsable d’entreprise agricole), CAP jardinier paysagiste ; et BPRAPH (brevet professionnel responsable d’atelier horticole). « À la base, la FOAD attire un public d’enfants et de femmes d’exploitants agricoles, qui ont la volonté de s’installer sur l’exploitation familiale. Ils veulent bénéficier d’un diplôme pour obtenir les aides à l’installation, sans repasser par la case école. C’est particulièrement vrai pour les mères de famille, qui n’ont pas toujours la possibilité de reprendre un cursus scolaire classique en plus de leurs contraintes familiales », détaille Carole Aldon.
Mais avec l’effet Covid ajouté aux tendances de décroissance et de retour au vert, les demandes sont bien plus nombreuses depuis un an, observe la formatrice : « Il y a un vrai boom des demandes pour des reconversions professionnelles. Parmi les nouveaux postulants, nous avons des kinés, des opticiens, des ingénieurs… De notre région, mais aussi au-delà, notamment la région parisienne ! » Jusque-là, une vingtaine de personnes suivaient la FOAD au CFPPA de l’Allier, de 19 à 53 ans cette année. « Il n’y avait pas de limite de places. Les personnes s’inscrivaient, puis si elles étaient prises, rentraient dans le cycle de formation les semaines suivantes, pour neuf mois. Mais avec la hausse des demandes, nous sommes en train de réfléchir à une réorganisation de nos parcours en FOAD, afin de restructurer les arrivées en groupes de 5 à 7 personnes, et ainsi de faciliter le suivi par les encadrants et de favoriser l’entraide et les dynamiques de groupe ! », précise-t-elle.
Quelques heures sur site
Dans les 1 200 heures de formation d’un cursus BPREA en FOAD, il y a 280 heures de stage en entreprise. Les heures restantes correspondent pour deux tiers à des cours à distance, et pour un tiers à des cours en centre. « Certains apprentissages, comme la conduite d’un tracteur, ne peuvent se faire à distance ! souligne, amusée, la formatrice. Les heures en groupe permettent aussi d’avoir un meilleur accompagnement sur des sujets techniques de projets, comme la création d’entreprise, et de lutter contre le découragement. » Car si l’autonomie est un vrai atout de la FOAD, elle peut devenir une cause d’échec. « Il faut s’imposer une vraie rigueur de travail. Ce n’est pas donné à tout le monde ! Pour les formateurs aussi, le suivi des apprenants en FOAD demande un vrai investissement. Comme notre CFPPA propose ces cursus depuis de nombreuses années, nous sommes aujourd’hui bien rodés. Mais cela ne nous empêche pas de remettre en question nos façons de travailler, comme la mise en place de mini-promos FOAD dès la rentrée de septembre 2021, avec, nous l’espérons, encore plus d’émulation côté élèves. »
—— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2958)