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Comportementaliste animalier : Pour une meilleure relation homme-animal
Le comportementaliste animalier observe et analyse le comportement des animaux dans l’optique d’améliorer la relation homme-animal, de réduire le stress ou l’agressivité chez certains animaux. Pauline Garcia nous précise les contours de ce métier.
Installée dans le Cantal, Pauline Garcia est comportementaliste animalier pour équins, bovins et caprins depuis 2015. Elle anime des formations auprès d’élèves de lycées agricoles, de vétérinaires… « Le matin, j’enseigne les bases fondamentales de l’éthologie appliquée, les spécificités du monde sensoriel du bovin. Ils prennent alors conscience du fossé qui existe entre eux et l’animal, qui voit et qui entend différemment, ce qui peut expliquer son comportement. L’après-midi, je les initie à ce que peut apporter une relation positive homme-animal, à l’intérêt de bien les soigner, les manipuler dans le quotidien », décrit-elle. Elle accompagne également individuellement des éleveurs. « Certains ont des problèmes de relation avec des bovins fuyants ou agressifs, qui, dans l’impossibilité, de fuir, peuvent charger », cite-t-elle.
Comprendre certains comportements
Avec les caprins, les attentes des professionnels ne portent pas sur l’aspect sécurisation : « Les caprins s’ennuient beaucoup dans les bâtiments. Il faut leur apporter du renouvellement, sinon certains animaux peuvent développer un comportement déviant. À l’extérieur, ils peuvent, par exemple, casser des clôtures », raconte-t-elle. Avec les équins, elle travaille davantage comme une coach avec les propriétaires. « Certains chevaux ont des troubles du comportement, des phobies. Ils ne veulent plus monter dans les vans ou dans les camions, n’acceptent plus les soins (plaies, pieds…), deviennent agressifs envers leur propriétaire… Nous travaillons alors sur les raisons pour lesquelles ce comportement s’est installé », mentionne-t-elle.
Le comportementaliste animalier peut aussi s’intéresser aux canins ou aux félins. De nombreuses formations existent, mais elles ne sont pas reconnues par l’État1. Il s’agit donc de bien se renseigner avant de se lancer (enseignement, durée, type de structure, prix…). Le spécialiste devra, quoi qu’il en soit, posséder un certificat de capacité pour animaux domestiques2. Pauline Garcia a obtenu le diplôme d’université (DU) éthologie3 du cheval de l’université de Rennes 1 en deux ans. Cet établissement, tout comme l’université de Toulon, propose également un DU éthologie, plus général. L’université Paris 13 propose, de son côté, un DU relations homme/animal. En tant qu’éleveuse de vaches allaitantes, Pauline Garcia détient, en plus, un BPREA (brevet professionnel responsable d’entreprise agricole) et a complété son DU avec de nombreuses formations courtes sur l’éducation positive et sur la médecine alternative pour les animaux : « J’ai des notions. Cela peut me permettre de dire parfois que ce n’est pas un souci de comportement mais plutôt un problème de nutrition », précise-t-elle.
Pour rester à jour sur ses connaissances autour du comportement des animaux, elle s’informe notamment à travers des revues scientifiques, et s’inspire de résultats de travaux menés par des éthologues. « Ce sont des chercheurs. Le comportementaliste fait des études plus courtes. Il vulgarise la science et la met en place sur le terrain », résume-t-elle.
Pour devenir éthologue, des formations reconnues par l’État existent, comme le master éthologie proposé par les universités Rennes 1, Paris 13 et Saint-Étienne. Parmi ces étudiants, certains pourront aussi décider de créer un cabinet de comportementaliste animalier.
—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2963)
(1) Elles ne sont pas inscrites dans le répertoire spécifique et le RNCP, qui sont à retrouver sur www.francecompetences.fr
(2) Pour en savoir plus : www.pole-emploi.fr/actualites/le-dossier/agriculture---secteur-animalier/secteuranimalier/
le-certificat-de-capacite-des-an.html.
(3) L’étude du comportement des espèces animales.